Aides à la musique : main basse sur les millions du CNM

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Aides

Blast a épluché les listes des bénéficiaires des primes Covid du Centre National de la Musique (CNM). En 2020, 313 structures se sont partagées près de 30 millions d’euros. Alors que 500 dossiers attendent toujours d’être traités, Roselyne Bachelot a annoncé une rallonge de 38 ME. Ce premier volet de notre enquête dévoile un système opaque, arbitraire, inégal . Du Crazy Horse et son million d’euros aux 490 euros attribués à la MJC de Rennes en passant par les 224 705 euros pour Arthur World, il pointe de nombreuses interrogations sur les conditions d’attribution de cette manne.

« Ras le bol que les aides aillent toujours aux plus riches ! Pour nous c’est un drame, le CNM, c’est n’importe quoi : un truc rempli de gens blindés qui se refilent de l’argent entre eux pendant qu’on s’enfonce dans la galère ». Marie a beau se démener de tous côtés, elle n’a pas vu passer l’ombre d’un contrat depuis des mois. Comme beaucoup, la jeune musicienne survit grâce à de maigres allocations de Pôle Emploi, qui ne dureront pas éternellement. « Après je sais pas ce que je vais devenir », lâche-t-elle, tortillant nerveusement une de ses mèches rousses. Assis à côté d’elle dans ce minuscule local servant de QG, son manager, un barbu sans âge au regard usé, hoche la tête en signe d’assentiment. Il n’y a effectivement pas lieu de se réjouir : l’homme gère la carrière d’une petite douzaine de musiciens similairement coincés, tous à l’arrêt dans des conditions plus ou moins critiques.

Certains font de la trésorerie en encaissant énormément d’argent

« Depuis le début de la crise, les producteurs de spectacle se gavent de subventions ». Si la voix est posée, le constat est amer, et le ton fataliste. Le manager entend dénoncer l’injustice fondamentale qui, à ses yeux, se cache derrière le Centre National de la Musique. « Attention, je ne dis pas que la situation est reluisante mais ils ne sont pas du tout en configuration « zéro chiffre d’affaires ». Au contraire : certains font de la trésorerie en encaissant énormément d’argent, qu’ils gardent alors qu’ils étaient supposés le répartir entre les artistes, les techniciens, les prestataires de service… ». Visiblement, notre interlocuteur en a gros sur le cœur. « Ça, c’était pour faire bien dans le discours, reprend-il, mais vérifiez sur le site du CNM : vous ne trouverez rien à ce sujet. En revanche, la liste des premiers bénéficiaires des aides vaut qu’on y regarde de près… »

Sitôt dit, sitôt fait. Arrêtée au 1er janvier 2021, la seule liste des « structures soutenues dans le cadre du fonds de compensation » du CNM disponible à ce jour aligne en caractères minuscules, sur cinq pages, la raison sociale du bénéficiaire, son numéro siret, sa forme juridique, la date de l’octroi de l’aide et la somme allouée. Le tout classé par région de domiciliation.

Cette liste, nous l’avons analysée, passée au crible, soupesée. Pour compléter, nous avons également soumis son contenu à plusieurs interlocuteurs – des professionnels de la musique. Et nous n’en sommes toujours pas revenus. Au total, elle aligne 313 sociétés commerciales, associations et quelques rares établissements publics formant le secteur impacté, donc supposés en grande difficulté, qui se sont vus octroyer à ce titre des sommes allant de 250 euros à un million. Dès la première lecture, une question obsède : pourquoi si peu de privilégiés, dont beaucoup d’entre eux aux poches bien remplies, et si peu d’argent pour les musiciens – les artistes, ceux qui montent sur scène – en grande difficulté ?

