27 mai 2023
L’insoumission.fr au festival de Cannes. « Ce serait chouette si on invitait Ken Loach à Marseille ? Chiche ! ». Tout part de cette boutade : nous avions lu un dossier consacré à Ken Loach et son œuvre dans la presse ainsi que son livre d’entretien avec Édouard Louis Dialogue sur l’Art et la Politique (lire à ce sujet l’article de l’insoumission.fr : Ken Loach et Édouard Louis, l’art pour changer le monde) et nous découvrons que Ken Loach venait à Cannes présenter son nouveau film The Old Oak, relatant l’arrivée d’une communauté syrienne dans un village socialement sinistré du Nord de l’Angleterre (sortie prévue 29 septembre au Royaume-Uni). Ni une, ni deux : nous trouvons le contact de sa société de production sur Internet, envoyons un mail en se disant « et si ? »
Eh ben… Si, c’est arrivé : début d’une correspondance chaleureuse entre Ken Loach, son assistante Emma et nous. De fil en aiguille, nous convenons d’une rencontre à Cannes et en deux heures de TER, nous voilà débarquant dans cette ratatouille Hollywoodienne éphémère aux Cendrillons de Lidl dans leur panoplies de princesses à l’heure de l’apéro, un luxe dans lequel nous, Insoumis, ne nous sentons pas à notre place, mais merci aux gaziers cannois qui ont rappelé que la lutte continue, merci à nos camarades des Groupes d’Action locaux d’offrir une piqûre de rappel.
Enfin le moment, que l’on attendait : nous rencontrons Ken Loach, accompagné de son épouse à la réception de leur hôtel, nous prenons place dans des sièges « design » mais au confort relatif, tranchant avec un décor auquel nous ne nous habituerons jamais, Ken Loach nous met à l’aise dans une simplicité cordiale et chaleureuse en nous remerciant d’être venus depuis Marseille. C’est parti. Un entretien réalisé par Sandrine Vitry et Frédéric Espi, nos deux stars, qui, bien mieux qu’un voyage en yacht sur la croisette, ont déroulé le tapis rouge à Ken Loach et lui ont ouvert les colonnes de l’insoumission.fr, un respect éternel à notre duo, l’histoire magique d’un rêve qui devient réalité. Entretien.
Notre entretien avec Ken Loach, venu à Cannes présenter son nouveau film The Old Oak
K.L (Ken Loach) : Alors, que se passe-t-il en France en ce moment, avec les manifestations ?
L.I. (Les Insoumis) : Nous sommes toujours dans la lutte. Malgré les mouvements sociaux et les manifestations, Emmanuel Macron et son gouvernement ont utilisé tous les articles de la constitution qu’ils ont pu utiliser pour passer sa réforme en force, mais nous ne nous résignons pas et continuons le mouvement de lutte, nous manifesterons le 6 juin prochain et le 8 juin, un de des groupes centristes de parlementaire à l’Assemblée Nationale présentera une proposition de loi pour abroger une partie de cette réforme ce que le gouvernement veut empêcher en utilisant l’article 40 de la constitution françaiseii, mais nous restons déterminés à gagner la bataille.
K.L : Cela serait bien, mais généralement, ils essaient toujours d’utiliser la loi quand ils la font et la contrôlent ainsi que la justice : parfois on gagne, mais même contre une victoire, ils trouveront toujours une autre loi pour te barrer la route. Vous savez, en Angleterre, nous ne réussissons jamais comme vous le faites car la justice va toujours dans leur sens.
L.I . : La démocratie en France va de plus en plus mal.
K.L. : Mais il [Emmanuel Macron] ne peut pas se représenter, c’est son deuxième mandat, il devra quitter ses fonctions à la fin.
L.I. : Il pourrait réussir à faire changer la constitution…
K.L. : Pour rester ? Comme Dieu ou comment il s’appelait, le Roi Soleil ? Louis XIV ! (rires).
L.I. : Il en serait bien capable. On tenait à vous rencontrer car votre film, The Old Oak raconte l’histoire d’une communauté de migrants syriens qui arrivent dans un village d’Angleterre avec ce regard des locaux, et on y trouve un écho avec une situation actuelle dans la ville de Saint-Brévin où le maire a du démissionner et fuir car des groupes d’extrême-droite ont décidé de l’empêcher d’ouvrir un centre d’accueil pour demandeurs d’Asile, ce qui me pousse à demander si vous aussi, en Grande-Bretagne, étiez confrontés à une montée en puissance des fascismes ?
