Chine : policiers et manifestants s’affrontent à Canton, après un nouveau confinement anti-Covid
Après les manifestations historiques du week-end en Chine, le district de Haizhu, de nouveau confinés depuis fin octobre, craque face au poids de trois années de restrictions anti-Covid intenses.
CHINE – Des feuilles blanches aux blouses blanches antiémeutes. Des heurts ont éclaté dans la nuit du mardi 29 au mercredi 30 novembre entre manifestants et policiers à Canton, dans le sud de la Chine, selon des témoins et des vidéos sur les réseaux sociaux, après plusieurs jours de soulèvements historiques dans le pays contre les restrictions sanitaires chinoises.
Sur ces vidéos, géolocalisées par l’AFP, des cris sont entendus tandis que des barricades orange et bleues sont renversées par terre. Des personnes sont aussi aperçues en train de lancer des objets sur la police puis, sur un autre extrait, une douzaine d’individus, les mains liées, semblent être arrêtées par les forces de l’ordre.
Il faut dire que l’important système de sécurité chinois a vite réagi pour mettre fin aux manifestations historiques survenues ce week-end dans plusieurs villes du pays. La colère avait éclaté après près de trois ans de restrictions anti-Covid, qui impliquent en Chine des confinements à répétition et des tests PCR quasi-quotidiens de la population.
L’élément déclencheur de cette mobilisation, d’une ampleur inédite depuis les manifestations pro démocratie de 1989, a été l’incendie d’un immeuble d’habitation à Urumqi, capitale de la région du Xinjiang (nord-ouest), qui a fait 10 morts. À la suite de cet incendie meurtrier, des internautes ont accusé les restrictions sanitaires dans la ville d’avoir empêché l’arrivée rapide des secours, un argument toutefois balayé par les autorités chinoises.
Deuxième round de révolte à Haizhu
Le district de Haizhu à Canton, où vivent plus d’1,8 million de personnes, est l’épicentre d’un nouveau foyer de cas de Covid-19 et est en confinement depuis fin octobre. Plus tôt en novembre, des manifestants dans ce quartier avaient déjà exprimé leur colère, renversant les barrières de confinement et défilant dans les rues.
Les vidéos de cette manifestation, partagées sur les réseaux sociaux le 14 novembre et vérifiées par l’AFP, avaient montré des centaines de personnes dans les rues de Haizhu, certains arrachant les rubans en plastique entourant les logements des personnes placées en quarantaine.
Selon des vidéos publiées mardi soir sur le réseau social Weibo, sorte de Twitter chinois, de longues files de voitures étaient visibles alors que les habitants se pressaient de quitter le district voisin, Tianhe. Mardi, Zhang Yi, une porte-parole de la Commission de santé de Canton, a déclaré que « l’épidémie dans le district de Tianhe progresse rapidement et le risque de transmission dans la population continue d’augmenter ».
« À 05 h 00, j’entre finalement dans la voiture et j’échappe à cet endroit qui dévore les hommes. J’avais l’habitude de dire que cette terre est accueillante, maintenant c’est comme l’enfer », a-t-il ajouté s’exprimant sous le pseudonyme Ludao Lizi.
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