Retraites, en direct : la CGT et la CFDT dénoncent le « mépris » et le « déni » d’Emmanuel Macron

French President Emmanuel Macron is seen on screen as he speaks during a TV interview from the Elysee Palace, in Paris, on March 22, 2023. French President is to make on March 22, 2023 his first public comments on the crisis sparked by his government forcing through a pensions overhaul, which has sparked violent protests and questions over his ability to bring about further change. (Photo by Ludovic MARIN / AFP)

https://www.lemonde.fr/politique/live/2023/03/22/retraites-en-direct-apres-l-interview-d-emmanuel-macron-la-cgt-et-la-cfdt-denoncent-le-mepris-et-le-deni-du-chef-de-l-etat_6166477_823448.html

Retraites, en direct : la CGT et la CFDT dénoncent le « mépris » et le « déni » d’Emmanuel Macron, la grève des éboueurs reconduite à Paris jusqu’à lundi

Le chef de l’Etat était interrogé sur TF1 et France, à 13 heures. Il a maintenu que la réforme des retraites devra s’appliquer « d’ici la fin de l’année ». « Nous n’avons pas réussi à partager la nécessité de faire cette réforme », a-t-il cependant reconnu, à la veille de la grève du 23 mars.

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17:47

Manifestations : le premier syndicat de journalistes alerte la Défenseure des droits

Le Syndicat national des journalistes (SNJ), première organisation de la profession, a alerté mercredi la Défenseure des droits Claire Hédon sur des violences des forces de l’ordre contre des journalistes dans les manifestations contre la réforme des retraites, selon un courrier dont l’Agence France-Presse a eu connaissance.

Ce courrier transmis mercredi après-midi à la Défenseure des droits vise à « signaler les violences et entraves à la liberté d’informer dont sont victimes les journalistes assurant la couverture des manifestations dirigées contre la réforme des retraites », écrivent Me William Bourdon et Vincent Brengarth, avocats du SNJ.

Ils demandent à Mme Hédon des investigations sur ces « agissements (…) parfaitement contraires aux standards démocratiques les plus élémentaires », mais aussi son intervention « afin de garantir aux journalistes les moyens d’assurer leurs missions mais également leur sécurité physique dans le cadre des manifestations ».

Ils dénoncent des arrestations « arbitraires » et « brutales » de journalistes mais aussi des témoignages d’autres membres de la profession sur des violences ou des « actes visant à les empêcher de pouvoir capturer des images » attribuées aux forces de l’ordre.

Ils évoquent ainsi le cas de deux collaborateurs du site d’information Le Média arrêtés le 17 mars « alors même qu’ils se bornaient à exercer leur métier ».

17:39

Des associations s’indignent des propos d’Emmanuel Macron sur les bénéficiaires du RSA

Plusieurs associations de lutte contre la précarité se sont indignées mercredi des propos du président Macron selon lesquels le « sentiment d’injustice » en France se nourrirait en partie du fait que certains « ne travaillent jamais ».

Pour le collectif Alerte, qui rassemble 34 associations de lutte contre la pauvreté, « rassembler et apaiser, cela ne peut pas être en opposant ceux qui travaillent et ceux qui sont écartés de l’emploi ! ». « Nous plaidons pour un droit au travail mais aussi pour un revenu digne pour tous », a ajouté ce collectif sur Twitter.

Le président « s’attaque aux personnes au RSA et au minimum vieillesse », ce qui revient à véhiculer « toujours les mêmes idées fausses », a fustigé de son côté ATD Quart Monde.

« Emmanuel Macron est en train de nous expliquer que la colère des Français, en fait, est due aux assistés au RSA qui vont profiter du minimum vieillesse ? #leculot », a twitté Manuel Domergue, de la Fondation Abbé Pierre. « Désigner les chômeurs à la vindicte populaire jusque dans leur retraite, quel misérable calcul politique », a-t-il ajouté.

17:33

En pleine colère sociale, la visite de Charles III « dans le viseur » des manifestants

La colère sociale sur les retraites en France menace de perturber la visite la semaine prochaine du souverain britannique Charles III, que des élus de l’opposition réclament d’annuler et qui est « dans le viseur » de syndicalistes.

La députée écologiste Sandrine Rousseau a demandé mercredi l’annulation de la visite du roi, qui doit arriver dimanche car, selon elle, la priorité du président de la République, Emmanuel Macron, doit être de « discuter avec la société qui se soulève » contre la réforme des retraites. « Incroyable, on va avoir Emmanuel Macron, le monarque républicain, qui va recevoir Charles III, qui va descendre les Champs-Elysées, qui va aller dîner à Versailles, pendant que le peuple dans la rue est en train de manifester », s’est-elle indignée sur BFM-TV et RMC.

Côté syndicats, « nous continuerons à nous mobiliser [contre la réforme] et cette visite sera dans notre viseur », ont averti Mathieu Obry (CGT) et Yvan Fort (FO) dans le quotidien Sud-Ouest cette semaine.

« Il est quasiment certain que le roi ne pourra pas prendre le tramway » à Bordeaux comme il le prévoyait, a aussi anticipé Pascal Mesgueni, délégué CFTC à la régie de transports TBM.

Si le préfet de police de Paris, Laurent Nunez, s’est dit « très serein » sur BFM-TV, Buckhingham Palace garde cependant un œil inquiet sur les manifestations, rapporte le Daily Mail, qui évoque des précautions logistiques supplémentaires.

Emmanuel Macron « est assurément plus à l’aise avec les monarques qu’avec les élus du peuple, auxquels il dénie le droit de voter sur sa réforme des retraites », a taclé Ian Brossat, porte-parole du PCF, après l’adoption au forceps de ce texte via l’article 49.3 de la Constitution.

Le sénateur socialiste Rémi Cardon a pour sa part observé qu’« il n’y aura pas de bain de foule » de Charles III et Emmanuel Macron.

A l’extrême gauche, le porte-parole du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) Olivier Besancenot a résumé, hilare, sur Franceinfo : Charles III, « on va l’accueillir avec une bonne vieille grève générale ! »

17:17

La grève des éboueurs à Paris reconduite jusqu’à lundi

La grève des éboueurs parisiens engagée le 6 mars contre la réforme des retraites est reconduite jusqu’à lundi, ont confirmé mercredi à l’Agence France-Presse les responsables de la CGT qui bloquent l’accès à l’usine d’incinération d’Ivry-sur-Seine. « Nous ne sommes pas résignés, le combat peut changer de forme. (…) Même si nous on s’essouffle, le monde du travail n’est pas essoufflé », a déclaré Régis Vieceli, secrétaire général CGT de la filière déchets et assainissement à Paris, après l’entretien télévisé d’Emmanuel Macron.

Après plus de deux semaines de grève, le blocage des trois sites d’incinération entourant Paris et des dépôts de bennes a provoqué l’amoncellement des ordures dans les rues de la capitale. Le taux réel de grévistes est « assez faible » en dehors des jours de forte mobilisation, selon la Mairie de Paris. Mercredi, toujours selon l’administration municipale, 9 500 tonnes jonchaient les trottoirs, une estimation en légère augmentation pour la première fois depuis le début des réquisitions décidées jeudi par la Préfecture de police de Paris.

17:10 Pour approfondir 

Des salariés sont-ils payés en dessous du smic, comme l’a affirmé Emmanuel Macron ?

Dans son entretien, Emmanuel Macron a appelé les « partenaires sociaux » à de prochaines discussions pour permettre la revalorisation de certains bas salaires. « Parce que vous avez des tas de branches qui continuent à payer les gens en dessous du smic légal », assuré le chef de l’Etat. Vraiment ?

Personne en France n’est payé en dessous du salaire minimal, c’est illégal. Ce qui est exact, en revanche, c’est qu’en raison de l’inflation rapide le smic, indexé entre autres sur l’inflation, a augmenté depuis un an et demi beaucoup plus vite que le reste des salaires, soumis à des négociations entre partenaires sociaux. Ainsi, le bas de la grille de salaire de certaines branches a été mécaniquement rattrapé par le smic. Donc tous les premiers niveaux de salaire, les premiers échelons, se retrouvent tous mécaniquement au salaire minimal, ce qui efface les évolutions de carrière selon l’ancienneté ou la qualification. Cette situation crée beaucoup de tensions autour des négociations salariales dans certaines branches depuis un an et demi.

