Centrale nucléaire du Tricastin : quels territoires seraient touchés en cas d’accident majeur ?

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La modélisation de plus de 1000 cartes météorologiques de 2017, 2018 et 2020 montre que si un accident nucléaire majeur de type Fukushima/Tchernobyl devait se produire sur un réacteur de la centrale nucléaire du Tricastin : 13 millions de personnes recevraient en quelques heures une dose de radioactivité supérieure à la limite annuelle d’exposition du public fixée à 1 mSV. Vaucluse, Drôme, Ardèche, Gard, Hérault, Marseille, Lyon, mais aussi Bordeaux et Paris ou encore la Suisse, Munich, Milan et Barcelone seraient touchés.

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La modélisation de plus de 1000 cartes (1), correspondant chacune à une situation météorologique survenue au cours des années 2017, 2018 et 2020, permet d’évaluer la direction et la dangerosité du nuage radioactif généré si un accident de type Fukushima devait se produire à la centrale nucléaire du Tricastin (Drôme-Vaucluse).

Plus de 13 millions de personnes recevraient en quelques heures à peine une dose de radioactivité délétère

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Ce que les cartes révèlent de la dispersion de la radioactivité  :  sur l’ensemble des 1096 configurations météorologiques étudiées plus de 13 millions de personnes recevraient en quelques heures une dose de radioactivité supérieure à la limite d’exposition du public, fixée à un mSV par an.  Le nuage radioactif s’échappant de la centrale nucléaire du Tricastin toucherait de plein fouet, en fonction des conditions météorologiques, vers le nord des villes et zones telles Montélimar, Valence, toute la Drôme, Lyon et Grenoble ainsi qu’une bonne partie de la Suisse, de  l’Autriche, de l’Allemagne et Munich et même la capitale française Paris; vers le sud des villes et zones telles Avignon et le Vaucluse jusqu’à Marseille et une bonne partie de l’Italie et Milan mais aussi le Gard et l’Hérault et jusqu’à Barcelone en Espagne; vers le sud-ouest la radioactivité atteindrait jusqu’à Bordeaux; vers l’est toute l’Ardèche serait impactée. Presque toutes les régions et grandes villes en France seraient contaminées ainsi que les pays voisins.

Plus de 20 fissures sur la cuve d’un des quatre réacteurs

EDF qui veut faire fonctionner encore au moins dix ans de plus les vieux réacteurs du Tricastin est une menace pour des millions de personnes. Les risques y sont énormes, cette centrale nucléaire de 4 réacteurs atomiques a dépassé l’âge de la retraite des 40 années de fonctionnement (avec près de 1000 incidents) et est exposée au risque sismique.

La cuve d’un des réacteurs compte plus de 20 fissures. La centrale se trouve à six mètres en dessous du niveau du canal de Donzère-Mondragon et en cas de séisme de forte intensité, une rupture de digue, très fragilisée et retapée partiellement au petit bonheur la chance, ne peut être exclue. L’inondation conduirait inéluctablement  à un accident de fusion du combustible nucléaire des quatre réacteurs de la centrale. 17 mois après le séisme du Teil du 11 novembre 2019, nul ne sait réellement si la centrale nucléaire a ainsi été conçue pour résister.

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L’avis publié mercredi 16 juin 2021 par l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire) sur les mouvements sismiques à prendre en compte pour les centrales atomiques de Cruas (Ardèche) et du Tricastin (Vaucluse-Drôme) précise que  » en l’état des connaissances, les arguments fournis par EDF ne permettent pas d’écarter un impact du retour d’expérience du séisme du Teil sur la définition de l’aléa du site du Tricastin« . En clair : même EDF ne peut garantir quoi que ce soit et il y a incompatibilité entre poursuite de fonctionnement et sécurité des populations et territoires. En termes édulcorés : « L’IRSN estime qu’une consolidation des connaissances relatives à l’aléa sismique de la région du site du Tricastin est nécessaire ».

La seule urgence est la fermeture de la centrale nucléaire du Tricastin – immédiate, définitive et inconditionnelle –  et des 12 autres installations nucléaires implantées sur ce site de plus de 650 hectares. C’est la seule façon de protéger les populations et de mettre en oeuvre la reconversion du territoire. Et non, comme le réclament quelques élu-es fous de ces départements, d’implanter 2 réacteurs nucléaires EPR sur le site.

cartes détaillées et complémentaires sur www.m-c-c-a.org

_(1) réalisées par l’Institut Biosphère en partenariat avec Greenpeace France.
(2) Le 26 juin à Montélimar un rassemblement-manifestation se déroule pour exiger la fermeture de la centrale nucléaire du Tricastin. Le 29 juin à Valence 34 activistes de Greenpeace-France se retrouvent devant le tribunal pour avoir mené une action sur le vieillissement de la centrale nucléaire du Tricastin et ses danger.

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