Alfredo Cospito, appel à soutien international

Le 20 octobre 2022, Alfredo Cospito se déclare en grève de la faim en visio conférence au tribunal de surveillance de Sassari, Italie. Il déclenche alors un regain de la contestation contre le régime d’isolement carcéral 41 bis italien, assimilé à de la torture par les observateurs des droits de l’homme, et sous lequel il se trouve depuis le 5 mai 2022, à la prison de Sassari.

Alfredo Cospito avait été finalement condamné à 9 ans, 5 mois et 10 jours de prison, en Cour de cassation en 2015, pour avoir tiré dans les jambes du PDG de la société Ansaldo Nucleare, le 5 mai 2012.

Puis, il fût de nouveau condamné, alors qu’il purgeait sa première peine de prison, pour son implication en 2006 dans le dépôt de deux colis piégés contre une école de “carabinieri” ( gendarmes ) à Fossano, sans intention de tuer, selon ses propres dires, et n’ayant fait aucune victime. Il est d’abord condamné à 20 ans, puis à la perpétuité incompressible pour « massacre aggravé ».

Le régime 41-bis a été créé pour une durée temporaire au début, dans les années 80.

Il avait pour objectif d’empêcher les chefs de la mafia de communiquer avec leurs organisations extérieures et a ensuite été élargi pour inclure « les associations mafieuses, criminelles, terroristes ou subversives ».

Isolement pratiquement constant, surveillance vidéo 24 heures sur 24, contacts avec les autres détenus interdits, promenades limitées, communications téléphoniques réduites à 1 par mois, visites limitées à une par mois, une heure, à travers une vitre blindée, limitations d’entretien avec l’avocat, biens personnels limités etc… sont des mesures appliquées, et condamnées largement par les organisations des droits de l’homme comme étant déshumanisantes.

Alfredo Cospito n’est cependant pas un mafieux, mais un militant anarchiste.

On observe par conséquent une assimilation des prisonniers politiques aux membres de la criminalité organisée mafieuse, par la justice italienne, qui élargit l’application de cet article, bien commode pour éliminer les opposants au système étatique.

Car même depuis sa prison, Alfredo Cospito n’a jamais cessé d’écrire et soutenir la lutte antinucléaire, mais aussi internationaliste et révolutionnaire.

Et c’est là où le bât blesse pour l’Etat Italien, préoccupé de faire disparaître les personnes représentant un danger pour la pérennité du système.

Des appels à solidarité émergent depuis quelques semaine en Europe, portés par l’urgence de la situation de dégradation de l’état physique d’A.Cospito.

Un appel international a été lancé, devant les ambassades italiennes, auquel des chiliens et des colombiens entre autres, ont répondu pour ce 3 février.

On note l’occupation de l’Université La Sapienza à Rome débutée le 2 février, et actuellement en cours, ainsi que des manifestations en soutien ailleurs en Italie, prévues entre autres ce vendredi à Milan, Bologne ou encore Taranto en Italie…

Nous avons vu trop de personnes subir la répression sourde et implacable du système judiciaire au service des puissants, pour accepter que l’une d’entre elles, en soit de nouveau victime ( et ce, quelque soit notre sensibilité en termes de modes d’action politique )

Il est désormais possible que ce militant paye de sa vie, après plus de 100 jours de grève de la faim, sa ténacité et sa détermination à se dresser contre l’autoritarisme des Etats, et la destruction du vivant par le capitalisme.

Et que la prison demeure le lieu souhaité par l’Etat, de soumission absolue de nos compagnon.nes de lutte.