Lire aussi : Comment l’inflation bouleverse la question des bas salaires

Emmanuel Macron vivement critiqué par les oppositions après son entretien télévisé sur la réforme des retraites

A peine terminé, l’entretien d’Emmanuel Macron, mercredi 22 mars aux journaux télévisés de 13 heures de TF1 et de France 2, a fait l’objet de vives critiques de la part de l’opposition. De la gauche à l’extrême droite, en passant par les syndicats, tous dénoncent la séquence « hors sol » d’un président qui « ne comprend rien ».

Lire aussi : Emmanuel Macron vivement critiqué par les oppositions après son entretien télévisé sur la réforme des retraites

16:45

Bonjour, comment fonctionne une caisse de grève ?

Questionnée

Bonjour Questionnée,

Deux grandes pratiques se dégagent. L’une a une dimension sectorielle ou locale. Il s’agit en particulier de démarches impulsées par des sections syndicales ou des fédérations, comme la CGT-cheminots ou la CGT-énergie. Les ressources proviennent principalement de dons qui sont canalisés vers des pots communs sur le Web. Le but est d’aider des femmes et des hommes impliqués dans « des grèves longues », précise Gabriel Rosenman, ancien cheminot engagé à SUD-Rail, qui prépare une thèse sur le sujet.

L’autre mode opératoire consiste à mettre en place des caisses abondées par des fractions de cotisations syndicales. Réservés aux adhérents, les fonds sont débloqués pour permettre aux personnes concernées – par exemple des travailleurs précaires – de participer aux démonstrations de force qui ont lieu au coup par coup, décrypte M. Rosenman.

Plus d’informations sur les caisses de grève dans cet article des camarades Thibaud Métais et Bertrand Bissuel :

Lire aussi : Réforme des retraites : les caisses de grève, outil de solidarité des syndicats pour soutenir les manifestants

16:36

Grève jusqu’à lundi dans les trois usines d’incinération des déchets parisiens

Les employés de l’incinérateur d’Ivry-sur-Seine sont en grève reconductible. Ivry-sur-Seine, le 15 mars 2023.

Sans surprise, le discours d’Emmanuel Macron n’a pas entamé la détermination des salariés des trois usines d’incinération des déchets parisiens (Ivry, Issy-les-Moulineaux, Saint-Ouen) où, selon la CGT, 100 % des travailleurs sont en grève. La reconduction du mouvement jusqu’à lundi au moins a été votée en assemblée générale en début d’après-midi.

« Normalement 1 000 camions-bennes rentrent chaque jour, là on en laisse passer que 60 à 80 », explique Marc Bontemps, secrétaire général du syndicat de production de la région parisienne, qui fait partie du secteur mines énergie. Chaque incinérateur produit à la fois de la chaleur pour le chauffage de 100 000 logements, et de l’électricité pour 30 000 logements.

Aline Leclerc

16:23

Eric Dupond-Moretti appelle les procureurs à la fermeté

Le ministre de la justice, Eric Dupond-Moretti, a demandé « une réponse pénale systématique et rapide » contre les manifestants interpellés en marge des rassemblements opposés à la réforme des retraites pour « troubles graves à l’ordre public », « atteintes aux personnes et aux biens » et « actes d’intimidation et menaces contre les élus ».

Dans une « dépêche » adressée aux procureurs généraux et aux procureurs de la République le 18 mars et dont l’Agence France-Presse a eu connaissance mercredi, le garde des Sceaux appelle les magistrats à « se rapprocher de l’autorité préfectorale » pour que celle-ci « les tienne informés des événements prévus et des moyens mis en œuvre pour sécuriser les manifestations et préserver l’ordre public ».

« Vous attacherez une attention particulière aux infractions qui seraient commises contre des élus », a insisté le ministre dans sa note. « Chaque fois que les circonstances de commission des faits le justifieront, vous apprécierez la possibilité de retenir les qualifications » de l’article « qui dispose qu’est puni de dix ans d’emprisonnement et de 150 000 euros d’amende le fait d’user de menaces, de violences ou de commettre tout autre acte d’intimidation » contre un élu, a-t-il rappelé.

16:04

Au final les perturbations SNCF et RAPT sont bien moindres qu’attendues ….. ça flanche !

Réacteur

Bonjour,

Les perturbations annoncées par la SNCF pour jeudi sont au contraire supérieures à celles anticipées à la veille de la huitième journée de mobilisation, celle du 15 mars. L’entreprise ferroviaire annonçait alors le maintien de trois TGV Inoui et Ouigo sur cinq (contre la moitié demain). Même chose côté TER, avec deux rames sur cinq en moyenne prévues pour le 15 mars (contre un sur trois pour demain).

15:58Pouvez vous expliquez en détails la procedure du RIP et de l’avancer actuel suite au dépôt effectué au conseil constitutionnel il y a quelques jours ?
Curieux

Bonjour,

La demande de référendum d’initiative partagée (RIP), à l’initiative de la gauche pour contester la réforme des retraites, a été soumise lundi au Conseil constitutionnel, a rapporté l’institution, qui va d’abord en examiner la recevabilité. Quelque 250 parlementaires, députés et sénateurs, principalement de gauche, l’ont déposée alors que la réforme venait d’être adoptée au Parlement.

Le Conseil constitutionnel doit en vérifier la recevabilité. Pourrait s’ouvrir ensuite le recueil des signatures citoyennes, afin de tenter d’atteindre un dixième des électeurs, soit 4,87 millions de signatures, dans un délai de neuf mois, pour ouvrir la voie à un référendum.

Pour rappel, l’organisation d’un référendum d’initiative partagée (RIP) est contrainte dans le temps. Le RIP est une proposition de loi qui permet d’organiser une consultation populaire. Elle doit d’abord être cosignée par au moins un cinquième des membres du Parlement, soit 185 députés et sénateurs, ce dont semble se prévaloir la gauche.

Cependant, le RIP ne peut pas porter sur l’abrogation d’une disposition législative en vigueur depuis moins d’un an. La réforme des retraites étant adoptée, le Conseil constitutionnel peut être saisi par les parlementaires. Le Rassemblement national a ainsi annoncé le saisir dès mardi, en l’occurrence. L’institution dispose de trente jours pour valider la proposition de RIP, après vérification du nombre de déposants et de l’objet de la proposition de loi, ainsi que pour valider le recours du RN.

Or elle dispose du même délai, ou de huit jours si le gouvernement invoque l’urgence, pour examiner le texte de la réforme.

Si le Conseil constitutionnel valide le texte du RIP avant que la loi sur la réforme des retraites ne soit promulguée, il confie ensuite l’organisation du recueil des soutiens au ministère de l’intérieur dans un délai de neuf mois. Si au moins 10 % des électeurs soutiennent cette proposition, cette dernière doit être examinée à l’Assemblée nationale et au Sénat, et sinon soumise à référendum par le président de la République.

15:41

Trafic « très fortement perturbé » jeudi à la SNCF

La SNCF ne sera en mesure de faire rouler que la moitié de ses TGV Inoui et Ouigo et le tiers de ses TER jeudi, pour la neuvième journée de mobilisation interprofessionnelle contre la réforme des retraites, a annoncé le groupe mercredi. En région parisienne, les circulations seront également « très fortement perturbées »  : 20 % à 50 % des RER prévus sont maintenus, selon les lignes. Aucun train Intercités ne roulera, à l’exception de deux allers-retours, l’un de Paris à Clermont-Ferrand, et l’autre de Paris à Brive-la-Gaillarde.

Bloquage d’une voie ferrée lors d’une manifestation à la gare Matabiau de Toulouse, le 22 mars 2023.
15:37

Marine Le Pen accuse Emmanuel Macron d’avoir « conforté le sentiment de mépris » des Français

La patronne des députés du Rassemblement national (RN) à l’Assemblée nationale a estimé mercredi que le président Emmanuel Macron, « un homme de plus en plus seul », avait « conforté le mépris » des Français.

Marine Le Pen a reproché au président d’avoir accordé cet entretien à 13 heures et d’avoir ainsi « défié symboliquement la France qui travaille [en] confortant ainsi le sentiment de mépris ». « Il dit qu’il respecte, mais il insulte. Tous les Français, tout le temps », a-t-elle ajouté, accusant notamment le président « d’antiparlementarisme ».

