Léa Salamé face à Mélenchon : islamophobie et journalisme « chien de garde »

PRESSE AUX ORDRES

« C’est faux qu’il y a des quartiers où les islamistes ont pris le pouvoir en France ? ». Ce samedi, Léa Salamé s’est illustrée face à Jean-Luc Mélenchon par un discours reprenant les poncifs islamophobes. Une interview agressive, à des années lumières du ton employé avec les grands patrons.

lundi 4 octobre

L’interview a notamment porté sur Zemmour. Alors que Mélenchon expliquait qu’il «  ne rassure pas  » mais fait probablement peur à une grande partie de la population, en particulier à la communauté musulmane contre laquelle il attise la haine, Léa Salamé le contredit : « mais il y a des gens qui adhèrent, Monsieur Mélenchon  » et poursuit : « est-ce du racisme ? Quand on entend des gens, qui ne sont pas forcément racistes, mais qui disent qu’ils ne reconnaissent plus les quartiers de leur enfance, qu’ils ne reconnaissent plus la France, c’est du racisme ca ?  ».

Reprenant le poncif des quartiers « aux mains des islamistes » et de la « majorité silencieuse » la journaliste a ensuite tancé le leader des Insoumis : «  Vous pensez que c’est totalement faux ? De dire qu’il y a des quartiers où les islamistes ont pris le pouvoir en France, c’est totalement faux ? ». Une question rhétorique dans sa bouche, qui cautionne ouvertement le discours réactionnaire de Zemmour à propos des quartiers populaires. Mais l’échange ne s’arrête pas là et la journaliste continue enfoncera le clou : « il ne faut donc pas lutter contre l’Islamisme. (…) Tout va bien ?  ».

Face à Jean-Luc Mélenchon, Léa Salamé a ainsi repris à son compte avec insistance la rhétorique islamophobe de Zemmour. Rien de surprenant tant celle-ci est omniprésente dans les médias. D’ailleurs, la journaliste a notamment animé l’émission «  Ca se dispute  » sur iTélé (devenu depuis Cnews) en 2013 – 2014 où Zemmour a eu carte blanche pendant 8 ans pour déballer son idéologie nauséabonde. Au moment de son départ, elle avait salué en Zemmour un « chic type ».

«  Ah bon, il y a des gens qui vous trouvent sympa ?  », «  Arnaud Montebourg l’a avoué [à propos de Mélenchon], “il divise”, “il snobe tout le monde”, “c’est le problème de la gauche”  », «  Pourquoi vous faites ça ?  » … L’agressivité de Salamé ne s’est pas apaisée durant le reste de l’entretien. De nombreux internautes ont d’ailleurs relevé le traitement particulier du candidat de la France Insoumise, de la part d’une journaliste qui a l’habitude de faire preuve de connivence avec les représentants de la haute bourgeoisie. Ses interviews avec Nicolas Sarkozy, Carlos Ghosn ou encore Bernard Arnault sont ainsi de grands moments de complaisance.

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Une orientation claire au service des puissants qui résonne d’autant plus alors que Eric Zemmour bénéficie depuis trois semaines d’une surmédiatisation qui a permis de le propulser dans les sondages.


