Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a appelé les manifestants à quitter les lieux.
Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a écarté jeudi 3 février la possibilité d’envoyer l’armée pour déloger les camionneurs qui s’opposent aux mesures sanitaires et occupent depuis plusieurs jours la capitale fédérale Ottawa. La ville est le théâtre depuis samedi d’un mouvement de protestation initié par des camionneurs pour dénoncer les restrictions sanitaires liées au Covid-19.
« Il n’est pas question pour l’instant d’envoyer l’armée », a déclaré le Premier ministre canadien, estimant qu’il fallait être « très, très prudent avant de déployer l’armée quand des citoyens canadiens sont impliqués ». Mais ce dernier, actuellement à l’isolement car testé positif lundi dernier, a de nouveau appelé les manifestants à quitter les lieux. Une option repoussée par les chauffeurs, prêts à un bras-de-fer avec le gouvernement.
« Notre départ se fera quand le Premier ministre fera la bonne chose et mettra fin à toutes les obligations et restrictions », a déclaré en conférence de presse, jeudi, Tamara Lich, l’une des leaders de ce mouvement parti de l’ouest du pays. Portant un drapeau canadien sur les épaules ou des pancartes anti-Trudeau, les manifestants les plus déterminés occupaient toujours plusieurs rues du centre-ville jeudi, a constaté un journaliste de l’AFP. Samedi, ils étaient des centaines de camions et 15 000 personnes.
Canada : les routiers mobilisés contre les restrictions sanitaires
Les camionneurs canadiens manifestent contre les restrictions sanitaires. Malgré quelques gestes des autorités, le mouvement semble s’amplifier avec de nombreux militants qui se sont joints aux routiers.
Le centre d’Ottawa, au Canada, est toujours paralysé, jeudi 3 février, occupé par des dizaines de poids lourds XXL. Dans la capitale canadienne, les camionneurs continuent de manifester contre de nouvelles mesures sanitaires, en particulier l’obligation vaccinale pour franchir la frontière avec les États-Unis. « On a été obéissants, on a fait notre travail depuis deux ans, maintenant, il est temps qu’on retrouve notre vie d’avant« , confie un routier.
Justin Trudeau choisit l’apaisement
Il y a quelques jours, des milliers de poids lourds ont traversé tout le pays pour rejoindre Ottawa, d’où leur nom, « Convoi de la liberté ». D’autres manifestants anti-vaccination contre le Covid-19 et d’extrême droite se sont agrégés au mouvement. Après plusieurs dégradations, le Premier ministre a choisi l’apaisement. « Aux 90% des camionneurs du pays qui sont vaccinés, continuent de travailler dur, de faire tourner notre économie, je vous dis merci« , a déclaré Justin Trudeau. Avant d’ajouter : « Les comportements que l’on a pu voir ce week-end ne vous représentent pas. »
Taxer les non-vaccinés : face à l’ampleur de la grogne, le Québec renonce
Au Québec, l’obligation vaccinale avait été très mal accueillie. En plus de diviser la population, elle avait découlé sur une vive et rare protestation dans la ville d’Ottawa, notamment. Ce mercredi 2 février, le Québec a donc renoncé à taxer les non-vaccinés.
Un convoi dit de la liberté a traversé le Canada ces derniers jours. Des manifestations antivax ont eu lieu à Ottawa et au Québec. Cette pression a-t-elle suffi à faire reculer certaines autorités canadiennes ? Dénonçant un fardeau financier dans les hôpitaux, le « vaccimpôt » devait taxer de manière significative les non-vaccinés, qui représentent 10% des Québécois. Mais hier, le gouvernement québécois a rétropédalé.
Une référence au mouvement français des Gilets jaunes
Les autorités québécoises reconnaissent à demi-mot que la grogne les a inquiétés, notamment les propos, il y a quelques jours, d’un syndicaliste proche des milieux d’extrême droite qui rejoignait le convoi des anti-vaccins. Les observateurs politiques y ont vu une référence explicite au mouvement français des Gilets jaunes, ou à l’assaut sur le capitole des partisans de Donald Trump, de quoi inciter le gouvernement à calmer le jeu.
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