15:35

Eric Ciotti fustige des solutions « pas à la hauteur de la crise »

Le président des Républicains (LR) Eric Ciotti a estimé que les solutions proposées par Emmanuel Macron lors de son entretien n’étaient « pas à la hauteur de la crise politique et économique que nous vivons ». « La seule vraie annonce de cette allocution est que le combat contre l’immigration de masse n’est plus une priorité pour le gouvernement » et « c’est une faute », a estimé dans un communiqué le député des Alpes-Maritimes, déplorant que le chef de l’Etat n’ait « pas su convaincre les Français » de

« L’immobilisme n’est jamais la solution », répond Elisabeth Borne à Guillaume Gontard

« Après des semaines où on a pu voir beaucoup de postures, il est important de rappeler quelques vérités : oui, cette réforme est nécessaire pour assurer l’avenir de nos retraites. Sans elle, les déficits se seraient accumulés et nous aurions été contraints à des hausses d’impôts ou à des baisses de pensions au détriment des plus modestes et des classes moyennes. Oui, cette réforme a fait l’objet de contestations intenses. (…) Oui, cette réforme est le fruit d’un débat parlementaire long et dense. (…) Oui, le compromis fonctionne. Enfin, oui, nous avons respecté l’esprit et la lettre de la Constitution. (…) En revanche, non, on ne peut pas brader l’intérêt général par démagogie ou par peur de l’impopularité. Et non, les violences ne sont pas excusables. Je veux rendre hommage à nos policiers et nos gendarmes au service de l’ordre républicain. Comme l’a dit le président tout à l’heure, nous entendons les doutes et les colères qui s’expriment dans les mouvements sociaux et qui dépassent largement la question des retraites (…), mais dans des périodes d’inquiétude l’immobilisme n’est jamais la solution. »

15:33

Au sénat, le président du groupe Ecologistes appelle Elisabeth Borne à retirer la réforme

Guillaume Gontard, député de l’Isère et président du groupe Ecologistes au Sénat, a dit son mécontentement provoqué par l’interview d’Emmanuel Macron lors des questions d’actualité au gouvernement du Sénat :

« Madame la première ministre, le prince président nous a gratifiés à l’heure méridienne de sa bonne parole. Totalement hors sol, il a annoncé continuer à avancer à marche forcée. Totalement hors sol, il a osé comparer l’un des plus grands mouvements populaires de notre histoire à la sédition factieuse des suprémacistes blancs envahissants le Capitole. Totalement hors sol, il a insulté les manifestantes et les manifestants sans avoir un mot pour condamner les exactions de la police qui sous vos ordres, tabasse, nasse, jette des grenades en pleine tête, roule à moto sur les gens, intimide et arrête n’importe qui, n’importe quand, sous le regard alarmé de la Défenseure des droits. Totalement hors sol, il a tout de même reconnu que cette réforme était brutale, et surtout incomplète, qu’elle ne s’intéressait ni à la réalité du travail, ni à la pénibilité, ni aux fins de carrière, ni aux reconversions. Alors Madame la première ministre, avec gravité, avec inquiétude, nous vous le demandons solennellement : revenez à la réalité et retirez cette réforme avant d’avoir un drame sur la conscience. »

14:55

Bertrand Pancher, député de la Meuse et président du groupe LIOT, appelle à un référendum

« Je suis particulièrement déçu », a fait savoir Bertrand Pancher, député de la Meuse, après la prise de parole d’Emmanuel Macron : « Dans une situation de telle crise, il fallait redonner la parole à nos concitoyens, notamment par le biais d’un référendum », a déclaré le président du groupe LIOT, qui a proposé la motion de censure transpartisane soumise au vote lundi 20 mars et qui n’a pas récolté la majorité nécessaire pour renverser le gouvernement.

14:43

 Pour Fabien Di Filippo (LR), le chapitre sur les retraites « est loin d’être clos »

« [Emmanuel Macron] ne comprend pas les ressorts du pays, la défiance qui traverse la France qui travaille (…) et qui ne bénéficie d’aucune aide », a estimé le député de Moselle, Fabien Di Filippo (LR), au micro de Franceinfo.

Le député considère que le chapitre sur les retraites « est loin d’être clos ». Selon lui, le président n’a pas « tiré les conséquences sur les incohérences » de la réforme.

14:40

Après les manifestations en France, Amnesty lance une alerte « sur le recours excessif à la force et aux arrestations abusives »

« Nous alertons sur le recours excessif à la force et aux arrestations abusives, signalé dans plusieurs médias », a écrit Amnesty Europe dans une série de tweets.

« Alors que de nouvelles manifestations sont attendues dans toute la France, nous rappelons que les autorités françaises doivent veiller au respect et à la garantie du droit de manifester [et] assurer la sécurité des manifestants en empêchant le recours à une force excessive. »

L’ONG demande également aux autorités françaises « l’interdiction de l’utilisation des grenades de désencerclement », au vu de la « dangerosité de ces armes dont les projectiles frappent de façon aléatoire les personnes ».

Amnesty dénonce en outre une « utilisation abusive des matraques » et relève que « plusieurs médias ont documenté le recours à des gaz lacrymogènes projetés directement sur des personnes qui manifestent de manière pacifique pour les disperser alors qu’elles n’ont pas systématiquement la possibilité de se disperser, et dans des quantités importantes ». Les matraques « ne doivent jamais être utilisées sur des personnes pacifiques, déjà maîtrisées ou en train de se disperser », souligne l’ONG.

« Après la mobilisation du 19 janvier, un manifestant a dû être amputé d’un testicule après avoir reçu un coup de matraque à l’entrejambe. Pourtant, il ne présentait aucun danger. D’autres utilisations abusives des matraques ont été signalées », rapporte l’ONG.

14:27

A Rennes, la manifestation des marins pêcheurs a conduit à deux heures d’affrontements

Des policiers aident un manifestant blessé après l’avoir arrêté lors d’un rassemblement organisé par les marins pêcheurs contre les règlements et la persécution de la direction des affaires maritimes à Rennes, le 22 mars 2023.

Après plus de deux heures d’affrontements ce mercredi matin à Rennes, le centre-ville retrouve peu à peu son calme. La manifestation de 500 marins pêcheurs, rejointe par autant d’opposants à la réforme des retraites, majoritairement jeunes, a dégénéré lorsque le cortège a tenté d’atteindre le parlement de Bretagne. Les manifestants ont jeté de nombreuses fusées de détresse sur les forces de l’ordre et usé de mortiers d’artifice. A partir de 11 heures, les nombreux CRS ont chargé pour disperser les manifestants, en vain. Quelques marins pêcheurs et d’autres manifestants ont dressé, à travers le centre-ville, des barricades de poubelles qu’ils ont enflammées. A midi, un tracteur a avancé en direction d’un barrage de police. Les forces de l’ordre ont réussi à arrêter l’engin.

Pendant plus de deux heures, les policiers ont usé de gaz lacrymogènes et de canons à eau contre les manifestants. Postés en marge des affrontements, nombre de marins pêcheurs observaient la manifestation leur « échapper ». Dans une grande confusion, les passants cherchaient à contourner les échauffourées tout en évitant les nuages de gaz lacrymogènes. Habitués à la transformation du centre-ville rennais en théâtre de violences urbaines ces derniers jours, nombre de commerçants ont baissé leurs rideaux de fer à la première alerte. A 13 heures, la préfecture d’Ille-et-Vilaine annonçait six interpellations et trois blessés.

Benjamin Keltz (Rennes, correspondance)

14:24

A son tour, Olivier Faure critique les propos du président

Emmanuel Macron a « mis plus d’explosif sur un brasier déjà bien allumé », a estimé le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, après l’entretien télévisé du chef de l’Etat, tandis que la cheffe des écologistes Marine Tondelier a dénoncé de l’« autosatisfaction ».

« C’est hallucinant, il est dans un déni absolu », a déclaré Olivier Faure depuis l’Assemblée nationale. « Je crains qu’il n’ait mis plus d’explosif sur un brasier déjà bien allumé », a-t-il ajouté, notamment en « disqualifiant les syndicats ».

Marine Tondelier s’est dite pour sa part sur Twitter « glacée par la démonstration d’autosatisfaction du président » qui, à ses yeux, a tenu des « propos offensants ».