Document réalisé à partir de  » la liste des structures bénéficiaires du fond de compensation du CNM  » au 01/01/2021 (infographie Sofi Vaillant)

Le million du « baron de la bourse »

Le nom a tout de suite fait tilt – et le chiffre aligné en face aussi. Temple de l’érotisme chic fondé il y a 70 ans par Alain Bernardin, racheté en 2005 par un consortium d’hommes d’affaires belges, le Crazy Horse encaisse la somme maximale au grand jeu des aides : 1 million d’euros.  Au premier regard, la surprise est de taille quand on s’attend à tomber sur une liste juke-box truffée de noms de groupes ou de chanteurs, ou a minima sur des structures aux affinités musicales plus évidentes. Surtout quand on se penche sur la carte de visite de l’heureux bénéficiaire de cette aide d’État : le fleuron de la nuit parisienne, en réalité belge, a glissé entre les mains de Philippe Lhomme. Ce « baron de la bourse » tient par ailleurs les rênes du syndicat des cabarets et music-halls (le CAMULC), qui milite pour  » continuer à aider les exploitants. Ce n’est pas parce qu’on rouvre que tout va être merveilleux  » confiait l’entrepreneur à l’AFP le mois dernier. « Des mesures d’accompagnement sont indispensables pour le redémarrage, notamment des crédits d’impôts. »

Cette mise en bouche, dont le vocabulaire évoque plus un meeting du Medef que le verbe débridé des salles de concerts, n’est que la première de nos découvertes. Mais après tout, peut- être que le secteur des cabarets est le plus menacé et le plus nécessiteux de tout le spectacle vivant – et d’un monde au bord du dépôt de bilan et des affres de la faillite. Cela semble pour le moins étonnant. Mais nous sommes loin d’être au bout de nos surprises.

A la rescousse d’un petit empire

Les ressources n’ont jamais manqué à Arthur. Si dans sa carrière il a eu des hauts (beaucoup) et quelques bas (plus rarement), l’homme de télé a toujours su rebondir. Cette fois encore, quand passe la crise du Covid : sa boîte, modestement appelée Arthur World, a reçu 224 705 euros du CNM. Elle est une filiale spécialisée dans le spectacle vivant de la holding Arthur World Participation Group (AWPG).

L’animateur et producteur – qui doit sa fortune à la revente en 2007 pour 300 millions d’euros de ses parts dans ASP, société créée avec Stéphane Courbit, devenue Endemol – a régné au cours de la dernière décennie sur un petit empire très diversifié, avec des participations dans l’immobilier, la biotech, l’hôtellerie, l’aviation ou encore des fonds. En 2016, le quotidien Les Echos, qui avait fait alors le tour du propriétaire, estimait qu’Arthur employait quelque 3000 collaborateurs « de manière directe et indirecte ».

Si les contours de ce business multicartes ont encore évolué, il est une évidence : Arthur World ne représente qu’une petite part infime de la fortune professionnelle de Jacques Essebag (le vrai nom d’Arthur). En 2020, elle est estimée par Challenges, dans son classement annuel, à 460 millions d’euros. Ce qui fait de lui la 185ème fortune de France. Autre constat, l’essentiel de son empire est géré depuis le Luxembourg, via sa holding de tête (AWPG).

On le voit, l’homme d’affaires n’est certainement pas le plus menacé, c’est heureux, de devoir aller faire la manche dans le métro, guitare à la main. Pas le plus nécessiteux, à l’évidence. Mais peut-être… est-ce un critère, au Centre National de la Musique ? En matière de musique d’ailleurs, puisque c’est a priori le sujet, Arthur s’est récemment séparé de Ouï FM, la radio rock qu’il avait achetée au milliardaire Richard Branson.

