Hier, jeudi 29 septembre, lors de négociations entre les différentes instances de l’Union Européenne, le gouvernement Macron s’est une nouvelle fois illustré en prenant position contre la protection de l’environnement tout en crachant au visage du secteur de la pêche côtière en France.
Il s’est posé en défenseur de la senne démersale, une pratique de pêche industrielle qui détruit purement et simplement la biodiversité des océans sur des zones immenses à chaque remontée de filets.
En France cette pratique est interdite dans la plupart des eaux de la façade Atlantique, à l’exception de la Normandie et des Hauts de France. Un temps utilisée par les pêcheurs locaux, elle est aujourd’hui unanimement rejetée en raison de ses conséquences sur la biodiversité océanique. En effet, les pêcheur·euses normand·es et du Nord de la France se disent à 98% favorables à l’interdiction de cette pratique dans les eaux territoriales pour l’ensemble des navires. Notons que les navires ayant aujourd’hui recours à cette pratique dans les eaux françaises sont en grande majorité des navires de pêche industrielle étrangers, notamment néerlandais.
La pratique de la senne démersale anéantie la vie sous-marine et tue par la même occasion la pêche artisanale. C’est pour cette raison qu’en juillet 2022 le Parlement européen votait en faveur d’un amendement visant à interdire cette pratique.
C’était sans compter sur le gouvernement Macron, qui une fois de plus, en dépit de tout bon sens, s’est positionné hier à Bruxelles en faveur des industriels (qui dans ce cas précis ne sont d’ailleurs même pas français). Par la voix de son secrétaire d’Etat à la mer, Hervé Berville, le gouvernement nous fait savoir que ce n’est pas le moment d’interdire une telle pratique, malgré le consensus des pêcheur·euses français·es sur la question.
Cette prise de position de l’Etat français est tout simplement intolérable, sur le plan écologique comme social. Les années passent et la situation des travailleur·euses du monde de la pêche en France se fait de plus en plus précaire. Il en va évidemment de même pour la biodiversité des océans et des eaux côtières. Pourtant, le gouvernement préfère défendre de gros industriels aux pratiques écocidaires plutôt que la biodiversité et le modèle de pêche côtière français.
Ce n’est là qu’une nouvelle illustration de leur mépris pour la biodiversité et pour les travailleur·euses.
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C’est un indicateur de plus du niveau de corruption des gouvernements, du président (dont la légitimité est plus que contestable) et de certaines personnes présentent dans des institutions censées représenter les intérêts des populations et œuvrer pour les biens communs pour un mieux vivre ensemble.
La finance avec ses illusions de pouvoir ravage tout, sur terre comme en mer, aucune considération pour le vivant, pour l’humain, dont certains oublient qu’ils font partie, oublient d’où ils viennent, qui ils sont au regard de l’Univers… L’altruisme est absent de leurs vocabulaires, seuls comptent les profits mêmes si ce sont des mirages dans les déserts de leurs vies.
Comment peut-on être à ce point déconnecté du Vivant ?
A ce point déconnecté de Soi ?
Les palais regorgent de psychopathes et les populations les laissent faire et parfois leurs délèguent leurs pouvoirs citoyens.
Sommes-nous vraiment dans une ère de « somnambulisme généralisé », comme l’interroge Edgar Morin dans son dernier livre qui résonne comme un ultime appel aux consciences ?
« Quand le dernier arbre aura été abattu
Quand la dernière rivière aura été empoisonnée
Quand le dernier poisson aura été péché
Alors on saura que l’argent ne se mange pas. »
Proverbe indien