14:15

A Paris, des syndicats étudiants rappellent l’« importance de continuer la mobilisation »

Près de deux cents étudiants et personnels des universités (Paris 1, Paris 8, Dauphine…) se sont rassemblés devant le ministère de l’enseignement supérieur, dans le 5e arrondissement de Paris, pour protester contre la réforme des retraites et la précarité grandissante des étudiants. L’objectif de cette AG était de réfléchir à des solutions pour renforcer la mobilisation dans l’ESR (Enseignement supérieur et recherche). « Les postes manquent et les moyens aussi », dénoncent collectivement les personnels de l’ESR présents. Ce rassemblement, la veille d’une énième journée de mobilisation organisée par l’intersyndicale, survient aussi à une date-clé : le 22 mars, journée de lancement de la plate-forme « Mon master » − sorte de Parcoursup de l’enseignement supérieur − particulièrement décriée par les étudiants et le personnel présent qui dénoncent « une sélection brutale » qui « accroît les inégalités ». Les forces de l’ordre étaient sur place mais discrètes.

Samuel, étudiant en L2 de Lettres à Paris, regrette « le passage des cours en distanciel qui vient casser la dynamique des grèves ». Ce que déplorent aussi plusieurs professeurs interrogés. Marie Cottrell, représentante du SNESUP-FSU de Paris 1 Sorbonne, rappelle, elle, que c’était un « outil utile pendant la pandémie mais qui devrait être bien mieux encadré aujourd’hui et qui ne doit pas devenir une carte joker de la direction pour entraver la mobilisation des étudiants ». Une doctorante en histoire-géographie à Paris 1 assure quant à elle que « personnels et étudiants avancent main dans la main et continueront à se mobiliser ».

A travers plusieurs prises de parole, les différents syndicats étudiants, l’UNEF et L’Alternative notamment, ont rappelé « l’importance de continuer la mobilisation ». Tous avancent une « hausse de la mobilisation depuis le passage en force du gouvernement avec le 49.3 » et se donnent déjà rendez-vous dans la rue demain. Irène, étudiante à Paris 8, tient aussi à rappeler les « interpellations injustes de ces derniers jours qui visent à faire peur aux jeunes et à les dissuader de poursuivre ». « Ça ne nous arrêtera pas », assure un petit groupe, en chœur.

Minh Dréan

14:0

Emmanuel Macron méprise les millions de personnes qui manifestent, juge Philippe Martinez

Les propos d’Emmanuel Macron sont « du foutage de gueule et du mépris pour les millions de personnes qui manifestent », a réagi le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez. « C’est lunaire, cette interview. C’est : “Tout va bien, je fais tout bien, il ne se passe rien dans la rue.” Il n’y a aucune réponse », a-t-il déclaré à la presse, à Tours, où il assiste au congrès de la CFE-CGC.

13:56

Ce qu’il faut retenir de l’entretien Emmanuel Macron

  • Le chef de l’Etat a estimé mercredi que sa très contestée réforme des retraites était « nécessaire » et devait « entrer en vigueur d’ici la fin de l’année », lors d’un entretien télévisé sur TF1 et France 2.
  • Alors que de nouveaux rassemblements ont été organisés mardi soir contre la réforme dans plusieurs grandes villes françaises, théâtre pour certaines d’entre elles de tensions entre forces de l’ordre et manifestants, « on ne peut accepter ni les factieux, ni les factions », a fait valoir Emmanuel Macron. « On ne tolérera aucun débordement », a-t-il encore prévenu.
  • Le président a aussi souhaité « réengager » le dialogue avec les partenaires sociaux sur les conditions de travail, pour entendre « ce besoin de justice » exprimé par les manifestants. Il a promis que la discussion concernerait notamment l’évolution des carrières ou la pénibilité, et se tiendrait « dans les prochaines semaines ».
  • Emmanuel Macron s’est par ailleurs dit prêt à « endosser l’impopularité » pour mettre en œuvre sa réforme. « Moi, je ne cherche pas être réélu (…), mais entre les sondages de court terme et l’intérêt général du pays, je choisis l’intérêt général du pays », a-t-il affirmé.
  • Il a par ailleurs regretté que les syndicats n’aient pas présenté de « proposition de compromis » sur le texte, soulignant que le gouvernement l’a fait, en revanche, « avec le Parlement ».
  • Lors de cette interview, le chef de l’Etat a assuré la première ministre, Elisabeth Borne, de sa « confiance pour conduire [son] équipe gouvernementale ».
  • Emmanuel Macron a dénoncé le « cynisme » de certaines « grandes entreprises » qui ont dégagé d’importants bénéfices exceptionnels leur permettant de racheter leurs propres actions en Bourse, et leur demande « une contribution exceptionnelle » pour que « les travailleurs puissent profiter » de cet argent.
13:54

Jean-Luc Mélenchon dénonce les « traditionnelles marques de mépris » d’Emmanuel Macron

L’ancien candidat à la présidentielle a critiqué l’« arrogance » du chef de l’Etat concernant les carrières pénibles, alors qu’il « vient de retirer des critères de pénibilité », au cours d’un point presse à Toulouse. « La foule est au peuple ce que le cri est à la voix », a ajouté Jean-Luc Mélenchon, évoquant des propos du président sur la « foule » qui n’aurait « pas de légitimité face au peuple qui s’exprime à travers ses élus ».

Il a dénoncé les « traditionnelles marques de mépris » d’Emmanuel Macron, estimant que le chef de l’Etat « vit en dehors toute réalité ».

13:48

Le secrétaire général de la CFDT réagit aux propos du chef de l’Etat

Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, a taxé mercredi Emmanuel Macron les propos de « déni et de mensonge », à l’issue de l’entretien télévisé au cours duquel le chef de l’Etat a affirmé que les organisations syndicales n’avaient pas proposé de compromis sur la réforme des retraites.
« Macron 2023 refait l’histoire et ment sur la CFDT pour masquer son incapacité à trouver une majorité pour voter sa réforme injuste », écrit-il sur Twitter.

Lire aussi : Michel Wieviorka, sociologue : « Dans la crise actuelle, la seule personnalité significative qui émerge est Laurent Berger »

13:31 mmanuel Macron a expliqué vouloir « prendre à bras-le-corps » les sujets de l’usure professionnelle, des fins de carrière et des reconversions.

C’est pourtant lui qui, après son arrivée au pouvoir en 2017, avait largement détricoté le compte pénibilité, qui permet aux salariés exposés à des conditions de travail éprouvantes d’accumuler des points pour financer des formations, un temps partiel sans baisse de salaire ou un départ à la retraite jusqu’à deux ans plus tôt.

Il a notamment réformé le financement du C2P et supprimé quatre facteurs de risques : le port de charges lourdes, les postures pénibles, les vibrations mécaniques et les risques chimiques. Nombre de déménageurs, ouvriers du bâtiment ou coiffeurs ont ainsi été exclus du dispositif.

La réforme des retraites prévoit bien des aménagements, mais ceux-ci restent marginaux et aux contours encore flous. Plutôt que de réintégrer les facteurs de risques supprimés en 2017, comme le demandent les syndicats, il est proposé de créer trois « risques ergonomiques » (port de charges lourdes, postures pénibles, vibrations mécaniques) au sein d’un nouveau fonds d’investissement dans la prévention de l’usure professionnelle, doté de 1 milliard d’euros. Destiné aux entreprises, celui-ci devra financer des aménagements de postes ou des reconversions. Tout reste cependant encore à définir.

Lire aussi : Réforme des retraites : ce que cela va changer pour la pénibilité au travail

Le président français, Emmanuel Macron, s’exprime lors d’un entretien télévisé depuis le palais de l’Elysée, à Paris, le 22 mars 2023.

Les Décodeurs

Réindustrialisation en France : « On va continuer à avancer, à marche forcée », promet Emmanuel Macron

« On va continuer à avancer, à marche forcée », a poursuivi Emmanuel Macron, évoquant notamment la réindustrialisation. « On réengage le pays vers son avenir », a-t-il dit, fixant pour objectif le plein-emploi.

13:26

« Il y aura bien une loi immigration, et plusieurs textes arriveront dans les prochaines semaines », annonce Emmanuel Macron

Le chef de l’Etat l’a promis, « il y aura bien une loi immigration ». « Il y aura sans doute plusieurs textes immigration, et ils arriveront dans les prochaines semaines. Maintenant, nous n’avons pas le droit à l’arrêt ou à l’immobilisme », a estimé M. Macron, jugeant toutefois nécessaire de « réajuster les choses et de découper [en] textes plus courts » .