K.L. : Eh bien, c’est intéressant. En Angleterre, l’extrême droite se présente d’une manière différente. Le parti de droite, le Parti Conservateur, depuis que Margaret Thatcher a eu un politique de droite très dure, prend l’espace que les fascistes exploiteraient politiquement. L’aile droite du Parti Conservateur est anti-immigration. On y trouve des éléments racistes mais Il n’y a donc pas autant d’espace pour que le fascisme se développe en Angleterre comme il y en a en France. Quand nous votions pour le Brexit, la droite, un nouveau parti de droite, a commencé. Et c’était… C’était… Comment s’appelait-il ? Je ne m’en souviens pas, mais il était dirigé par un homme du nom de Nigel Farage. Et ce n’était pas fasciste, mais il y avait des éléments d’extrême droite. Nous n’avons donc jamais eu de mouvement fasciste fort. [Mme Loach intervient : « Ukip ».] UKIP, oui, (Le parti de l’indépendance du Royaume-Uni) a été appelé. Oui. Merci. Nous n’avons donc jamais eu de parti fasciste fort parce que l’extrême droite se rassemble autour de la section de droite du Parti conservateur. Et ils sont toujours aussi toxiques. Oui. Il y en a partout. C’est toujours toxique. Mais parce qu’ils font partie du parti de droite, le parti traditionnel de droite, ils ne sont pas considérés comme si dangereux. Et politiquement, ils le sont vraiment. Vont-ils devenir de plus en plus extrêmes ?
Je pense que le capitalisme s’effondre. Vous savez, plus la pauvreté augmente, plus l’inégalité augmente : Le service de santé s’est effondré. Absolument effondré, après avoir été une grande réussite. Le service de santé était ce dont nous étions tous fiers. Cela s’effondre maintenant. Une énorme crise du logement et une pauvreté alimentaire. Je veux dire, les banques alimentaires, la nourriture caritative a augmenté de 50 %. C’était déjà gros, augmenté de 50% l’an dernier en 12 mois, 50%. Il y a donc un sentiment de fragmentation de la société et au fur et à mesure que les gens se mettent en colère, ils se sentent trompés. Le parti de la social-démocratie, le Parti Travailliste glisse progressivement vers la droite. Je précise, il dit que nous allons continuer à privatiser les services publics, nous allons être plus durs avec les immigrés. Et il adopte un bon nombre des politiques consensuelles afin d’apaiser la presse, qui est très à droite afin qu’ils ne soient pas attaqués et qu’ils puissent ensuite être élus. Et c’est le choix entre un parti de droite et ce qu’on appelle traditionnellement un centre gauche, les sociaux-démocrates, qui vire maintenant à droite. Et puis. Alors que la société se fragmente, la droite se renforce parce que les gens ont peur et qu’ils ne voient aucun espoir. Vous me suivez ?
L.I. : Bien sûr ! (pour des Frenchies pas spécialement « fluent » on se débrouille !)
K.L. : Ca brise le cœur. Mais ce qui est intéressant, en comparant les deux pays, c’est que votre parti social-démocrate s’est effondré, n’est-ce pas ? Hollande Oui, il a disparu. Qui incarne la gauche aujourd’hui ? Mélenchon, alors que nous, le Parti social-démocrate de Grande-Bretagne va s’estomper très vite. Nous sommes descendus. Jeremy Corbyn a été un vrai leader de gauche, c’est-à-dire qu’il est un social-démocrate de gauche. Je suppose comme Mélenchon. Je veux dire, il aurait mis fin à la privatisation des services publics, de la santé et restauré la propriété publique des transports, repris le gaz, l’électricité, l’eau, redevenue propriété publique, augmenté le salaire minimum, accordé des droits syndicaux à chaque travailleur en un jour. Cela détruirait donc la « Gig Economy » [on traduirait par « Economie Uberisée »]. Vous savez, chaque travailleur aurait les congés payés, l’indemnité de maladie, contrairement à cette « Economie Ubérisée », ou vous êtes payés à la journée et employés à la commande : l’employeur qui peut vous faire travailler une journée sur avec un nombre d’heures impossible et puis plus rien du jour lendemain sans aucune visibilité sur le long terme. Aux élections de 2017, Corbyn a failli l’emporter. Et cela aurait été une énorme attaque contre les Affaires, contre le Capital, en disant qu’on ne peut pas faire d’argent avec la santé. Vous ne pouvez pas gagner d’argent avec les trains. Vous ne pouvez pas gagner d’argent avec l’essence. L’eau, l’électricité qui vous appartenait appartient à nouveau au peuple. Et il a été détruit par l’État, par l’aile droite de son propre parti. Et ils avaient l’habitude d’utiliser la tactique de l’accuser d’Antisémitisme. Même moi j’en ai été accusé. Oh oui !
