EN DIRECT – Mort de Nahel à Nanterre

Police officers clashes with protesters after a commemoration march for a teenage driver shot dead by a policeman, in the Parisian suburb of Nanterre, on June 29, 2023. Violent protests broke out in France in the early hours of June 29, 2023, as anger grows over the police killing of a teenager, with security forces arresting 150 people in the chaos that saw balaclava-clad protesters burning cars and setting off fireworks. Nahel M., 17, was shot in the chest at point-blank range in Nanterre in the morning of June 27, 2023, in an incident that has reignited debate in France about police tactics long criticised by rights groups over the treatment of people in low-income suburbs, particularly ethnic minorities. (Photo by Zakaria ABDELKAFI / AFP)
Au fil de la journée

EN DIRECT – Mort de Nahel à Nanterre : le policier mis en examen et placé en détention provisoire

Mort de Nahel, tué par un tir policier à Nanterredossier

Après deux nuits de tensions consécutive à la mort de l’adolescent de 17 ans, tué par un tir d’un policier, une marche blanche a eu lieu à Nanterre ce jeudi 29 juin. Des heurts ont lieu en marge de la fin du rassemblement.

Mounia, la mère de Nahel, lors de la marche blanche à Nanterre ce jeudi 29 juin. (Alain Jocard/AFP)

par LIBERATION

publié aujourd’hui

 couvre-feux, interdictions de rassemblement… le dispositif de sécurité monte en puissance

Mort de Nahel, tué par un tir policier à Nanterre

Après deux nuits de tensions consécutive à la mort de l’adolescent de 17 ans, tué par un tir d’un policier, une marche blanche a eu lieu à Nanterre ce jeudi 29 juin. Des heurts ont lieu en marge de la fin du rassemblement.

(mis à jour le 29 juin 2023 à 21h43)

– Deux jours après la mort de Nahel, tué par un tir policier mardi matin, la marche blanche appelée par la mère de l’adolescent de 17 ans a rassemblé des milliers de personnes ce jeudi 29 juin dans l’après-midi à Nanterre.

– Le policier accusé d’avoir tiré sur Nahel à Nanterre est mis en examen pour homicide volontaire et placé en détention provisoire.

– Au total, 150 personnes ont été interpellées dans la nuit de mercredi à jeudi après une deuxième nuit de tensions. Des écoles, des mairies et des commissariats ont été pris pour cible. 150 policiers ont été légèrement blessés et un plus sérieusement. Emmanuel Macron a présidé une réunion de la cellule interministérielle de crise jeudi matin.
21h43
21h27

Le policier mis en cause fait appel. Le policier mis en examen pour «homicide volontaire» et placé en détention provisoire, va faire appel «dès ce vendredi matin», annonce sur France info son avocat, Laurent-Franck Liénard.

21h19

«La faute d’un homme», pour la mère de Nahel. «J’en veux pas à la police, j’en veux à une personne, celui qui a enlevé la vie de mon fils», a déclaré Mounia, la mère de l’adolescent, au micro de C à Vous sur France 5 jeudi soir. «Ce n’est pas la faute d’un système, mais celle d’un homme», a-t-elle insisté. «Il avait d’autres manières» pour procéder au contrôle routier, a déploré Mounia. Celle-ci espère que la justice sera «vraiment ferme» à l’encontre du policier qui a tiré sur son fils. L’agent a été mis en examen et placé en détention provisoire ce jeudi.

21h11
21h03

La situation se tend à Marseille. Après un rassemblement en mémoire de Nahel, plusieurs feux de poubelles et de déchets ont été allumés dans le centre de la ville ce jeudi soir. «Le secteur résonne de tirs de mortiers [d’artifice], de pétards et de tirs de gaz lacrymogène», selon France Bleu Provence. Les policiers semblent riposter avec ardeur. «Le bas de la Canebière et le Vieux-Port viennent d’être évacués par de nombreux tirs de grenade de gaz lacrymogène sous le regard médusé des touristes, courant se réfugier dans les cafés du Vieux-Port», rapporte La Provence.

20h50

Violences : plusieurs villes mettent en place un couvre-feu. Un couvre-feu nocturne a été mis en place dans plusieurs villes comme Clamart (Hauts-de-Seine) ou Compiègne (Oise) de jeudi soir à lundi matin, en réponse aux violences survenues depuis la mort mardi du jeune Nahel à Nanterre. A Clamart, ville de banlieue cossue et plutôt tranquille, une rame de tramway a été incendiée dans la nuit de mercredi à jeudi. A Compiègne, la mesure de couvre-feu fait suite à une série de violences dans le quartier prioritaire du Clos-des-roses, où selon la mairie, «beaucoup de tirs de mortier» ont visé dans la nuit policiers et pompiers, tandis que des poubelles et véhicules ont été incendiés.