Une vision Medef et macroniste

« Quoi, un million d’euros pour le Crazy Horse, mais c’est fou ! Et 225 000€ pour Arthur ?! » Contactée par Blast, Aurélie Filippetti, actuellement mobilisée dans la bataille des régionales dans le Grand Est, où elle est en première ligne en Moselle à la tête de l’Appel inédit (gauche plurielle), a découvert avec stupeur les bénéficiaires des aides, et le montant de celles-ci. La série de textos qu’elle nous a renvoyée en découvrant le document, que nous lui avons soumis, parle d’elle-même. L’ex-ministre de la Culture et de la Communication ne s’est pas privée de commenter plus avant. « C’était prévisible et c’est exactement la raison pour laquelle j’avais arrêté ce projet. C’est vraiment la démonstration par A+B qu’il ne fallait pas créer ce Centre National de la Musique. »

À l’époque où elle était en fonction, la ministre avait signé l’enterrement du CNM, en septembre 2012 : « Nous n’avons pas réellement besoin d’un nouvel établissement public », estimait alors la locataire de la rue de Valois, dans un entretien accordé au Monde « C’était sûr que ça n’aiderait que les gros avec le système d’aides automatiques en fonction des recettes », constate-t-elle, une décennie plus tard.

« Le CNM ? On ne l’a connu que dans la crise, et il s’est révélé réactif et utile ». Au sein du conseil d’administration, où il siège, Philippe Gautier est le seul à porter la voix des salariés dans cet établissement conçu pour que l’État y soit majoritaire, et le reste. Secrétaire général du SNAM/CGT (Union nationale des syndicats d’artistes musiciens de France), le syndicaliste a une idée précise de son fonctionnement, et de ses limites.  » Ils sont dans une vision Medef et macroniste « , assure ce militant chevronné.

 » Pour eux le secteur musical, ce sont les entreprises de spectacles, et elles sont représentées par leur dirigeants. C’est leur logique, que nous contestons. Selon nous, les entreprises doivent également être représentées par leurs salariés, et parmi eux les artistes. Or l’État refuse de confier au CNM des aides à l’emploi d’artistes, qui ne sont donc pas soutenus directement, et se retrouvent souvent exclus des dispositifs. Il y a un problème. »

Un héritage encombrant

Le CNM est un miraculé. Sa gestation aura été particulièrement longue et son histoire chaotique. Imaginé dix ans plus tôt sous la présidence de Nicolas Sarkozy et créé en 2010, cet EPIC (établissement public à caractère industriel et commercial) se veut l’équivalent du Centre National du Cinéma (CNC), pour la musique. Il devait répondre aux inquiétudes d’une filière bouleversée par les usages à l’ère numérique. Sauf que, à peine né, le projet était déjà mort avec la défaite en 2012 du sortant Sarkozy et l’arrivée à l’Élysée du socialiste François Hollande. Aurélie Filippetti, à qui échoit à l’époque le dossier, se signale alors par une valse-hésitation, qui montre surtout que le nouveau pouvoir ne sait pas quoi faire de cet encombrant héritage. Jamais bon signe, pour un nouveau-né : placé sous assistance respiratoire, le nourrisson finira par être débranché.

Une nomination controversée

Et voilà que, dix ans plus tard, le gouvernement d’Édouard Philippe ressort le machin des cartons, fin 2019. Début 2020, le ministre de la Culture, le très transparent Franck Riester (déjà à la manœuvre sous Nicolas Sarkozy), bombarde Jean-Philippe Thiellay à sa tête. Une nomination controversée : plusieurs voix ont dénoncé ce choix, qui ne reposait pas selon elles sur les seules compétences de l’ex-directeur adjoint de l’Opéra de Paris. En cause, la proximité de cet énarque, vice-président de la fondation Terra Nova, avec la Macronie, et notamment Édouard Philippe. Les deux hommes se sont connus au Conseil d’État et l’ex-premier ministre, depuis redevenu maire du Havre, l’avait fait venir dans sa ville comme administrateur du Volcan, la scène nationale du Havre. Autre motif de défiance et d’inquiétude de la filière, au moment où le CNM est ressuscité : le flou concernant la gouvernance et le financement d’un organisme appelé à piloter les dispositifs de soutien, et donc flécher les structures qui vont en bénéficier.