Pour aller plus loin :

Lire aussi : Le projet de loi sur l’immigration percuté par la crise sur les retraites

13:22

« La première ministre a ma confiance pour conduire cette équipe gouvernementale », dit Emmanuel Macron

Lors de cette interview, Emmanuel Macron a assuré la première ministre, Elisabeth Borne, de sa « confiance pour conduire [son] équipe gouvernementale ». Il a également précisé lui avoir demandé « de bâtir un programme législatif (…) pour avoir à la fois moins de textes de loi, des textes plus courts, plus clairs, pour aussi changer les choses pour nos compatriotes de manière plus tangible ».

13:21

Le chef de l’Etat invite les syndicats à renouer le dialogue « dans les prochaines semaines »

Emmanuel Macron a souhaité mercredi « réengager » le dialogue avec les partenaires sociaux sur les conditions de travail, pour entendre « ce besoin de justice » exprimé dans les manifestations contre sa réforme des retraites, lors d’un entretien télévisé sur TF1 et France2.

Il a promis que la discussion concernerait notamment l’évolution des carrières ou la pénibilité, se tiendrait « dans les prochaines semaines » à partir d’une « méthode » définie dans les « trois semaines, un mois », et ne prendrait pas la forme de « grands-messes » mais de discussions concrètes.

13:16

Emmanuel Macron va demander au gouvernement de travailler à une « contribution exceptionnelle » de la part des entreprises « quand il y a des profits exceptionnels »

Emmanuel Macron a dénoncé mercredi le « cynisme » de certaines « grandes entreprises » qui ont dégagé d’importants bénéfices exceptionnels leur permettant de racheter leurs propres actions en Bourse et leur demandant « une contribution exceptionnelle » pour que « les travailleurs puissent profiter » de cet argent.

« Il y a quand même un peu un cynisme à l’œuvre, quand on a des grandes entreprises qui font des revenus tellement exceptionnels qu’ils en arrivent à utiliser cet argent pour racheter leurs propres actions », a déclaré le chef de l’Etat sur TF1 et France 2, ajoutant qu’il comptait « demander au gouvernement de travailler sur une contribution exceptionnelle ».

13:13

« On ne tolérera aucun débordement » mais l’exécutif « doit entendre la colère légitime qui n’est pas la violence », dit le président

Interrogé sur la lassitude des Français, le président de la République a répondu : « ils ont raison » et « on ne tolérera aucun débordement ». Il a ensuite exprimé son souhait « qu’une vie la plus normale possible puisse reprendre face à ceux qui bloquent » l’activité du pays. « C’est aussi à moi d’essayer d’entendre la colère légitime, qui n’est pas la violence encore une fois, mais qui s’est exprimée au moment de ces contestations », a déclaré Emmanuel Macron.

13:13

Le président de la République a exhibé un graphique montrant l’âge légal de départ à la retraite dans différents pays européens, arguant que la France était le pays où il est le plus faible. C’est un argument qui a de nombreuses fois été convoqué lors du débat sur la réforme des retraites.

Or comme, nous l’expliquions dans cet article, comparer le seul âge légal manque de pertinence, tant les systèmes de retraites, les cultures, les démographies, etc. varient d’un pays à l’autre.

Lire aussi : Réforme des retraites : pourquoi il est peu pertinent de comparer les systèmes européens

Les Décodeurs

13:09

Emmanuel Macron : « Aucune force syndicale n’a proposé de compromis »

Le chef de l’Etat a regretté que les syndicats n’aient pas présenté de « proposition de compromis » sur le texte de la réforme. « On n’est plus à [un âge légale de départ à la retraite à] 65 ans en 2030, mais à 64 ans et une accélération de l’augmentation de la durée de cotisation », a-t-il souligné, estimant que « le compromis, il a été fait par le gouvernement », puis « avec le Parlement ».

« Moi, je ne cherche pas être réélu (…), mais entre les sondages de court terme et l’intérêt général du pays, je choisis l’intérêt général du pays », a par ailleurs affirmé le chef de l’Etat, ajoutant que « s’il faut derrière endosser l’impopularité aujourd’hui, je l’endosserai ».

13:05

« Nous n’avons pas réussi à partager la nécessité de faire cette réforme » , dit Emmanuel Macron

« Nous n’avons pas réussi à partager la contrainte, ou plus exactement la nécessité, de faire cette réforme », a ensuite jugé Emmanuel Macron, avant de dire que la part de retraités par rapport au nombre d’actifs n’a cessé d’augmenter. « Pensez-vous qu’on puisse continuer avec les mêmes règles ? », a-t-il interrogé. « Nous avons un système par répartition qui fait que c’est nous, les actifs, qui finançons aujourd’hui les retraites. (…) Donc oui, il n’y a pas trente-six solutions si on veut que le régime soit équilibré », a-t-il martelé.

Mettant encore une fois en avant une réforme « nécessaire » mais qui ne lui « fait pas plaisir », Emmanuel Macron a assuré : « J’aurais voulu ne pas la faire », mais il s’agit, selon lui, d’une réforme guidée par « le sens des responsabilités » et « l’intérêt général ».

13:02

Il faut que la réforme « entre en vigueur avant la fin de l’année », estime le chef de l’Etat

Le président de la République a ensuite dit son souhait que la réforme « entre en vigueur d’ici la fin de l’année ». « Mais, au moment où je vous parle, il faut attendre la décision du Conseil constitutionnel », a-t-il redit.

Mardi, lors d’une réunion tenue à l’Elysée avec les ténors du gouvernement et de la majorité, Emmanuel Macron a estimé que « la foule » n’avait « pas de légitimité face au peuple, qui s’exprime, souverain, à travers ses élus ». Interrogé sur ses propos qui ont suscité la polémique, le chef de l’Etat a déclaré que « les syndicats ont une légitimité. (…) Ils sont en opposition à cette réforme. Je les respecte ». Mais « on ne peut accepter ni les factieux ni les factions » ni l’attitude de « groupes qui utilisent la violence », a ajouté le président, faisant ensuite référence aux épisodes insurrectionnels vécus aux Etats-Unis en janvier 2021 et au Brésil en janvier 2023. « On ne tolérera aucun débordement », a-t-il encore insisté.

Le président français, Emmanuel Macron, alors qu’il s’exprime lors d’une interview télévisée depuis le palais de l’Élysée, à Paris, le 22 mars 2023
13:01

La réforme des retraites « va poursuivre son chemin démocratique », dit Emmanuel Macron

Après avoir rappelé le chemin législatif emprunté par le texte sur la réforme des retraites – « préparé par le gouvernement », « modifié après concertation au Parlement », « voté par le Sénat », « adopté en commission mixte paritaire », « adopté par l’Assemblée suite à l’utilisation de l’article 49.3 » –, le chef de l’Etat a assuré que le texte « va poursuivre son chemin démocratique ».

13:00

L’entretien d’Emmanuel Macron sur TF1 et France 2 commence

Le chef de l’Etat répond en direct de l’Elysée aux journalistes Marie-Sophie Lacarrau et Julian Bugier, à la veille d’une nouvelle journée de mobilisation syndicale jeudi.

12:40

Entre 40 % et 50 % de grévistes dans les écoles primaires jeudi, prévoit le syndicat SNUipp-FSU

Entre 40 % et 50 % des professeurs du primaire seront en grève jeudi à l’occasion de la nouvelle journée de mobilisation intersyndicale contre la réforme des retraites, prévoit mercredi le SNUipp-FSU, premier syndicat dans les écoles maternelles et élémentaires.

Le syndicat s’attend à de fortes mobilisations dans de nombreux départements, comme les Bouches-du-Rhône, les Pyrénées-Orientales ou la Haute-Vienne (avec plus de 50 % de grévistes), la Seine-Saint-Denis (55 %), ou encore Paris, (70 %).

Très légère amélioration dans les stations-service du Sud-Est, après les réquisitions

Le nombre de stations-service touchées par des pénuries de carburants a légèrement décru mercredi dans le Sud-Est, au lendemain des mesures de réquisition prises pour débloquer le dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), selon des données publiques analysées mercredi par l’Agence France-Presse.