20h35

Nahel : les autorités s’attendent «à une généralisation» des violences les nuits prochaines. Les autorités s’attendent à «une généralisation» des violences les «prochaines nuits» après la mort d’un jeune de 17 ans, tué par un policier lors d’un contrôle routier à Nanterre (Hauts-de-Seine), selon une note des renseignements citée par une source policière. Cette note, divulguée par plusieurs médias, est datée de jeudi, au lendemain d’une deuxième nuit de violences urbaines dans tout le pays à la suite de la mort de ce conducteur mineur, prénommé Nahel. Il y est fait mention de «prochaines nuits» qui «vont être le théâtre de violence urbaine avec une tendance à la généralisation» avec «des actions ciblées sur les forces de l’ordre et les symboles de l’État ou de la puissance publique».

20h21

Nanterre ne s’éteint pas. Dans le parc André Malraux, les souris courent de partout quand les chats se contentent de bonds offensifs. Des affrontements ont lieu depuis désormais plus de trois heures. Certains font des munitions de pierres qu’il stockent dans des caddies tandis que d’autres vont négocier pour que les pompiers n’éteignent pas un tractopelle en flammes. Sur le chemin vers les tours de la Défense, beaucoup de commerces ne sont plus. Un homme ivre fait le spectacle devant un cordon de CRS. À quelques dizaines de mètres de là, la tension monte. «Ça va chauffer», craint une femme. C’est que la Défense Arena a fait le plein. Ce soir, c’est Maroon 5 sur scène. Par Ludovic Séré

20h11

Interdiction de rassemblement et drones à Lille. Le préfet du Nord et des Hauts-de-France a interdit ce jeudi soir tout rassemblement dans le secteur de l’hôtel de police de Lille, après des appels sur les réseaux sociaux à une manifestation anticipée comme violente, et a autorisé l’usage de drones par la police dans la nuit sur la métropole lilloise, «considérant la nécessité de préserver l’ordre public et la sécurité». Un hélicoptère, ainsi que des unités du Raid et de la BAC ont été déployées en début de soirée dans le secteur, «en mission d’assistance et de soutien» au service d’ordre. De nombreux heurts et dégradations ont eu lieu la nuit dernière dans la métropole lilloise, après la mort de Nahel.

19h50

Les associations d’élus appellent elles aussi à «l’apaisement». «Ensemble et en responsabilité et parce que nous savons que la justice passera, nous appelons à l’apaisement et à éviter toute forme d’escalade», a exhorté la déclaration lue ce jeudi par le président de l’Association des maires de France (AMF), David Lisnard, sur le perron de Matignon, aux côtés de la Première ministre Elisabeth Borne et des représentants des autres associations. La déclaration commune a également condamné «fermement les violences» qui ont éclaté dans plusieurs villes de France après le décès, les qualifiant d’«inadmissibles et inacceptables».

19h37

«Tout se répète», regrette Michel Zecler. Présent à la marche blanche ce jeudi, le producteur de rap passé à tabac par des policiers en novembre 2020 exprime sa «colère», sa «tristesse» et «les questions» qu’il se pose à la suite du tir d’un agent qui a tué Nahel, dans une interview à Mediapart. Aussi, il «imagine la peur qu’a dû ressentir ce garçon de 17 ans avant de mourir». Michel Zecler, dont le tabassage avait été mis en lumière par des images de vidéosurveillance, juge que la vidéo de la mort de Nahel «montre aussi que tout se répète : le tutoiement, les menaces de le tuer, les probables coups portés juste avant». «On ouvre le même tiroir : la personne touchée n’a pas le temps d’être une victime qu’elle devient une racaille ou un voyou». Il affirme aussi que la procédure judiciaire le concernant, pour laquelle trois policiers sont mis en examen pour «violences» et «faux en écriture publique», est toujours en cours d’instruction. «J’attends toujours une confrontation qui ne vient pas et je ne peux toujours pas tourner la page», déplore-t-il.