« Nous étions mitigés, se souvient Philippe Gautier, au sujet de sa réaction et de celle de ses amis syndicalistes à l’annonce de la (re)naissance officielle du CNM. D’un côté, c’était la promesse d’une intervention publique en direction du secteur musical, et on ne pouvait que trouver ça positif, mais y avait aussi des critiques et des craintes pour l’avenir, notamment sur la gouvernance qui passait majoritairement à l’État. » D’autant que, sous cette tutelle affirmée, le (re)nouveau-né a absorbé plusieurs structures déjà existantes : le Centre national de la chanson, des variétés et du jazz (CNV), le Fonds pour la création musicale (FMC), le Bureau export, le Centre d’information et de ressources pour les musiques actuelles (IRMA) et le Club Action des labels et des disquaires indépendants (Calif).

Le CNM est également chargé de diverses missions toutes aussi politically correctes les unes que les autres : promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes dans le secteur musical, créer un observatoire économique de la filière, développer la musique française à l’étranger, taxer les GAFA, rendre plus cohérente la redistribution du panel d’aides, accompagner les prises de risque, etc… Mais tout ça, c’était avant le Covid 19, qui a transformé l’institution en cellule de premiers secours de la filière musicale en général et du spectacle vivant en particulier : ce dernier a littéralement sombré l’an dernier en perdant 84% de son chiffre d’affaires.

Le CNM, dans la crise et sous emprise

« Ils se disent qu’en aidant les entreprises, ça finira bien par ruisseler sur les artistes », opine Philippe Gautier, qui rappelle que le Centre national de la musique a toujours agi dans un contexte de crise et, surtout, sous emprise. « Depuis ses débuts, il intervient sur des fonds dédiés que le gouvernement lui adresse dans le cadre d’une mission. Comment ça fonctionne, concrètement ? Eh bien, les commissions sont souveraines mais elles ne fixent pas les budgets. Les décisions sont soumises au CP (le conseil professionnel, ndlr) dans un premier temps et au CA (le conseil d’administration, ndlr), dans un deuxième temps. Le CNM a un budget global, il dispose de crédits pour ses différents programmes, et quand ils sont épuisés ça s’arrête.  » Sauf si l’État remet la main à la poche, comme Roselyne Bachelot qui vient d’octroyer 38 millions d’euros supplémentaires de soutien au secteur, pour compenser les pertes de billetterie. Si cette somme est donnée au CNM, celui-ci n’en dispose pas : il met en œuvre les programmes que le gouvernement lui demande d’actionner. « La marge de manœuvre est faible, concède le syndicaliste, il (le CNM, ndlr) est relativement peu autonome ».

Au fait, comment fait-on à l’étranger ? Producteur de spectacles de père en fils et membre du Prodiss, Matthieu Drouot renforce l’impression d’inégalité, d’arbitraire et d’opacité entourant le CNM, lorsqu’il nous explique comment ça se passe au-delà de nos frontières : « On a l’habitude de penser qu’on est mieux lotis qu’ailleurs », déclare-t-il. « On croit qu’on a beaucoup de chance : l’intermittence, les allocations, les aides, etc. Mais dans d’autres pays européens, y a aussi des fonds débloqués pour soutenir les filières et ce, de manière beaucoup plus intelligente. Au lieu de donner du cash à des sociétés dont on ne sait pas vraiment si elles en ont besoin, l’argent sert en fonds de garantie en projection d’une reprise. En Hollande, au Danemark et au Royaume-Uni notamment, des centaines de millions d’euros sont mis sur la table par les gouvernements pour que le jour où les événements reprennent on puisse les lancer. »

Jean-Philippe Thiellay ne partage pas du tout cet avis. Dans une interview au Monde, accordée ce mercredi 2 juin , le patron du CNM déclame la vie en rose. « Les professionnels eux-mêmes reconnaissent qu’il fait bon travailler en France « , assène-t-il, dans un beau numéro d’autocongratulation.  » C’est vrai, bon nombre ont perdu des revenus mais dans d’autres pays, de nombreux artistes ont dû changer de vie, abandonner leur métier, vendre leur maison. Dans l’ensemble, travailler dans la musique en France a été plus favorable que partout ailleurs dans le monde.  »

