Le groupe subit depuis des mois un ralentissement de ses revenus publicitaires. En février dernier, Facebook a annoncé que sa base d’utilisateurs avait reculé pour la première fois depuis la création du réseau social. La sanction des marchés financiers a été immédiate : sa maison mère Meta a perdu près de 30 % de sa valeur en une nuit.
Depuis cette date, le cours de Bourse ne s’est jamais vraiment remis. Lors de ses derniers résultats, en juillet, le groupe de Mark Zuckerberg a annoncé que ses revenus avaient décliné pour la première fois de son histoire. Depuis le début de l’année, l’action Meta s’est effondrée de plus de 56 %. Et depuis son plus haut, atteint en septembre 2021, le groupe a perdu 685 milliards de dollars de valeur boursière.
Rassurer les investisseurs
Pendant sa rencontre avec ses salariés, Mark Zuckerberg a reconnu que cette période était exceptionnellement difficile. « Pendant les dix-huit premières années de l’entreprise, nous avons grandi rapidement chaque année, puis plus récemment, nos revenus sont restés stables ou légèrement en baisse pour la première fois », a déclaré le PDG à ses salariés.
Pour rassurer la Bourse, il avait promis en juillet qu’il allait couper dans les coûts, et réorienter ses moyens dans d’autres secteurs. Son objectif est de réduire ses dépenses d’environ 3 milliards par rapport à ce qui était prévu.
« De nombreuses équipes vont être réduites afin que nous puissions déplacer l’énergie vers d’autres domaines », avait-il alors indiqué. Avec parmi les priorités, Reels, le format de vidéos courtes qui vise à concurrencer TikTok. Au contraire, l’équipe « innovation responsable », qui visait à évaluer l’impact des produits Facebook sur la société, n’a pas été jugée indispensable.
83.500 employés
Le groupe cherche à réduire de 10 % des effectifs , selon le « Wall Street Journal ». Sans pour autant le dire publiquement. Sa méthode consiste à réorganiser les départements et à donner aux salariés une fenêtre de quelques semaines seulement pour candidater à d’autres postes au sein du groupe. Ceux qui ne parviennent pas à se faire embaucher ailleurs sont forcés de partir.
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Meta comptait plus de 83.500 employés fin juin. Le groupe a encore recruté 5.700 salariés au deuxième trimestre. Mais l’entreprise sera « un peu plus petite » d’ici la fin de 2023, a prévenu le PDG.
Reels patine
Lors d’une réunion avec ses salariés le 30 juin, Mark Zuckerberg a cherché à préparer les esprits pour les efforts à venir. Avec des résultats parfois mitigés. Il s’est notamment énervé lorsqu’un salarié, Gary, basé à Chicago, a demandé si le groupe conserverait un système de jours de congé supplémentaires, mis en place pendant la pandémie, selon The Verge .
L’économie va subir « l’un des pires refroidissements de l’histoire récente », s’est emporté le patron, en rappelant qu’il était forcé de réduire les embauches et que TikTok gagnait de plus en plus de parts de marché. « Réalistement, il y a un certain nombre de personnes dans cette entreprise qui n’ont rien à y faire », a-t-il dit.
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Un rapport interne à Facebook, dévoilé par le « Wall Street Journal » , montre que Reels, conçu pour concurrencer le réseau social du chinois ByteDance, ne parvient toujours pas à entamer sa domination. Les utilisateurs d’Instagram passent seulement 17,6 millions d’heures par jour à visionner des Reels, contre 197,8 millions pour ceux qui regardent TikTok. « La plupart des Reels ne suscitent aucun engagement », déplorent les auteurs du rapport.
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