19h11

Le monument à la déportation et à la résistance de Nanterre dégradé. Un long mur blanc, légèrement incurvé, sur lequel est gravé «Aux martyrs de la déportation et de la résistance». C’est l’aspect habituel du monument commémoratif de la Seconde guerre mondiale à Nanterre, avenue Joliot-Curie. Ce jeudi, en marge de la marche blanche à Nahel, il a servi de support à plusieurs autres inscriptions : «Théo, Nahel, une statistique place Beauvau, fuck le 17″ ou « Racaile (sic) policière de Sainte-Soline à Nanterre».

18h21

Clichy-sous-Bois 2005 et Nanterre 2023 : si proches, tellement loin. Beaucoup comparent, depuis deux jours, l’état d’urgence d’il y a dix-huit ans après la mort de Zyed et Bouna, électrocutés dans l’enceinte d’un poste électrique alors qu’ils cherchaient à échapper à un contrôle de police, et les événements à la suite de la mort de Nahel. Quels sont les points communs entre hier et aujourd’hui ? Nous y étions en 2005, à Clichy-sous-Bois ; nous y étions mardi soir, à Nanterre. Tout se ressemble à première vue. Des gyrophares, des larmes, des cris, des feux et une propagation. Pour le reste, tout a changé ou presque.

17h57

Clamart instaure un couvre-feu pour quatre nuits. «En raison des violences survenues la nuit dernière et devant le risque de nouveaux troubles à l’ordre public», la ville des Hauts-de-Seine annonce dans un communiqué ce jeudi prendre un arrêté «instaurant un couvre-feu entre 21 heures et 6 heures du jeudi 29 juin au lundi 3 juillet». Clamart, dirigée par le maire LR Jean-Didier Berger, a vu un tramway être incendié sur les rails dans la nuit de mercredi à jeudi.

17h57

Clamart instaure un couvre-feu pour quatre nuits. «En raison des violences survenues la nuit dernière et devant le risque de nouveaux troubles à l’ordre public», la ville des Hauts-de-Seine annonce dans un communiqué ce jeudi prendre un arrêté «instaurant un couvre-feu entre 21 heures et 6 heures du jeudi 29 juin au lundi 3 juillet». Clamart, dirigée par le maire LR Jean-Didier Berger, a vu un tramway être incendié sur les rails dans la nuit de mercredi à jeudi.

17h37

La préfecture confirme le déploiement de la BRI. La préfecture confirme le déploiement de la BRI. Alors que les heurts se poursuivent après la fin de la marche blanche en mémoire à Nahel, la préfecture de police de Paris, interrogée par Libération sur l’éventuelle présence à Nanterre de la Brigade de recherche et d’intervention, ou «antigang» «confirme le déploiement de la BRI», sans donner plus de précision sur la destination de ce service alliant missions de polices judiciaires et d’intervention en situation de crise.

17h28

Un premier arrêté préfectoral dans le Val-d’Oise. Au lendemain d’une nuit émaillée par les violences dans plusieurs villes françaises, en réaction à la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier, le préfet du Val-d’Oise a prononcé «l’interdiction du port et du transport des artifices de divertissement et des articles pyrotechniques», et «l’interdiction du transport par des particuliers des combustibles domestiques, dont le gaz inflammable, et de produits pétroliers dans tout récipient», ce «afin de garantir la sécurité des biens et des personnes dans le département, du jeudi 29 juin 18h au mardi 4 juillet à 8h». Dans le département, la mairie de Garges-les-Gonesses a notamment été incendiée la nuit dernière.

17h20

Le policier mis en examen pour homicide volontaire et placé en détention provisoire. L’agent mis en cause dans la mort de Nahel, 17 ans, tué par balle mardi, est mis en examen pour homicide volontaire et a été placé en détention provisoire, annonce le parquet ce jeudi en fin d’après-midi.

17h15

Davantage de précisions de la RATP sur les transports ce soir. Après l’annonce de Valérie Pécresse un peu plus tôt, la régie des transports précise à son tour : la circulation de l’ensemble des bus et tramways en Ile-de-France «va s’arrêter progressivement jusqu’à fin totale de service à 21 heures. Le trafic sera également interrompu sur le réseau Noctilien. » En conséquence, la RATP « invite les voyageurs à anticiper leurs déplacements dès à présent.» Concernant les métros et les RER, l’entreprise ne peut que supposer qu’ils «devraient circuler normalement» ce jeudi soir.

