Les affrontements entre manifestants et force de l’ordre ont été très violents ce samedi. 4 véhicules de gendarmerie ont été incendiés.
par Pauline Moullot et Fabien Leboucq, Envoyés spéciaux à Sainte-Soline (Deux-Sèvres)
Bassines de Sainte-Soline : un long samedi sur un champ de bataille
25 mars 2023abonnés
Dès le milieu de journée, les affrontements ont éclaté, avec de nombreux feux d’artifices, des cocktails Molotov, des tirs continus de lacrymogènes, des grenades GM2L. Quatre véhicules de gendarmerie ont pris feu.
«Alors que le pays se soulève pour défendre les retraites, nous allons simultanément faire front pour défendre l’eau», revendiquent les organisateurs, qui ont installé un campement à quelques kilomètres de Sainte-Soline, sur la commune de Vanzay, en bordure du périmètre d’interdiction. Dans un communiqué relayé sur Twitter, la préfète des Deux-Sèvres, Emmanuelle Dubée, avait recommandé la «plus grande prudence» en exhortant les manifestants de se désolidariser des «fauteurs de trouble» si des exactions «venaient à être commises». En milieu de journée, la préfète a évoqué lors d’un point presse la présence d’«au moins 6 000 personnes», dont, dit-elle, «un millier de personnes», «en des groupes constitués», «violents, déjà fortement équipés, et qui au vu de ce qu’ils ont emporté avec eux sont prêts à en découdre avec les forces de police». 11 personnes ont été interpellées, dont 7 sont actuellement en garde à vue, selon le parquet de Niort.
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin s’est exprimé en fin de journée sur les faits, revenant «sur l’extrême violence qui touche les gendarmes dans les Deux-Sèvres», évoquant un «déchaînement de violence inexcusable» et des «actes inqualifiables» perpétrés selon lui par des «éléments radicaux». Il en appelle aux «élus de la nation, qu’ils soient pour la réforme des retraites ou contre les bassines», à «condamner ces violences cotre les gendarmes». Il n’y aura «pas de ZAD à Sainte Soline», a assuré Gérald Darmanin, évoquant un bilan de 12 gardes à vue depuis vendredi. Plus tard dans la soirée, la Première ministre Elisabeth Borne a évoqué, sur Twitter, «un déferlement de violence intolérable», mettant en cause «l’irresponsabilité des discours radicaux qui encouragent ces agissements».
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