La ZAP une nouvelle fois attaquée, nous ne nous rendrons pas !

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Ce matin Roger Pellenc a mis ses menaces à exécution à la ZAP, où nous occupons plusieurs maisons pour lutter contre un projet d’extension d’une zone commerciale et le monde capitaliste qui l’engendre. Un engin de chantier escorté de six policiers municipaux est venu détruire le portail de la maison commune ainsi que la clôture et la haie le long de la rue et a sérieusement endommagé la cabane d’accueil que nous avions construite ces derniers jours. Tout cela sous le regard hilare des municipaux.

Des personnes de la ZAP ont été témoins de ces agissements, un camarade a essayé de s’interposer entre la pelleteuse et le portail. Le conducteur de l’engin l’a menacé et a poursuivi son travail tout en le mettant en danger. Puis la police a tenté de le saisir. Dans la matinée, prolongeant le coup de pression de la municipale, un hélicoptère de la gendarmerie a beaucoup tourné autour des maisons.
Nous rappelons qu’étant donné que la procédure est toujours en cours, les habitant.es de cette maison ne sont pas expulsables. Cette destruction est donc totalement illégale et constitue une violation de domicile. Elle démontre une fois de plus les méthodes mafieuses de Roger Pellenc. Elle confirme à cell-eux qui en doutaient encore que la police n’a aucun scrupule à agir contre la loi pour servir les intérêts d’un maire autocrate, tout-puissant, régnant comme un roitelet sur la ville de Pertuis.
Nous ne nous laisserons pas intimider. Nous réagirons sur tous les fronts. Nous porterons plainte. Nous reconstruirons en plus solide ce qui a été détruit.  Et surtout nous défendrons avec acharnement et détermination ces maisons que nous occupons.
Aujourd’hui nous avons besoin de soutien : matériel, financier pour la procédure, et surtout, de votre présence. Nous avons besoin d’être plus nombreux-es, aussi nous vous appelons tous.tes à nous rejoindre sur la ZAP. Que la force soit avec nous !

Notre lutte

A Pertuis, une maison occupée contre le projet d’extension de la Zone
d’Activité !

A quelques kilomètres au nord d’Aix-en-Provence, dans un Luberon marqué
par des écarts de richesse extrême, au milieu de la plaine de la Durance
où les PDG de grandes industries ont établi leurs précarrés, détruisant
peu à peu le cadre de vie local à cause notamment du prix vertigineux de
l’immobilier, la commune de Pertuis (84) a planifié d’agrandir sa zone
d’activité économique de 86 Ha. Celle-ci compte s’établir en lieu et
place de terres agricoles très fertiles, nivelées et irriguées par un
complexe mais très efficace système gravitaire et dont 90% sont
cultivées actuellement. Le maire Roger Pellenc, sorte d’homme d’affaire
aux manettes de la ville est l’instigateur de ce projet mortifère. En
effet, il entend bien agrandir son activité industrielle en s’octroyant
30 hectares de la future zone.

Différents collectifs se sont unis pour y faire face et les derniers
mois ont été jalonnés de mobilisations sur les terres menacées. Un des
objectifs de ces rassemblements a été de mettre en culture une des
parcelles de la zone en y plantant des patates. Plus de 500 personnes
sont venues pour la plantation et pour préparer la suite de la lutte
lors de cinq grands rassemblements d’entretien de la culture. Les terres
de pertuis ont accueilli des collectifs en lutte venus du Briançonnais,
du Var, de Marseille et même les Zapatistes du Chiapas lors de la
dernière manifestation. Récoltée au mois d’Août la production est parite
alimenter les réseaux de soutien alimentaires de Marseille à Briançon.
Cette culture a montré l’intérêt de préserver ces terres précieuses et a
permis d’expérimenter, le temps de quelques journées, une agriculture
plus désirable, collective, populaire et partageable. Ces actions
s’inscrivent surtout dans une stratégie d’occupation festive, qui ont
ancré la lutte dans son territoire et rassemblé toutes les personnes
impliquées afin qu’elles se rencontrent et donnent corps à cette
mobilisation.

La première saison de culture s’est achevée en aout. Nous nous sommes
tous.tes retrouvé.es ce samedi 27 novembre pour relancer une nouvelle
plantation de fèves et de blé sur des parcelles voisines. Nous avons
souhaité donner une suite à cette stratégie d’occupation de terres.
Cependant, ces derniers mois nous ont montré à quel point nous avions
besoin d’habiter ce territoire d’une manière beaucoup plus pérenne.
Aussi, il a été décidé d’occuper une des maisons promises à la
démolition. Certaines personnes y habitent depuis le 24 novembre. La
journée de samedi a été l’occasion d’ouvrir les portes de ce lieu au
public lors d’une assemblée de lutte suivie d’une belle fête. Cette
occupation nous permettra de nous enraciner sur ces terres, de nous
consolider et de créer un rapport de force face aux autorités qui
souhaitent bétonner ce territoire. En effet, il était temps de faire
comprendre au maire et aux aménageurs que ces terres ne seront jamais à
eux ! Ce projet d’aménagement inutile est une violence de plus infligée
au vivant. Il nous est insupportable de voir que malgré l’urgence que
nous avons à protéger notre environnement, qu’il soit direct ou global,
malgré la détresse sociale qui nous entoure tous.tes, les gouvernants
sont incapables de sortir d’un modèle capitaliste de destruction, de
surproduction et de croissance infinie. En combattant ce projet, c’est
aussi ce monde sinistre que nous voulons détruire.

C’est pour cela que nous souhaitons que ce nouveau lieu soit une bulle
d’expérimentation, qui nous permette aussi bien de nourrir la lutte que
d’imaginer comment nous pourrions vivre nos territoires en dehors des
logiques capitalistes. Cette maison sera un lieu où nous pourrons
expérimenter l’autonomie mais aussi permettre le lien entre les
habitant.es de la plaine de la Durance et d’ailleurs. Elle sera une
porte de sortie de cette société atomisée, où chacun.e se croise sans se
rencontrer. Ce lien retrouvé nous permettra de poser les bases d’une
nouvelle organisation collective et sera l’occasion pour chacun.e de se
réapproprier l’action politique. C’est pourquoi, si cette maison sera un
lieu d’habitat, elle sera aussi un lieu ouvert à toutes les luttes
présentes sur le territoire sans distinction d’origine, de genre, de
classe et de pass.

Nous nous installons progressivement dans cet espace, et nous allons
avoir besoin d’aide matérielle (radiateurs, matelas, nourriture, draps
etc.). D’autre part, comme il s’agit d’une occupation, il est possible
que nous soyons confronté.es un jour ou l’autre à une tentative
d’expulsion. Auquel cas, une présence massive pour y résister sera plus
que souhaitable.

 

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