[ad_1] 2021-12-08 23:02:45 Revolution Permanente
10Dans le cadre des NAO (négociations annuelles obligatoires), les travailleurs de Sanofi étaient en grève pour réclamer une augmentation généralisée des salaires et une amélioration des conditions de travail au géant pharmaceutique. Dans l’entreprise au bénéfice record et employant près de 100 000 travailleurs, selon les informations qui nous ont été fournies par les grévistes ce n’est pas moins de 18 sites qui son entrés en grève aujourd’hui dans 7 secteurs d’activité de Sanofi. Une mobilisation conséquente qui marque une certaine colère chez les travailleurs.
En effet, les travailleurs font face à la tentative de la part de la direction de laisser geler les salaires pour la neuvième année consécutive. C’est seulement suite à une première journée de grève le 25 novembre dernier que la direction de Sanofi a décidé de concéder des miettes avec une revalorisation salariale de 0.8%. Une concession ridicule et largement en-dessous des exigences des syndicats, puisque celle-ci représenterait 12 € sur un salaire net de 1 500 €.
En effet, de son côté, la CGT Sanofi revendique d’une part l’augmentation généralisée de 5% des salaires et des primes, l’embauche de l’ensemble des emplois précaires en CDI. D’une autre la réduction du temps de travail à 32h et la semaine de 4 jours sans perte de revenu et l’embauche qui s’en suit.
Des revendications à l’extrême opposé de la politique du groupe qui, après une année 2020 record – 12,3 milliards de bénéfices et 4 milliards de dividendes -, a maintenu ses plans de restructuration, supprimant 1700 postes dans le groupe.
Parmi les grands groupes qui ont profité de la crise sanitaire pour s’enrichir, Sanofi est sur le podium. Ce troisième semestre 2021, le géant pharmaceutique français a engendré des bénéfices records avec une augmentation des résultats nets de 19% sur une année.
Une situation qui agace et énerve notamment Roméo, secrétaire CGT Sanofi à Ambarès, qui nous a fait part ce mercredi matin de son le ras-le-bol face à cette situation : « Les actionnaires sont augmentés depuis 28 ans, cette année c’est 14% d’augmentation de part par action et nous on nous propose 0.8% d’augmentation à la première réunion ». Selon Jean-Louis Peyren, coordinateur CGT chez Sanofi, « chaque salarié a fait gagner 40.000 € de dividendes aux actionnaires cette année ».
De plus, et en plein bon exponentiel de la cinquième vague, les travailleurs de Sanofi portent aussi des revendications importantes sur le plan sanitaire. Comme nous explique Roméo : « Sanofi a un vaccin ARN qui fonctionne, les essais cliniques sont concluants mais pour des raisons de rentabilité ne veulent pas le sortir. Nous demandons que ce vaccin soit émis dans tous les pays qui en ont besoin pour pouvoir vacciner le maximum de monde ».
Cette grève, si elle rentre dans le cadre des NAO, a aussi lieu au moment où de nombreux secteurs de ce que l’on peut appeler la première et la seconde ligne se mobilisent pour l’augmentation des salaires. En effet, depuis la rentrée, le monde du travail est marqué par la mobilisation dans les secteurs qui sont apparus essentiels pendant le Covid et qui subissent aujourd’hui le retour à la normale. Encore plus ces dernières semaines, l’actualité est frappée par l’augmentation conséquente du coût de la vie, le prix du carburant, de l’électricité mais aussi des denrées qui n’a cessé d’augmenter pendant qu’à côté les salaires restent les mêmes. Le pouvoir d’achat est aujourd’hui la préoccupation principale des travailleurs pour les présidentielles.
En cette période où les mobilisations se multiplient dans différents secteurs, que ce soit dans la santé, les transports la grande distribution ou l’industrie, nous ne pouvons que questionner l’absence d’un plan global de la part des directions syndicales. D’autant plus que la semaine dernière, les employés de Leroy-Merlin-> https://www.revolutionpermanente.fr/Victoire-des-Leroy-Merlin-c-est-par-la-greve-qu-on-augmente-nos-salaires-26923] ont montré la voie suivre en arrachant l’augmentation de leur salaire par la grève. Il est certain que la colère face au mépris patronal est bien présente et que si celle-ci est coordonnée et étendue les travailleurs pourraient prétendre à des augmentations de salaire beaucoup plus conséquentes que les ambitions actuelles.
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