SE-UNSA NORMANDIE
Pétition contre la sanction de notre collègue, Franklin Nyamsi professeur de Philosophie
Les organisations syndicales signataires ont appris que Franklin Nyamsi, professeur de philosophie de l’Académie de Normandie, actuellement en poste au lycée Val de Seine de Grand Quevilly, était exclu temporairement de ses fonctions, pour une durée de trois mois.
Cette sanction le prive de sa rémunération.
Deux remarques :
1. Les professeurs de l’enseignement public sont des fonctionnaires d’État, d’un État républicain qui doit garantir la liberté d’opinion et d’expression.
2. L’extension du domaine du devoir de réserve retire de fait à tous les fonctionnaires leur droit constitutionnel à la liberté d’expression. Comment en effet garantir qu’un professeur ne sera pas mis en cause dans l’expression publique de ses opinions et dans ses publications, si cela ne convient pas au gouvernement en place ?
C’est pourquoi nous sommes opposés à toute sanction visant ce collègue.
Pour signer : ICI
René Chiche et Franklin Nyamsi, deux profs de philo suspendus sans traitement : le « devoir de réserve » en question
Éducation
Publié le
Deux professeurs de philosophie s’émeuvent d’avoir été rappelés à leur devoir de réserve. René Chiche et Franklin Nyamsi ont été suspendus trois mois, sans traitement, pour des propos jugés « outranciers ». Ces sanctions lourdes reflètent-elles un « durcissement » de l’administration à l’égard des propos tenus sur les réseaux sociaux comme le craignent certains ? Explications.
Deux professeurs de philosophie – dont René Chiche qui s’est déjà exprimé dans Marianne – ont été suspendus trois mois et sans salaire, respectivement à la mi-mars et à la mi-avril, en raison du caractère « outrancier » de leurs critiques publiques, sur les réseaux sociaux. Quand l’un s’en est notamment pris à la politique du gouvernement sur le Covid, l’autre a attaqué la politique africaine de la France. L’Éducation nationale leur reproche d’avoir outrepassé leur « devoir de réserve ». Les deux professeurs de philosophie envisagent de contester la sanction de l’éducation nationale devant la justice administrative. Ces décisions – deux sanctions rares et lourdes- ont été prises par la direction générale des ressources humaines du ministère après avis de la commission paritaire locale de discipline, composée pour moitié de représentants de l’administration, pour moitié de représentants du personnel.
Cette sévérité suscite un certain émoi au sein de la communauté enseignante. Ces professeurs auraient-ils été victimes d’un muselage injustifié ou tout au moins de sanctions excessives, comme l’assurent leurs soutiens ? Où s’arrête et où commence le « devoir de réserve » auquel sont soumis les enseignants, comme tous les fonctionnaires ? Dans un communiqué publié vendredi, l’association des professeurs de philosophie de l’enseignement public (Appep) écrit ne disposer que de « données fragmentaires » à propos de ces deux affaires, mais « suffisantes pour susciter l’inquiétude légitime des professeurs ».
Elle s’interroge sur « l’usage que pourront faire les professeurs de leur liberté d’expression sans risquer d’encourir une sanction administrative, y compris lorsqu’ils critiquent les politiques mises en œuvre par le gouvernement ». Pour Valérie Piau, avocate spécialisée en droit de l’éducation, sans remettre en cause la liberté d’expression, ces deux affaires pourraient en revanche refléter un « durcissement » de la part de l’Éducation Nationale face à l’expression publique d’enseignants sur les réseaux sociaux.
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