Dans les Bouches-du-Rhône, 52,7 % des stations-service manquaient encore d’au moins un type de carburant, et 39,6 % étaient à sec, mercredi à 10 heures, contre respectivement près de 54 % et 41 % la veille. La situation s’est aussi améliorée dans le Gard, avec 43,2 % de stations touchées mercredi (48 % mardi), et le Vaucluse (33,6 % contre 42 % la veille), où les préfectures ont décidé lundi de limiter les ventes de carburants, jusqu’à jeudi inclus.

Dans l’Ouest, en revanche, la situation s’est dégradée dans certains départements, comme la Loire-Atlantique, où plus aucun carburant ne sort de la raffinerie de Donges depuis une semaine : plus de 51 % des stations manquaient d’au moins un carburant mercredi, contre 40,8 % la veille. Même tendance en Maine-et-Loire (42,4 %, contre 35,8 % la veille).

Au niveau national, la situation se dégrade légèrement, avec 14,3 % des stations-service en pénurie d’au moins un type de carburant, contre 12 % mardi, et 7,13 % sont à sec, contre 6 % mardi.

12:20

Des dockers bloquent le port de Brest et le pont de Saint-Nazaire

Des dockers bloquaient mercredi le port de Brest et le pont de Saint-Nazaire, dans le cadre d’une journée d’actions lancée à l’appel de la Confédération générale du travail (CGT) pour s’opposer à la réforme des retraites.

Dans le port de Brest, il n’y a « pas d’entrées, pas de sorties des camions » depuis 6 heures, a expliqué Sébastien Léon, délégué syndical CGT. Dans ce port, déjà bloqué le 8 et le 16 mars, une cinquantaine de grévistes étaient sur place, a constaté un journaliste de l’Agence France-Presse (AFP). « Il n’y a pas de déchargement de navires. On va rester là la journée et on va attendre ce que Macron va dire à 13 heures et on verra bien la suite », a ajouté M. Léon. « Je ne fais plus confiance à ce gouvernement », a ajouté le syndicaliste. Cinq conteneurs, installés au moyen d’engins porteurs, bloquaient la voie d’accès au port brestois.

Une centaine de manifestants – dockers, manutentionnaires, mais aussi travailleurs du BTP – ont aussi commencé à bloquer le pont de Saint-Nazaire à 6 heures, selon une correspondante de l’AFP. Le département de Loire-Atlantique a annoncé dans un communiqué avoir fermé en début de matinée ce pont à la circulation « dans les deux sens et pour une durée indéterminée ». Du mobilier urbain a été incendié, et l’ambiance était tendue sur place, selon l’AFP.

11:58

Le McDonald’s des Champs-Elysées envahi par des manifestants

Les militants de la fédération commerce et services de la Confédération générale du travail (CGT) poursuivent leur journée d’action. Entrés discrètement dans le McDonald’s des Champs-Elysées, à Paris, ils ont soudain sorti chasubles et sifflets. « On n’est pas comme les cheminots, nous. Se réunir en nombre sur des actions coup de poing, c’est notre seul moyen de marquer les esprits dans nos métiers où on est éclaté un peu partout », explique Djamel Benotmane, secrétaire général CGT-Prévention sécurité 75. Lui, comme d’autres, souhaiterait entendre les dirigeants syndicaux durcir le ton.

« Pourquoi ont-ils envoyé une lettre à Macron ? Ça l’a mis en position de force ! Les anciens m’ont appris que c’est toujours à l’employeur de faire le premier pas ! Or, ce qui se passe en France, c’est ce qu’on voit dans nos entreprises. Les patrons parlent de dialogue social, font semblant de nous consulter mais n’écoutent rien et passent en force. Leur 49.3, c’est pareil ! »

Aline Leclerc

11:51

A Rennes, la manifestation des marins-pêcheurs appuyée par des manifestants contre la réforme des retraites dégénère

Mercredi matin, 500 marins-pêcheurs se sont rassemblés à Rennes pour exprimer le « ras-le-bol d’une profession en difficulté ». Ils ont été rejoints par 500 manifestants opposés à la réforme des retraites. Après de nombreux jets de fumigènes et de fusées de détresse, des jeunes ont guidé le cortège vers le parlement de Bretagne, un lieu hautement symbolique de la justice et de l’union de la Bretagne à la France. En 1994, la dernière manifestation de marins-pêcheurs d’envergure avait débordé. Un tir de fusée de détresse avait entraîné l’incendie du bâtiment historique. « Le parlement est à qui ? A nous !  », ont scandé les manifestants sur le chemin. A 11 heures, les forces de l’ordre sont intervenues sans ménagement pour repousser les manifestants.

Benjamin Keltz (Rennes, correspondance)

11:39

L’interview d’Emmanuel Macron diffusée sur la chaîne Twitch de Jean Massiet

Le chef de l’Etat répondra mercredi à 13 heures aux journalistes Marie-Sophie Lacarrau, de TF1, et Julian Bugier, de France 2. L’entretien sera aussi diffusé sur Twitch, plate-forme de diffusion de vidéos en direct, sur la chaîne du streameur Jean Massiet. « J’ai acquis les droits de diffusion de l’interview d’Emmanuel Macron », a annoncé cet ancien collaborateur d’élu sur Twitter.

Lundi 20 mars, près d’un demi-million de spectateurs uniques (487 000) avaient suivi sur ce canal le vote de la motion transpartisane visant à censurer le gouvernement – un chiffre qui a fait de la chaîne Twitch de Jean Massiet la plus regardée au monde ce jour-là.

11:20

Un président de la République isolé, une première ministre affaiblie, une Assemblée nationale survoltée, la rue prise de convulsions… La réforme des retraites et l’usage par le gouvernement du 49.3, un outil certes constitutionnel mais vécu comme autoritaire, ont déclenché une crise politique et sociale intense. Une crise qui ravive les plaies françaises décrites à longueur d’enquêtes : la défiance vis-à-vis du pouvoir, la déconnexion entre les électeurs et les élus, la sensation d’une brutalité venue du sommet, analyse Matthieu Goar, journaliste politique au Monde, dans cet article :

Lire aussi : Réforme des retraites : une crise politique révélatrice de la fracture démocratique française

Tandis que la première ministre, Elisabeth Borne, prend la parole, des députés de gauche quittent l’hémicycle de l’Assemblée nationale à Paris, le 16 mars 2023.
10:59

A Lyon, sabotage nocturne de camions à benne de la métropole

L’événement fait l’objet d’une extrême attention de la part des autorités. Trois camions à benne appartenant aux services techniques de la métropole de Lyon ont été volontairement sabotés, pendant la nuit de mardi à mercredi, dans le 7arrondissement de Lyon, selon les informations du Monde. Les faits se sont produits boulevard de l’Artillerie, dans le quartier de Gerland, proche d’un centre d’incinération de la ville. Des leviers de commande des camions ont été sectionnés. Trois individus ont été aperçus par des témoins présents sur les lieux. Ils ont pris la fuite, selon le rapport de police. L’hypothèse d’une action en lien avec les mouvements de colère contre la réforme des retraites est sérieusement envisagée par les services de police.

Richard Schittly (Lyon, correspondant)

10:50
Des policiers chargent des manifestants à Paris, dimanche 19 mars 2023.

En six jours, 790 personnes ont été interpellées à Paris : depuis l’annonce du recours à l’article 49.3 par la première ministre, Elisabeth Borne, avocats, associations et organismes indépendants dénoncent le déploiement d’un éventail de techniques destinées à contrarier rassemblements et manifestations, depuis les interdictions pures et simples jusqu’au recours à la « nasse », l’encerclement de manifestants et, parfois, de simples passants.

Lire aussi : Réforme des retraites : après la vague d’interpellations, avocats et associations dénoncent des « violences » et des « détournements de procédure »

10:48

« La foule (…) n’a pas de légitimité », selon Emmanuel Macron. François Bayrou n’aurait « pas dit les choses comme ça »

« Je n’aurais pas dit les choses comme ça », a assuré mercredi le président du Modem, François Bayrou, interrogé sur les propos d’Emmanuel Macron, lequel a estimé la veille que « la foule » n’avait « pas de légitimité face au peuple, qui s’exprime, souverain, à travers ses élus ».