Plus c’est gros, plus ça passe

Vous avez dit profiteurs de crise ? Manu Théron, chanteur occitan et membre du comité d’experts de la DRAC Paca pour la musique à la création, connaît le sujet : « Il y a 30 ans, on questionnait réellement la pertinence de ce qu’on finançait – celle des opérateurs, leur action sur le territoire, la nature des contenus… Là, comme pour le CICE , il n’y a aucune condition de la part du financeur et de la tutelle : le financement public n’est soumis à aucune condition, aucune exigence de retour. Même pas d’irréprochabilité fiscale. Ce devrait être le minimum syndical. Mais désormais l’industrie n’a aucun mal à s’emparer de la subvention. Et surtout aucune gêne. »

« Leur aplomb est sans limites », renchérit notre manager d’artistes. Un de ses poulains, pour financer l’enregistrement de son album, a enfourché son scooter. Il roule pour Deliveroo… « J’ai été sidéré de voir qu’on payait ces gens-là, qu’ils rentraient dans les cases… Tous les critères d’admissibilité au fonds de compensation figurent sur le site du CNM, mais ça ne veut pas dire que les dossiers acceptés remplissaient ces critères… Pareillement, tout le monde est traité de la même façon mais ce n’est pas pour autant équitable, au contraire. Un bon exemple, c’est que l’état de la trésorerie des sociétés n’est pas pris en compte : qu’une boîte ait assez pour tenir trois mois ou cinq ans, c’est kif-kif. Du coup, les plus riches récoltent les plus grosses attributions. Et où va cet argent ? »

Un détournement du financement public

Peut être ruisselle-t-il, non ? « Ils vont l’investir ou le conserver dans des paradis fiscaux », reprend Manu Théron, douchant un vague espoir. Dans la bouche du Marseillais, le diagnostic est sombre : « On peut dire que c’est l’argent de la France qui est parti dans les paradis fiscaux… De toute façon, même quand ils ont des problèmes avec la justice, ou s’il y a des doutes sur leur probité, ils ne font objet d’aucune forme de rétention dans l’octroi des subventions. L’industrie musicale fonctionne comme toutes les industries de ce pays : on préfère plonger dans la misère et la précarité les travailleurs du secteur, plutôt que demander la solidarité des plus gros bénéficiaires. Pour moi, c’est un détournement de la subvention et du financement public ! »

Au final, liste des bénéficiaires des fameuses aides en main, on ressort de cette plongée dans les tuyauteries du Centre National de la Musique avec le sentiment d’une arnaque. Et un constat : plus c’est plus gros, mieux ça passe.

Malgré nos sollicitations nous n’avons pu connaître le moindre critère objectif pour justifier cette très inégale distribution. Mieux, nous nous étions procurés cette liste en la téléchargeant grâce aux connaissances d’un spécialiste des arcanes du CNM qui nous avait prévenus : « elle est dure à trouver pour qui ne connait pas l’architecture du site ». Grâce à lui, nous l’avons téléchargée. Nous avons bien fait : depuis, elle a disparu du site du CNM (nous l’avons encore vérifié ce samedi 5 juin).

« Il n’y a aucune visée sociale donc ça ne peut pas marcher, conclut le manager amer, qui nous avait alertés. Le CNM flèche les grosses structures. Les gens qui auraient pu faire ces spectacles, qui ne touchent plus que 60 ou 70% de leur salaire, ou n’ont plus de travail, ne voient pas la couleur de ces subventions capitalistes. De toute façon, ils se disent que tout le monde est tellement stressé qu’ils vont prendre ce qu’ils auront, et n’iront pas chercher plus loin. »

Le CNM envoie du pognon aux 4 coins du pays, comme un DJ sourd balance du gros son. Le bruit et les basses couvrent pourtant une petite musique entre amis qui finit par nous percer les tympans.

 

A suivre : volet 2 : où sont passés les artistes ?

Crédits photo/illustration en haut de page :
La danse de Marc Chagall – 1950-1952. Musée national d’art moderne – Paris – France. Manuel Cohen via AFP.

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