L.I. : C’est d’ailleurs, ce qu’il s’est passé en France, quand Corbyn est venu en France, et a rencontré notre députée Danièle Obono [et également Danielle Simonnet, NdlA], cette dernière s’est retrouvée taxée d’antisémitisme avec toute une campagne de lynchage médiatique ignoble à son encontre.
K.L. : Le même procédé malsain. Vraiment Malsain.
Mme Loach : Ils ont dit que Ken était antisémite !
K.L. : Oui, j’en ai été accusé, mais ils ont beaucoup attaqué Corbyn parce qu’il était de gauche, parce qu’il aurait redistribué les richesses vers les classes précaires, et mis fin à la mainmise du Capital, et aussi pour son soutien à la Palestine, il aurait reconnu l’état de Palestine, ce qui lui a valu des représailles de la part d’Israël, beaucoup de groupes dans la gauche soutiennent l’état d’Israël, et c’est de là que sont venues les accusations d’antisémitisme et les pressions sur toutes les personnes qui le soutenaient. C’était une vraie chasse aux sorcières. Quand il a pris la tête du Parti Travailliste, ce dernier comptait 200 000 membres. En 2017, grâce à lui, le parti revendiquait 600 000 membres, il était très populaire quand il a été à deux doigts de remporter les élections. A quelques milliers de voix près, il aurait gagné, et c’est là que l’Etat avec l’aide de médias comme la BBC, le journal Guardian, qui était traditionnellement de gauche, s’est mis à le détruire, démotivant les nouveaux adhérents du parti, et c’est regrettable qu’en Europe ces informations ne circulent pas plus, du moins en Angleterre, il n’existe plus. Depuis qu’il a perdu le leadership de la gauche, c’est comme s’il avait disparu: on ne l’entend plus à la radio, ni à la télé, plus d’articles dans la presse papier. Comme s’il n’avait jamais existé. C’est comme, vous savez, votre expression « Coup d’état » ? Juste que cette fois c’est un « Coup de Gauche » (il le prononce en français) !
L.I. : Effectivement, on ne peut que comprendre, car nous rencontrons le même problème ici : la globalité des médias de masse sont détenus par des ultra-riches qui généralement côtoient les gouvernants et ensemble ils s’arrangent entre eux pour que les médias ne viennent pas déranger les petits arrangements d’arrière-boutique des uns et des autres.
K.L. : Mais le plus intéressant, c’est la BBC, car c’est une branche de l’État. La BBC est contrôlée par l’État, pas par les partis politiques. Regardez qui ils y mettent à sa tête, les dirigeants de la BBC. C’est le pouvoir profond de l’État. Il n’y a pas que le parti au pouvoir. C’est comme le pouvoir profond de l’État. Ils œuvrent pour le grand capital. Et par ce contrôle, ils ont réussi à supprimer Corbyn. C’était absolument extraordinaire de voir ça parce qu’en quelques mois : il était parti et il n’existait plus. C’est fou ! Il n’existait pas. Et ça continue aujourd’hui. C’est la démonstration de l’habileté de la classe dirigeante britannique que les gens de gauche en Europe ne connaissent pas. Ils ne savent pas. Aviez-vous entendu parler de Corbyn ?
L.I. : Bien sûr, mais ce n’est malheureusement pas le cas de la majorité des Français qui s’arrêtent à la propagande des chaines d’infos en continu et ne fait pas l’effort de se tourner vers une presse alternative d’opposition.