« Les mots dans ces périodes sont facilement excessifs », a ajouté l’allié du chef de l’Etat sur Franceinfo. Pour lui, « les manifestations ont leur légitimité, mais ça n’est pas une légitimité supérieure à la légitimité démocratique ». Rappelant que l’expression d’Emmanuel Macron se référait à Victor Hugo, qui fait « la distinction entre la foule et le peuple », il a insisté : « Je ne nierais pas la légitimité des manifestations, quelque chose s’exprime qui est très important. » « C’est pour moi le symptôme de cette incommunicabilité dans laquelle on se trouve entre les pouvoirs officiels et les citoyens de base », a-t-il analysé, évoquant « cette espèce de mur de verre », qu’« il faut faire sauter ».

Le maire de Pau a également regretté le terme de « victoire » employé, selon des participants, par la première ministre, Elisabeth Borne, lors d’une réunion mardi à l’Elysée avec les ténors du gouvernement et de la majorité. « Vous savez bien que je ne partage pas cette expression : ce n’est ni un succès ni une victoire, c’est simplement l’issue d’une période de tensions très difficile, l’issue institutionnelle ; après, il reste l’issue dans le peuple. »

10:36

Un rassemblement de manifestants a tourné à l’affrontement, mardi soir, place de la République, à Paris, avec les forces de l’ordre

10:33

Près de Lyon, l’université Lyon-II fermée, la raffinerie de Feyzin au ralenti

Le campus de l’université Lyon-II, à Bron, à l’est de Lyon, est bloqué par des étudiants depuis mercredi matin. Toutes les activités pédagogiques sont suspendues, a annoncé la direction de l’établissement. En revanche, les locaux universitaires du bord de Rhône, dans le centre de Lyon, restent ouverts.

Situation comparable dans le secteur industriel, avec la grève maintenue au service expédition de la raffinerie de Feyzin, au sud de l’agglomération. Près de 40 % des 294 opérateurs du service expédition sont en grève, selon les syndicats. La circulation des camions-citernes est interrompue, ce qui empêche les approvisionnements des stations régionales par la route, mais l’activité de la raffinerie se poursuit « en débit réduit », affirme la direction de TotalEnergies. « Aucune difficulté d’approvisionnement n’est signalée à ce stade dans la région lyonnaise », assure la préfecture du Rhône.

Richard Schittly (Lyon, correspondant)

10:18

Bonjour la rédaction, Est-ce que le RIP a une chance d’aboutir ? Merci !

G-A

Bonjour,

Pour rappel, le RIP (référendum d’initiative partagé) doit d’abord être présenté par un cinquième des membres du Parlement, soit 185 députés et/ou sénateurs. Puis, le Conseil constitutionnel dispose d’un mois pour vérifier que la proposition de loi entre dans le champ des référendums, c’est-à-dire qu’elle concerne bien l’organisation des pouvoirs publics, la politique économique, sociale ou environnementale et les services publics qui y concourent, ou la ratification d’un traité conforme à la Constitution qui aurait des incidences sur le fonctionnement des institutions. Seulement, le RIP ne peut abroger une disposition législative promulguée depuis moins d’un an. Or, si la réforme des retraites est considérée comme adoptée, elle n’a pas encore été promulguée par le chef de l’Etat.

La même question s’était posée en avril 2019, au lendemain de l’adoption de la loi Pacte, quand une proposition de RIP avait été déposée pour faire des aéroports de Paris un service public : le 9 mai 2019, dans sa première décision RIP, le Conseil constitutionnel validait le dépôt de la proposition, ouvrant la voie au recueil des soutiens populaires. En revanche, cela n’avait absolument pas suspendu la promulgation de la loi Pacte.

Il en sera de même pour la réforme des retraites : si le RIP est accepté, la loi pourra malgré tout être promulguée.

Vous trouverez plus d’informations ici.

10:09

« Dans l’histoire de ce pays, c’est toujours le peuple qui a décidé »

Une centaine de militants de la fédération commerce et services de la CGT ont envahi mercredi matin le magasin Carrefour de la porte de Montreuil, à Paris. D’autres actions sont prévues plus tard dans la capitale.

Au cours des derniers jours, les mêmes – salariés de la grande distribution ou de la restauration collective, agents de sécurité, etc. – ont, entre autres actions, occupé la cuisine centrale de Disneyland Paris, entravé les rails du RER C, avec l’aide des cheminots à Versailles, ou encore bloqué le périphérique parisien, afin de faire entendre leur voix dans le combat contre la réforme des retraites.

Amar Lagha, secrétaire général de la fédération, prend la parole :

« Le président a dit [mardi] que ce n’est pas le peuple qui décide. Dans l’histoire de ce pays, c’est toujours le peuple qui a décidé, et on ira jusqu’au bout, jusqu’à la gagne, jusqu’au retrait ! »

Aline Leclerc

10:01

Pour François Ruffin, « c’est le pays tout entier, presque » qui s’oppose à Emmanuel Macron

« Ce n’est pas la foule qui s’oppose à Emmanuel Macron, c’est le pays tout entier, presque », a affirmé le député « insoumis » François Ruffin, mercredi matin sur LCI. « Quand on a tous les syndicats unis qui disent “non”, quand on a quatre salariés sur cinq qui disent “non”, deux Français sur trois qui disent “non”, quand on a des millions de personnes dans la rue qui disent “non”, une, deux, trois, quatre fois, quand on a, y compris à l’Assemblée, la majorité des députés qui allaient dire “non” », a-t-il ensuite énuméré.

09:35

Le Mans : dans la soirée du 21 mars

Sculpture de feu portant l’inscription « 49.3 » lors d’une manifestation au Mans, le 21 mars 2023, quelques jours après que le gouvernement a fait passer sa réforme des retraites au Parlement sans vote.

09:34

Sandrine Rousseau répond aux propos d’Emmanuel Macron sur « la foule » : « Nous ne sommes pas une horde de sauvages »

« Quand il utilise le terme “foule” on a l’impression d’une horde de sauvages, mais nous ne sommes pas une horde de sauvages. Nous sommes un mouvement social, et ça se respecte », a déclaré Sandrine Rousseau, députée Europe Ecologie-Les Verts (EELV) de Paris, mercredi matin sur BFM-TV/RMC.

Mardi, Emmanuel Macron a estimé que « la foule (…) n’a pas de légitimité face au peuple, qui s’exprime souverain à travers ses élus » et que « l’émeute ne l’emporte pas sur les représentants du peuple ».

Interpellant directement le chef de l’Etat au micro de BFM-TV/RMC, l’élue écologiste a lancé : « Regardez, dans la rue, la société française. Qui aujourd’hui n’est pas en colère contre vous ? » Les « seuls » qui ne le sont pas, ce sont « les personnes les plus âgées », a-t-elle affirmé.

Emmanuel Macron est « incapable de se remettre en question, incapable d’entendre qu’il a tort », a jugé Sandrine Rousseau, ajoutant que le président cherche « le pourrissement [de la situation] ou l’incident ».

09:20

Le chef de l’Etat sera interrogé lors d’un entretien télévisé, mercredi, après l’adoption de la réforme des retraites, qui reste vivement contestée. Dans ce podcast, Matthieu Goar, journaliste politique au Monde, explique pourquoi Emmanuel Macron se retrouve désormais seul face à la colère du peuple.

Lire aussi : Retraites : après le 49.3, Emmanuel Macron plus isolé que jamais

09:18

« Les prochaines réformes devront s’appuyer sur une méthode différente », selon le président du Medef

« Les prochaines réformes sociales devront s’appuyer sur une méthode différente et être davantage discutées et négociées en amont avec les partenaires sociaux », avance Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Mouvement des entreprises de France (Medef), dans un entretien aux Echos publié mardi soir. La capacité du gouvernement à mener des réformes est « une question de volonté politique, mais aussi de méthode », insiste-t-il, jugeant par ailleurs la réforme des retraites « douloureuse » mais « indispensable financièrement ». « La seule chose que l’on peut regretter, c’est que l’on n’ait pas su collectivement expliquer la situation actuelle », ajoute M. Roux de Bézieux dans cette interview.

09:02

Olivier Marleix : « Le rôle du président, c’est de chercher à apaiser »

« Le rôle du président de la République, c’est de chercher à apaiser, et pas de donner le sentiment de jeter de l’huile sur le feu », a déclaré mercredi matin sur France Inter Olivier Marleix, député d’Eure-et-Loir et président du groupe Les Républicains (LR) à l’Assemblée nationale.

