« 2022 : les gauches anticipent leur défaite. » Le titre de cet article de Mediapart suffit à comprendre la déliquescence d’un système politique fondé sur le régime des partis et la professionnalisation de leurs cadres.
Particulièrement touchée : les différentes factions dites de gauche, en plein sauve-qui-peut pré-électoral, qui viennent d’engager des pourparlers en vue de trouver des accords pour les législatives avant même que se déroule la présidentielle 2022. Mediapart :
« Anticipant un nouvel échec à la présidentielle, les formations classées à gauche misent leur survie sur les législatives. »
"En vérité, si ce n’est pas la guerre nucléaire entre les différents candidats de gauche, c’est que tout le monde veut être député et aura besoin des autres."
Anticipant leur défaite en 2022, les partis préparent déjà leurs accords aux législatives. 😑https://t.co/BfeUtaeyFn
— Aude Lancelin (@alancelin) October 13, 2021
Comment défendre les intérêts des classes populaires quand on perçoit un revenu de classes aisées ?
On touche le fond du problème d’un système de politique partidaire professionnel :
- Le premier souci d’un parti n’est pas de gagner des élections pour appliquer sa politique, mais pour pérenniser les structures du parti en trouvant des postes juteux à ses cadres.
- Quand, en tant que député, on a gagné plus de 5000 €/mois pendant cinq ans (sans compter les conséquents avantages), forcément on a envie de rempiler.
Les raisons pour lesquelles la gauche est plus touchée que la droite sont simples. Les élus de droite, en plus de leurs rémunérations enviables d’élus, sont issus des classes favorisées dont ils défendent mordicus les intérêts. Les élus de gauche prétendent défendre les intérêts des classes populaires dont ils sont coupés de par les émoluments confortables qu’ils perçoivent personnellement.
La solution qu’il faudra bien un jour imposer à nos élus de gauche
Il y a bien une solution à ce paradoxe propre aux représentants politiques se réclamant de la gauche : si l’on veut que des élus appliquent une politique populaire, alors il ne faut pas que leur rémunération excède le revenu médian mensuel des Français (1789 euros). Ou à défaut excède le revenu du travail qu’ils exerçaient avant d’être élus (si d’aventure ils en ont eu un).
J’entends déjà les remarques désabusées : vous rêvez, ça n’existe dans aucune démocratie ! Eh bien si, figurez-vous. À Cuba, par exemple, où le processus démocratique vaut largement le nôtre (d’autant que le nôtre n’existe plus).
Le modèle démocratique cubain
À Cuba, les députés se voient garantir le salaire qu’ils percevaient au moment de leur élection et rien de plus ! À Cuba, contrairement à ce qu’affirme notre propagande mainstream, n’importe quel citoyen peut se présenter aux élections, sans parrainages de notables pour y être admis, sans parti pour le soutenir. Le parti communiste “unique” de Cuba ? Il fait juste fonction de Conseil constitutionnel garant de l’inviolabilité du socialisme prévue par la Constitution cubaine de 1976 (tout comme la constitution européenne, refusée démocratiquement par une majorité de Français en 2005, veille à l’inviolabilité du néolibéralisme au sein de l’UE).
Maintenant, allez donc parler de mes propositions “cubaines” aux différents partis de gauche français. Allez donc demander à nos députés de gauche actuellement en poste ce qu’ils ont fait de leurs émoluments mensuels pendant leur mandature…
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