Réduire l’exposition aux particules fines et à leurs conséquences sur la santé nécessite « des mesures drastiques », ont appelé mercredi un cardiologue et un chercheur, alors que la France est loin de respecter les normes de l’OMS.
Ces particules « inférieures à 2,5 µm (les PM2.5) (…) sont les plus dangereuses pour la santé », rappelle Jean-Baptiste Renard, directeur de recherche au CNRS, cité dans un communiqué. « Leurs concentrations moyennes annuelles et journalières sont trop fortes par rapport aux recommandations », poursuit le scientifique.
« Les nouvelles normes établies par l’OMS (5 µg/m3 en moyenne annuelle au lieu de 10 µg/m3) sont loin d’être atteintes en ville; des mesures drastiques seraient nécessaires pour y arriver », poursuit Jean-Baptiste Renard, qui prône aussi de nouvelles méthodes de mesures pour mieux évaluer la pollution chronique à ces particules.
En France, la valeur limite est beaucoup plus élevée, à 25 µg/m3 en moyenne annuelle.
Ces particules fines ont des effets cardio-vasculaires, des effets respiratoires en favorisant notamment l’asthme, des effets sur le cerveau et des liens avec la maladie d’Alzheimer, des effets sur le foetus avec des bébés plus petits à la naissance et plus sujets à l’asthme et des liens avec le diabète, a énuméré Pierre Souvet, cardiologue et président de l’association Santé environnement France.
« On va diminuer de 80% les décès liés à la qualité de l’air » en abaissant les normes à 5 µg/m3 en moyenne annuelle, a-t-il souligné auprès de l’AFP.
« On avait peu d’études jusqu’à présent sur l’exposition à petite dose et qui prennent en compte d’autres facteurs de risque », poursuit-il. Mais des études récentes « cassent cette idée reçue qu’en-dessous de 10 µg/m3, il ne se passe rien », ajoute-t-il.
« Il faut faire le maximum » pour « réduire le nombre de malades, avec un coût colossal », insiste le cardiologue.
L’OMS a mis à jour en septembre, pour la première fois depuis 2005, ses lignes directrices mondiales sur la qualité de l’air. L’OMS a abaissé la quasi-totalité de ses seuils de référence – juridiquement non contraignants – qui portent principalement sur les polluants dits classiques: les particules en suspension, l’ozone, le dioxyde d’azote, le dioxyde de soufre et le monoxyde de carbone.
Les particules fines proviennent essentiellement de la combustion de carburant dans différents secteurs, notamment les transports, l’énergie et l’industrie et l’agriculture.
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