17h11

«Ce n’est pas le temps de l’apaisement mais de la justice». Dans le cortège à Nanterre, Yassine, 22 ans, dit «comprendre, évidemment» la colère et les débordements. «Ça fait des décennies que des jeunes issus des quartiers et des minorités sont assassinés par la police !» Pour lui, il faudra un débouché politique à cette affaire médiatique et judiciaire, mais il critique les élus qui appellent au calme. «Marre de ce discours paternaliste. Ce n’est pas le temps de l’apaisement mais de la justice.» Par Ludovic Séré

16h58
16h48

Dans le nord de Paris, «les policiers n’ont rien pu faire, ils se sont barrés». Le long de l’avenue de Flandre, dans le XIXe arrondissement de Paris, la nuit de mercredi à jeudi 29 juin a été marquée par de nombreuses dégradations et des altercations avec les forces de l’ordre. Plusieurs dizaines de personnes se sont réunies en soutien à Nahel et manifester leur colère. Cet adolescent tout de noir vêtu, assis sur une bouche d’aération, en était : «Journaliste ? On veut pas de télé, non.» Puis il crache par terre, méfiant et peu loquace. Ses motivations ? «Pour Nahel.» Le déroulé des faits ? «Les flics nous ont allumés.» Le climat ? «Y’avait de l’ambiance. On est solidaires.»

16h16

Du cortège, il ne reste plus grand chose. Après les affrontements près de la préfecture de Nanterre – tirs de feux d’artifices contre lacrymogènes et LBD –, le gros des marcheurs s’est dispersé. Les yeux encore rougis, certains errent non loin de l’arche de la Défense. Quelques centaines sont encore rassemblés, derrière le camion de tête, entre deux immeubles. Sur le chantier d’à côté, des ouvriers continuent de travailler comme si de rien n’était. Au loin, une épaisse fumée noire et des bruits de feux d’artifice. De là, un gros groupe arrive en courant, ramenant dans son sillage un nuage de lacrymogènes. Une femme râle : «Je ne suis pas venu pour ça, moi!» Par Julien Lecot

16h10

Pas de bus ni de tramways ce soir après 21 heures. Un peu plus tôt dans la journée, Valérie Pécresse avait évoqué les «risques ce soir et cette nuit» pour «les conducteurs et les voyageurs»«Malgré les inconvénients que cela peut représenter pour la population», la présidente de la région parisienne et de l’autorité organisatrice des transports, Ile-de-France Mobilités, annonce ce jeudi après-midi sur Twitter que «les bus et les trams ne circuleront pas ce soir à partir de 21 heures». Une décision «prise en lien avec la préfecture de police de Paris et les opérateurs de transports franciliens»«Nos transports ne sont pas des cibles pour les voyous et les casseurs», ajoute l’élue de droite, ex-candidate LR à la présidentielle. Une rame du tramway T6 a été caillassée à Clamart (Hauts-de-Seine) mercredi soir, avant d’être incendiée et détruite.

16h08

6 200 participants à la marche blanche, d’après la police. Des milliers de personnes sont descendues dans les rues de Nanterre ce jeudi après-midi pour participer à la marche blanche pour Nahel. Ils étaient 6 200 d’après un comptage réalisé par la police et rendu public vers 16 heures. Les organisateurs n’ont pas communiqué de chiffre.

15h53

Une cinquantaine d’écoles endommagées dans les académies de Versailles, Créteil et Lille. Une cinquantaine d’écoles et une résidence du Crous ont été endommagées à «des degrés divers» dans les académies de Versailles, de Créteil et de Lille, indique le cabinet du ministre de l’Education à Libération. Une dizaine d’établissements scolaires ont été fermés. Le ministre de l’Education Pap Ndiaye doit se rendre ce jeudi après-midi à Bezons (Val d’Oise), aux côtés de la Première ministre Elisabeth Borne, pour y visiter une école en partie incendiée.

15h43

Des heurts devant la préfecture de Nanterre. «Ça gaze, ça gaze.» A l’arrière du cortège, les yeux commencent à rougir et certains toussotent. Au loin, on aperçoit de longues cloches de fumées. La faute à de premiers heurts, dit-on, près de la préfecture, auxquels les forces de l’ordre ont répondu en aspergeant les manifestants. Certains se font la malle par l’une des rares rues adjacentes. D’autres pestent. «Tout ça, c’est à cause d’eux, c’est vraiment des chiens», enrage une jeune. Par Julien Lecot.

