Il n’est pas rare d’entendre au détour de certaines conversations, en manifestation ou sur les réseaux sociaux, des personnes qui appellent à aller chercher Macron dans son château.
Il est vrai que c’est lui qui nous avait appelé à le faire lors de son premier mandat. Pour autant, cette idée, bien que très séduisante (qui ne rêverait pas de voir Macron terrorisé face à des hordes de gueux·ses envahissant son château) nous semble avoir de très nombreuses limites.
S’il s’agit la plupart du temps d’un simple fantasme, il nous apparaît tout de même nécessaire de clarifier quelques points.
L’Elysée, comme l’ensemble des lieux de pouvoir, n’est qu’un lieu vide, dans lequel il n’y a finalement pas grand-chose à faire. Une fois l’argenterie dans votre besace et les portraits du président incendiés, vous risqueriez de trouver le temps bien long dans ce château froid et austère.
De plus, on parle là de l’un des lieux les plus sécurisés du pays, et la répression qui s’abattrait sur les têtes brûlées qui se risqueraient à une telle aventure nous semble ne pas en valoir la chandelle.
Enfin, cela permettrait à toute l’armée des réactionnaires en carton de nous présenter comme les ennemis de la démocratie. Le palais présidentiel ne représente en rien la démocratie mais bon, vous connaissez, la République, les symboles, toussatoussa. Nul doute que c’est l’ensemble de la gauche qui serait donc désignée comme la méchante de l’histoire.
En vérité, les récents exemples au Brésil et aux Etats-Unis nous montrent à quel point il est stupide de s’en prendre directement aux lieux de pouvoir. Et puisque c’est stupide, l’extrême-droite, toute bête qu’elle est, s’y est jetée les pieds dans le plat. Passée la jubilation et l’excitation d’avoir pénétré ces lieux d’ordinaires imprenables, ces armées d’idiots se sont mises à tourner en rond, ne sachant pas véritablement quoi faire, si ce n’est attendre de se faire évacuer par les forces de l’ordre.
En définitive, il y a donc bien mieux à faire que d’aller chercher Macron à l’Elysée.
Si par le plus grand des hasards, il y avait parmi nos lecteur·ices, des individus mal intentionnés, avides de liberté et peu disposés à accepter l’oppression du capitalisme, nous leur conseillerions plutôt de s’en prendre aux outils et aux symboles du grand capital.
Nuire et faire peur au grand patronat nous semble être une perspective bien plus intéressante d’un point de vue stratégique, que de se focaliser sur un vieux mégalo que plus personne n’écoute.
Il est vrai que Macron cristallise la colère du peuple, mais le chasser de son château ne rendra pas le travail et la misère plus agréables. Mais lorsque ses amis du CAC 40 commenceront à craindre pour leurs affaires et pour leur intégrité, celui-ci sera sans aucun doute beaucoup plus enclin à se plier aux désirs du peuple.
En résumé, ne dites plus : « Allons chercher Macron à l’Elysée » mais dites désormais « Allons foutre le zbeul dans le siège et dans les usines des entreprises du CAC 40 ».
Bien entendu, nous n’encourageons personne à commettre des actes illégaux. Mais il nous semblait important de porter ce texte à la connaissance des zbeulidé·es qui peuplent les cortèges.
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