« ON EST EN DIRECT » – JE NE COMPRENDS PAS RUQUIER !
Une émission « on est en direct » comme celle que j’ai vécu hier soir laisse un goût bizarre au réveil. D’abord à cause de l’horaire : début de l’émission à minuit. Et le reste après… dont trois heures pour essorer l’adrénaline. Rien que ça, déjà, ça casse sévèrement. Un coup de chapeau aux gens de métier qui vivent ça chaque semaine autour du plateau : caméras, sons , maquillage etc. Mais j’ai voulu. Donc je ne me plains pas.
Mais quelle est la contrepartie ? Ce n’est pas un moment clair comme un débat avec Zemmour qui est à la fois frontal mais simple dans ses enjeux. Là, on patauge dans le vénéneux. Je me croyais protégé par la personnalité bienveillante de Laurent Ruquier. C’est certain que c’était du pain blanc avec lui. Car il y avait aussi Léa Salamé, plus exorbitée et agitée que jamais : « des fruits et légumes à prix bloqués ? Mais lesquels ? Ce n’est pas à l’Etat de décider ce qu’il y a dans nos assiettes ». La pauvre !
L’aigreur est mauvaise conseillère. Ses couplets Zémouriens sur les quartiers « aux mains de islamistes » en ont dit long sur qui elle est politiquement en réalité. Passons… La vérité vraie c’est que j’avais un fou rire naissant en l’écoutant glapir et que ça n’aide pas pour tenir une attitude de respect pour les gens qui pourtant ne vous respectent pas. Je suis capable de comprendre aussi que je ne suis peut-être pas son vrai problème. Elle a beaucoup de mal à trouver sa place à côté de Laurent Ruquier et sans doute est-ce ce qui la pousse à en rajouter. Elle n’y gagne rien et les téléspectateurs non plus qui aspirent à cette heure à quelque chose de moins agressif que le ton d’un plateau d’info en continue.
Laurent Ruquier est une autre relation pour moi. J’avoue que j’ai été bien embarrassé par son comportement. J’avais été alerté par des choses entendues dans ses précédentes émissions. Je ne parle pas de sa longue harangue sur l’Union de la Gauche. Je n’en ai pas été étonné . J’y avais déjà eu droit à la précédente émission.
Quoiqu’on lui réponde, il n’en tient aucun compte. C’est bien son droit. On peut cependant s’interroger sur la passion militante qu’il y met car elle fausse la relation dans le contexte d’une interview. Mais à vrai dire je ne trouve pas cela vraiment dérangeant. C’est la conclusion qui me pose question. Pour la deuxième fois sur ce plateau il affirme qu’il faut se demander s’il ne faut pas « voter Macron dès le premier tour » pour éviter pire (« Zemmour face à Le Pen »). A tout autre que lui j’aurai répliqué avec fermeté. En effet le raisonnement sur l’union de la gauche impossible apparaît alors comme un prétexte, une porte d’entrée pour arriver à cette conclusion inouïe venant de quelqu’un qui se situe publiquement à gauche : « voter Macron dès le premier tour ! ». Tout ça pour ça ?
Car en fait le « raisonnement » à l’origine de cette conclusion ne vaut rien. Voici pourquoi : il n’y a aujourd’hui aucune hypothèse ou Macron est éliminé du deuxième tour. La question qui reste alors est plutôt: « qui aider pour affronter Macron ? » . Quand un sondage me place à trois points de ce deuxième tour, est-ce que la situation ne mérite pas mieux que le tour de passe-passe sur « l’union sinon vous avez perdu d’avance et donc je vote Macron? ». J’ai décidé (comme on peut décider dans ce genre de circonstance où tout se passe à toute vitesse) de ne pas rendre le mauvais coup qui m’était porté. Je me suis dit que les nôtres et maints téléspectateurs m’ont déjà entendu dérouler mes arguments sur le sujet. Je venais de le faire d’ailleurs un instant avant avec Salamé. Je pouvais donc m’en dispenser car l’inconvénient à la réplique sautait aux yeux.
Compte tenu du ton super agressif donné à l’entretien par Léa Salamé, je ne voulais pas porter la responsabilité du dérapage virulent de cette séquence de l’émission qui se voyait déjà bien assez et dont la responsabilité ne m’incombait pas.
Rien de tout cela n’est grave. Nous ne découvrons rien. Si j’y reviens ici c’est à destination des personnes qui me suivent au long de ce type de parcours du combattant qu’est le contact avec la scène médiatique. Vous pouvez mieux comprendre pourquoi je dois décider tant de fois de décliner les invitations qui me sont faites pour éviter les traquenards qui nourrissent ensuite les mauvais portraits. C’est particulièrement vrai avec le « service public » tel qu’il est aujourd’hui approprié comme vous le voyez.
Il est impossible de négocier ou de faire quelque compromis ou paix que ce soit, ni aucune trêve ni arrangements. Vous l’avez vu et entendu de la bouche de Léa Salamé elle-même hier soir. Je dois ajouter que je sais que je ne suis pas le seul à être maltraité. En fait, tout ce qui n’est pas macroniste se fait littéralement déchiqueter sur ces plateaux. Pourquoi y aller alors ? Il vaut donc mieux les contourner. Jlm
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