vendredi 30 décembre 2022
(BFM Bourse) – L’indice parisien a clôturé vendredi en repli de 1,52% une dernière séance difficile, passant sous les 6.500 points. Ce qui ponctue un triste millésime 2022, marqué par une inflation galopante, le resserrement de la politique monétaire des grandes banques centrales et le conflit en Ukraine. Toutefois, la place parisienne a mieux résisté que Wall Street ou Francfort.
La Bourse de Paris met un point final à une année 2022 à oublier pour les marchés actions. Le CAC 40 a achevé la séance de ce vendredi 30 janvier en repli de 1,52% pour terminer à 6.473.76 points. Sur l’ensemble de la dernière semaine de 2022, l’indice a accusé une baisse anecdotique de 0,48%,dans une période peu animée en matière de volumes.
Les marchés actions ont plus qu’effacé leurs gains de la veille (+0,97%), eux-mêmes alimentés par des inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis moins bonnes que prévu. Ce que les investisseurs ont interprété comme le signe que le resserrement de politique monétaire de la Réserve fédérale produit ses effets et, par ricochet, qu’elle pourrait ne pas se montrer plus agressive dans ses futures hausses de taux directeur.
Le début de séance dans le rouge de Wall Street a pesé sur la tendance, accentuant nettement les pertes du CAC 40. Toutes les valeurs de l’indice ont terminé en territoire négatif, les plus fortes baisses étant accusées par Michelin (-3%), Hermès (-2,7%) et LVMH (-2,4%).
Sur les autres marchés, l’euro prend 0,2% au dollar à 1,0683 dollar. Les cours du pétrole évoluent peu. Le Brent de mer du Nord pour livraison en mars prend 0,7% à 84,03 dollars le baril tandis que celui sur le WTI à New York pour livraison en février gagne 0,5% à 78,81 dollars le baril.
La plus mauvaise année depuis 2018
Sur l’ensemble de 2022, le CAC 40 a finalement perdu 9,5%, sa plus mauvaise performance annuelle depuis 2018, lorsqu’il avait abandonné près de 11% (10,95%). Un recul qui contraste fortement avec le rebond enregistré l’an passé, de près de 29%.
Toutefois, la place parisienne a mieux résisté que plusieurs autres de ses consoeurs aux vents contraires. Le S&P 500 à Wall Street abandonne plus de 19% sur l’ensemble de 2022, tandis que DAX 40 à Francfort a cédé environ 12%. A contrario, le FTSE 100 de la Bourse de Londres, s’est adjugé 0,91% malgré une année atroce pour l’économie britannique. L’indice phare de la place de Londres a été porté par le groupe de défense BAE Systems, l’ensemble de ce secteur ayant été propulsé par le conflit en Ukraine, perçu comme un catalyseur pour les dépenses militaires à moyen terme, ainsi que par la présence de nombreux groupes spécialisés dans les matières premières, comme les valeurs minières et pétrolières (Rio Tinto, BP, Antofagasta, Glencore).
Les nerfs des investisseurs ont été mis à rude épreuve en 2022, après deux années, marquées par la pandémie mondiale. Les opérateurs de marché ont dû composer avec une inflation galopante, le durcissement des politiques monétaires des grandes centrales, l’envolée des taux d’intérêts, la hausse des prix des matières premières, des difficultés persistantes sur les chaînes d’approvisionnement mondiales, les incertitudes causées par le maintien puis la fin de la politique zéro-Covid en Chine, et malheureusement, l’invasion militaire de l’Ukraine par la Russie.
« En 2022, la contraction des marchés financiers aura été douloureuse pour les investisseurs », a souligné dans une récente note, Bruno Jacquier, économiste chez Atlantic Financial Group.
« 2022 a été une année exceptionnelle : c’est la première fois dans l’histoire récente que les actifs risqués, tels les actions ou le crédit, ainsi que les actifs défensifs comme les obligations publiques, baissent fortement en parallèle. C’est le résultat de la hausse de l’inflation et de la baisse des perspectives de croissance à un moment où les valorisations des actifs étaient très élevées », a de son côté expliqué Xavier Chapard de La Banque Postale Asset Management.
« Cette chute généralisée des marchés financiers est le résultat d’un changement de régime macroéconomique. L’inflation, qui n’avait pas été observée à un niveau aussi élevé dans les pays développés depuis les années 1980, est de retour… et elle est perceptible », abonde Bruno Jacquier.
Thales, le grand gagnant du CAC 40
La nervosité a de bonnes chances de se poursuivre dans les premières semaines de l’année 2023. « Les principaux thèmes [du marché, NDLR] continueront de dominer début janvier, notamment la mesure dans laquelle les banques centrales sont prêtes à pousser les taux d’intérêt afin d’afficher leur détermination à ramener l’inflation vers l’objectif » de 2%, souligne Craig Erlam d’Oanda.
« La récession, l’inflation et la stagflation feront probablement les gros titres l’année prochaine », prévient Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank, citée par l’AFP.
Du côté des valeurs, moins d’un titre sur quatre dans le CAC 40 a terminé en hausse l’année. La plus forte progression est signée par le groupe de technologies et de défense Thales, avec une progression de près de 60% devant TotalEnergies (+33,69%) qui a bénéficié des prix élevés du pétrole et du gaz, tout en signant des résultats de hautes volées. L’équipementier aéronautique Safran, qui a été porté par la reprise du trafic aérien, synonyme de reprise pour ses activités de services pour moteurs civils, complète le podium avec une hausse de 8,60%. (Notez que nous reviendrons dans un article qui sera publié tôt samedi matin sur les grands gagnants et perdants du SBF 120).
Voici le palmarès 2022 du CAC 40 en variation
- Thales +59,49%
- TotalEnergies +33,69%
- Safran +8,60%
- Sanofi +5,48%
- Engie +2,87%
- Renault +2,39%
- Vinci +0,41%
- Publicis +0,37%
- Axa -0,5%
- Airbus -1,19%
- Orange -1,4%
- Carrefour -2,89%
- Air Liquide -5,01%
- Hermès -5,92%
- LVMH -6,48%
- EssilorLuxottica -9,63%
- Danone -9,82%
- Bouygues -10,96%
- BNP Paribas -12,37%
- ArcelorMittal -12,68%
- Pernod Ricard -13,12%
- L’Oréal -19,99%
- Stellantis -20,43%
- Unibail-Rodamco-Westfield -21,08%
- Crédit Agricole SA -21,67%
- Société Générale -22,26%
- STMicroelectronics -23,92%
- Schneider Electric -24,20%
- Vivendi -25,03%
- Worldline -25,46%
- Veolia -25,60%
- Saint-Gobain -26,22%
- Alstom -26,91%
- Legrand -27,29%
- Capgemini -27,63%
- Michelin -27,89%
- Kering -32,73%
- Dassault Systèmes -35,97%
- Eurofins -38,36%
- Teleperformance -43,19%
Poster un Commentaire