K.L. : L’accès aux médias internationaux pour les gens est une faiblesse politique pour la gauche : à quoi bon chanter l’Interntionale, si on ne peut pas savoir ce qu’il se passe dans les pays voisins ? Toute les gauches de tous pays devraient se soutenir les une les autres et se rencontrer. Je ne connais pas en détail les propositions de Mélenchon, mais il est probablement la meilleure représentativité de la Gauche que vous ayez, avec une présence publique et médiatique que peu de leaders de gauche peuvent se vanter d’avoir. Nous devons tous être derrière lui et porter son programme. Au marché, dans ma ville, quand je vais au marché, je vais voir le fromager qui est français et je parle politique avec lui, il est très de gauche, un, un « gauchiste » comme vous dites. (rires)
L.I. : Pour en revenir à votre film, The Old Oak, on assiste à l’arrivée de migrants syriens dans une ville quasi-désertique, mais d’après les extraits que l’on a pu voir, on a l’impression que cette co-habitation sera racontée du point de vue des locaux, vous pouvez nous dire si notre impression est bonne ?
K.L : Principalement, oui, un peu des Syriens. Mais c’est comme ça que les deux communautés se rencontrent parce que c’est un village, un village minier où il y avait une mine de charbon dans le nord-est de l’Angleterre et c’était une grande zone minière. Il y avait de nombreuses mines de charbon, vous savez. Et dans les années 1980, Margaret Thatcher, à la fin des années 1980, 1990, toutes les mines de charbon ont été fermées, entraînant la fin des petits villages. Quand la mine a fermé, il n’y avait plus rien. Il n’y avait pas de travail. Les gens sont partis et on a juste laissés pourrir ceux qui sont restés pour les laisser, vraiment, disparaître. L’immobilier y est très bon marché. Vous pouvez acheter une maison actuellement pour 5 000 €
L.I. : 5 000 ?
K.L. : Euros. Pas livre Sterling. 5000 Euros. Ce n’est rien. ! Pour donner un exemple, à Londres, une maison à surface équivalente ne se vendra jamais en dessous de 1 million de livres sterling et celle-ci à 5 000 €. Les commerces sont fermés. Le travail est parti. Les écoles ont fermé. Tu dois aller ailleurs. Les églises ont fermé. Toute les communautés minières ont fini par partir parce que les maisons sont bon marché. Le gouvernement a mis plus de Syriens dans ces villages que partout ailleurs. C’est presque pareil partout ailleurs dans le pays. Cela signifiait donc que les Syriens n’avaient rien. Ils avaient été en guerre. Vous savez, il y a eu des gens tués, mutilés, torturés, désespérés.
Chez les gens qui n’avaient rien, n’avaient rien non plus, et il n’y avait rien à faire d’autre que partir pour survivre.
Et bien sûr, c’est là que la droite prospère, parce que la droite est forte quand les gens n’ont aucun espoir. Vous savez, quand ils n’ont pas d’argent et qu’ils cherchent quelqu’un à blâmer, ce sont les immigrés qui prennent. Les immigrés sont toujours coupables. Il y a donc toujours un risque qu’il y ait du racisme entre les deux. Bien qu’il y en ait, il y a aussi la tradition des anciennes communautés minières, qui était la solidarité. Cela, vous savez, la solidarité. Et lorsque nous avons eu une énorme grève des mineurs en 1984, les mineurs sont venus de France, d’Italie pour exprimer une grande solidarité. Il y a une mémoire de cette solidarité internationale malgré le racisme. La Solidarité lutte contre le Racisme et c’est de cette lutte que parle le film : ces personnes n’ont plus rien, ils ont tout perdu, ils ne parlent pas la langue. Et donc c’est au sein de tous ces liens entre les habitants, les migrants et les associations d’aide aux migrants que l’on peut réaliser et voir qu’il y a un espoir en ces temps les plus sombres. Y a-t-il un espoir ? C’est de cela dont parle le film. C’est…
Ken Loach est ému. Son épouse, nous explique que ce projet l’a beaucoup touché et qu’ils allaient le voir vendredi [26 mai] sur grand écran pour la première fois.
K.L. : Ca va aller, personne n’a encore vu le film, nous avons hâte d’avoir les réactions du public.
L.I. : On croise les doigts pour vous et vous pouvez compter sur nous pour faire dès notre retour à Marseille, le nécessaire pour inviter tout le monde à aller le voir.