L’élu réagissait aux propos tenus la veille par Emmanuel Macron lors d’une réunion avec la première ministre, Elisabeth Borne, plusieurs ministres et les chefs de sa majorité relative. « La foule, quelle qu’elle soit, n’a pas de légitimité face au peuple qui s’exprime souverain à travers ses élus », a lancé le chef de l’Etat, alors que les manifestations, émaillées parfois de tensions, se poursuivaient mardi soir à Paris et ailleurs en France. « L’émeute ne l’emporte pas sur les représentants du peuple », a-t-il martelé.

« C’est un vocabulaire qui m’inquiète un peu de la part du président de la République » et « il est urgent qu’il rectifie le tir », a également estimé Olivier Marleix sur France Inter. « Depuis six ans, [Emmanuel Macron] a un peu méprisé tous les corps intermédiaires », a jugé le député. Selon lui, l’alliance du gouvernement avec la droite pour faire passer la réforme des retraites « n’exonérait pas de dialogue social ».

« Il faut que le président de la République intègre mieux la situation politique nouvelle dans laquelle il est minoritaire », a insisté M. Marleix, ajoutant : « Ça doit obliger à un changement de comportement assez radical de sa part. »

08:39

Avant la journée d’action de jeudi, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, assure dans un entretien au Monde que la contestation contre la réforme des retraites n’est pas terminée. Dans cette interview, le dirigeant syndical affirme notamment :

« Il y a un fossé qui se creuse entre la démocratie sociale et la démocratie politique. Quand on nie la démocratie sociale, on nie la réalité de ce qui se passe dans les entreprises, et ça remet en cause la démocratie en général. »

M. Martinez déclare aussi :

« On ne peut pas crier au loup contre l’avancée du Rassemblement national et ne rien faire. (…) Quand des responsables syndicaux ont appelé à voter pour Emmanuel Macron dans l’entre-deux-tours, nous avons pris nos responsabilités. Mais le président de la République nous a marché dessus, ensuite. Il y a une forme d’irresponsabilité de sa part quant à l’avenir de la France. »

Lire aussi : Philippe Martinez : « Emmanuel Macron nous a marché dessus »

Bonjour ! Pourquoi s’exprimer à 13 h pour parler de la réforme alors que les plus concernés travaillent et ne seront pas devant le 13 h. Est-ce encore un symbole du mépris sans limite du président ? Ou est-il à ce point déconnecté ?

Marianned

Bonjour,

Comme l’expliquent nos collègues Claire Gatinois, Ivanne Trippenbach, Mariama Darame et Jérémie Lamothe dans cet article, Emmanuel Macron espère convaincre les Français du bien-fondé du 49.3 lors d’une interview à l’Elysée mercredi. Cet entretien sera effectivement diffusé aux journaux télévisés de 13 heures de TF1 et de France 2. Un format choisi pour « parler aux territoires, à une France qui travaille et rentre manger à la maison le midi », imagine son entourage. Une France qui reflète surtout le cœur électoral du président, composé de retraités soucieux d’entendre le chef de l’Etat parler d’autres préoccupations.

08:11

Mardi 21 mars, sous les ors de la salle des fêtes du palais de l’Elysée, Emmanuel Macron avait convié les élus de sa majorité, abasourdis, frustrés et parfois en colère. L’adoption sans vote de la réforme des retraites par l’article 49.3 de la Constitution, après des semaines de débats tempétueux, a embrasé le pays et propulsé les élus macronistes au cœur d’une colère sociale.

Les élus de la coalition présidentielle espéraient un président à l’écoute. Ils ont trouvé un chef de l’Etat déterminé, qui a prévenu qu’il ne recourrait ni au remaniement, ni à la dissolution, ni au référendum. « En démocratie, ça n’est pas parce qu’un texte passe à très peu de voix qu’il est illégitime. Il a été démontré hier qu’il n’y avait pas de majorité alternative à la vôtre », a tonné Emmanuel Macron, lui-même impuissant à trouver une majorité fiable à l’Assemblée. « Qui est la force qui vous a proposé un compromis ? Aucune », a-t-il surenchéri.

Nul mea culpa. Tout juste un aveu. « S’il y a une chose qu’on n’a pas réussi à faire, c’est à partager la nécessité de cette réforme », encore moins « la contrainte avec les forces sociales ». « Mais on ne pouvait pas faire autrement », a-t-il dit.

Lire aussi : Après le 49.3, Emmanuel Macron tente de ressouder ses ministres et sa majorité lors d’une réunion à l’Elysée

07:59

L’entrée sur Marseille bloquée sur l’A55 par des manifestants

Des feux de palettes allumés par des manifestants opposés à la réforme des retraites ont entraîné la fermeture de l’A55 dans le sens Fos-sur-Mer – Marseille. La circulation est déviée : les automobilistes entrant à Marseille à cette heure de pointe doivent emprunter un itinéraire bis, ce qui ralentit le trafic. La police est sur place, a annoncé la préfecture.

Par ailleurs, des manifestants ont érigé des barricades faites de véhicules usagés, de pneus et de palettes à l’une des entrées (porte 2) du port de Marseille, l’un des plus importants de France.

07:45

Nouvelle journée de mobilisation syndicale jeudi

Une nouvelle journée de mobilisation syndicale est prévue jeudi, au lendemain de l’interview présidentielle. Entre 600 000 et 800 000 manifestants, dont 40 000 à 70 000 à Paris, sont attendus par les autorités. La RATP prévoit notamment un trafic « très perturbé » dans les transports à Paris et en proche banlieue. Idem pour les trains au niveau national pour la SNCF.

Lire aussi : Réforme des retraites : trafic « très perturbé » dans les transports jeudi

07:41

Bonjour, Pouvez-vous mettre le lien du live d’hier svp ? Je voudrais lire les derniers événements de la soirée. Merci !

Clara

Bonjour, Clara,

Mais avec plaisir. C’est ici :

Lire aussi : Réforme des retraites : Emmanuel Macron estime que « l’émeute ne l’emporte pas sur les représentants du peuple », nouvelle soirée de rassemblements et de tensions

07:38

Emmanuel Macron s’adresse aux Français pour tenter de rebondir

Emmanuel Macron va s’adresser aux Français, mercredi 22 mars, lors d’une interview télévisée. Objectifs : tenter d’apaiser la colère contre sa réforme des retraites adoptée au forceps et expliquer comment il entend surmonter cette crise sans changer son gouvernement ni s’en remettre aux électeurs. Le chef de l’Etat, en retrait depuis janvier sur ce dossier, répondra à 13 heures, en direct à l’Elysée, aux journalistes Marie-Sophie Lacarrau, de TF1, et Julian Bugier, de France 2, à la veille d’une nouvelle journée de mobilisation syndicale.

Mardi, le chef de l’Etat a reçu la première ministre, Elisabeth Borne, accompagnée de plusieurs ministres et des chefs de sa majorité relative. Des participants à cette réunion ont assuré à l’AFP qu’Emmanuel Macron n’avait pas l’intention de dissoudre l’Assemblée nationale ni de remanier le gouvernement, ni de convoquer un référendum sur la réforme reculant l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans. L’option du retrait du texte, réclamée par les syndicats et les opposants, a aussi été écartée.

Lire aussi : Réforme des retraites : Emmanuel Macron veut « écouter les colères », mais rejette la « légitimité » de la « foule » ?

« La foule, quelle qu’elle soit, n’a pas de légitimité face au peuple qui s’exprime souverain à travers ses élus », a-t-il lancé, alors que des manifestations, parfois ponctuées de tensions, se sont poursuivies mardi soir à Paris et ailleurs en France. « L’émeute ne l’emporte pas sur les représentants du peuple », a-t-il ajouté, se posant en garant de « l’ordre démocratique et républicain ».

Lors de cette réunion, le président de la République a également justifié le recours au 49.3 pour faire adopter sa réforme sans vote, malgré les protestations des opposants au texte. « Utiliser la Constitution pour faire passer une réforme est toujours une bonne chose », car « cette réforme ne passait pas si on ne prenait pas le 49.3 », a-t-il estimé, taclant ceux qui, dans son propre camp, voulaient un vote, mais en fait « préféraient qu’on perde ».

07:28

Bonjour à toutes et à tous,

Bienvenue dans ce nouveau direct consacré à la réforme des retraites et aux suites de la mobilisation sociale.

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