K.L. : J’aime beaucoup des histoires comme celle-là. Le gouvernement repeuple ces villages avec des migrants, pour la plupart syriens. Dans le film, les personnages sont fictifs, mais le schéma narratif est factuel. Nous avions fait des recherches et enquêtes sur les municipalités qui accueillaient les migrants et les ONG qui aidaient dans ces villes d’Ecosse, Angleterre et du Pays de Galles dont l’une nous accueilli pour tourner le film. Ce sont des petites villes qui ont beaucoup accueilli et qui ont retrouvé une nouvelle jeunesse.
L.I. : justement, cette inscription dans le réel on le retrouve dans presque tous vos films. Nous avons lu que vous travailliez avec des acteurs non-professionnels ?
K.L. : Un peu des deux, professionnels et amateurs.
L.I. : Ce qui me fait rebondir, car il y a 22 ans, j’étais lycéen et j’ai vu un de vos films « Sweet Sixteen », j’ai d’ailleurs gardé le ticket de l’époque, et j’avais envie de savoir si vous gardiez justement contact avec les acteurs non professionnels ? Que sont-ils devenus ?
K.L. : Bien sûr, par exemple, Martin [Compston] est devenu acteur professionnel et il a une belle carrière d’acteur, par ailleurs je travaille souvent avec eux à nouveau comme c’est le cas de Dave Turner, qui avait eu un petit rôle dans Sorry We Missed you ou avant était un figurant dans I, Daniel Blake. Vous l’avez rencontré ?
L.I. : On ne dirait pas non.
K.L. : Il est dans cet hotel, mais au milieu de tout ce monde, je ne saurais pas vous dire si on le voit. J’ai horreur de cette foule, mais c’est un homme formidable. Saviez-vous qu’il était pompier ?
L.I. : On l’avait lu dans un article.
K.L. : Mais il est aussi animateur d’un groupe syndical, c’est là que je l’ai rencontré. Je lui avais donné un petit rôle pour Daniel Blake, il a été très bon puis pour Sorry we missed you et pour The Old Oak, on a pensé qu’il était l’acteur idéal pour ce projet. On lui a fait passer des tests, il a été formidable, vraiment brilliant, on lui a donné le rôle principal. Et en plus d’être un bon acteur, il est un pompier, et un homme aux convictions politiques très fortes.
L.I. : Généralement, comment trouvez-vous vos acteurs ?
K.L. : on regarde autour de nous et lorsqu’on cherche des profils spécifiques comme des syndicalistes, nous allons dans des Unions Locales, dans les écoles pour les enfants, les usines pour les ouvriers, mais on est sensible au bouche à oreille, les conseils qu’on nous donne, il nous arrive d’avoir de l’aide de syndicalistes locaux. D’ailleurs, c’est dans une école que l’on avait trouvé David Dai Bradley qui a aujourd’hui 65 ans.
L.I. : C’est énorme.
K.L. : Mais dites-moi, comment faites-vous sur le terrain, pour militer à Marseille ?
L.I. : Localement, les actions de la France Insoumise s’organisent par le biais de Groupe d’Action qui animent la vie locale de la France Insoumise et qui sont partout dans la ville à tracter, coller les affiches, organiser des réunions : par exemple à Marseille, vu le nombre d’arrondissements, on trouve au minimum un Groupe d’Action par Arrondissement : Sandrine est l’animatrice d’un groupe « La Capelette » …
K.L. : Oh, comme dans Roméo et Juliette ?
L.I. : Non Capelette, pas Capulet. (rires) et pour ma part j’anime un groupe dans le centre-ville qui s’appelle Chave Insoumis et ce qu’il y a de formidable et que de façon générale, lorsqu’il y a des grosses mobilisations, les Groupes arrivent à travailler ensemble pour mobiliser le plus grand nombres de nos militants et concitoyens. Et bien sûr, nous espérons pouvoir arriver à vous inviter à Marseille pour venir nous présenter votre nouveau film The Old Oak. Nous avons le Cinéma, le public, il ne manque plus que le film et vous !
Ce serait formidable.
L.I. : Nous ferons tout pour.
Entretien réalisé par Sandrine Vitry et Frédéric Espi, Mercredi 24 Mai 2023, à Cannes.
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