15h41

Un cortège encadré de deux roues, la police en retrait. A Nanterre, la sécurité du cortège est faite maison : des dizaines de motos et scooters accompagnent la marche et ferment la route. Pendant longtemps, les forces de l’ordre étaient invisibles. Jusqu’au passage devant la préfecture et le tribunal de Nanterre. Là, un mur de camions de CRS barre la route. La plupart des manifestants passent calmement – ils n’avaient pas prévu d’emprunter cette route. Quelques-uns s’arrêtent pour faire des doigts d’honneur et chanter «tout le monde déteste la police». Avant de repartir comme si de rien n’était. Un homme passe, pancarte à la main. En grosses lettres noires on peut y lire : «Dissolution de la police raciste, coloniale, capitaliste et patriarcale.» Par Julien Lecot.

15h35

Au tribunal judiciaire de Nanterre, l’écho de la foule qui gronde. La marche s’est arrêtée aux abords du tribunal judiciaire et de la préfecture de Nanterre, après 15 heures. «Policiers assassins», scandent certains manifestants le poing levé, tandis que d’aucuns arborent des tee-shirts «Justice pour Nahel». D’autres, jeunes et anciens, ont commencé à créer une grande chaîne humaine au devant du portail métallique pour éviter le lancer de projectiles et que la marche blanche ne bascule. Derrière les grilles, une dizaine de CRS se tiennent prêts, un peu à l’écart. Au premier étage du tribunal, justiciables, avocats et même magistrats se pressent aux fenêtres, sortent leurs smartphones face aux cris de la rue. Un moment électrique, tandis qu’au même instant, deux ambulanciers et un troisième homme s’apprêtent à être jugés en comparutions immédiates en lien avec les événements. Dans la salle d’audience, difficile de ne pas entendre les tirs d’artifice et les cris de la foule qui gronde. Par Chloé Pilorget-Rezzouk

15h28

«Mais ça fait 40 ans qu’on est gilets jaunes dans nos quartiers.» En queue de cortège, une femme au sticker CGT essaie de parler de la situation précaire des hôpitaux à un jeune. «C’est pas mon problème ça madame, je ne suis pas Macron ! On est là pour Nahel nous!» La tension monte légèrement. «Vous n’êtes jamais là de toute façon !» Cette cassure, un autre homme l’évoquait plus tôt dans le quartier Pablo-Picasso devant le magasin Aldi. «Nous les gens de banlieue, on nous reproche de ne pas être présents dans les manifestations. Pendant les gilets jaunes, on nous a pas vus, ok. Mais ça fait 40 ans qu’on est gilets jaunes dans nos quartiers. On a aucune leçon à prendre. De personne.» Par Ludovic Seré.

15h13

Olivier Klein à Libé : «la colère, la tristesse sont légitimes mais ne doivent pas se retourner contre son quartier». De retour de Bezons (Val d’Oise) où il s’est rendu pour constater les dégradations de la nuit, le ministre délégué à la Ville et au Logement, Olivier Klein, dit à Libération «comprendre la colère, la tristesse : elles sont légitimes mais ne doivent pas se retourner contre son quartier, les équipements publics de sa ville. Quand on habite un quartier populaire et qu’on retrouve sa voiture brûlée, c’est toujours une très mauvaise nouvelle.» Sans pointer les prises de position des responsables politiques de gauche, de droite ou d’extrême droite, l’ancien socialiste, rallié à Emmanuel Macron estime, qu’«on ne peut pas faire autre chose, dans ce moment, que d’appeler au calme. C’est le respect que l’on doit à un adolescent décédé, à la justice qui travaille et passera. Ne jetons pas de l’huile sur le feu, ne rajoutons pas un drame sur le drame».

Appeler au calme, à l’apaisement, n’est-ce pas un peu court ? «On ne peut pas nier l’action menée par ce gouvernement, par le Président qui était encore en début de semaine, à Marseille, dans les quartiers populaires. Le gouvernement va continuer à agir pour les quartiers, pour que les habitants ressentent pleinement qu’ils sont des enfants de la République.» Maire-adjoint de Clichy-sous-Bois, lors des violences urbaines de 2005, Klein refuse de «comparer» les deux événements : «Je suis seulement fier de la parole du gouvernement depuis hier, qui est dans la solidarité, l’accompagnement, c’est la seule chose qui compte aujourd’hui.» Par Laure Equy.

15h09

A Nanterre, «on est comme le village d’Astérix, au milieu des Romains». Deux hommes nous interpellent, veulent savoir ce qu’on fait là. «Vous venez quand ça crame mais c’est quotidien les violences policières, toute l’année !» Il préfère rester anonyme mais explique avoir 51 ans. 45 ans qu’il habite à Nanterre. Alors il pose la question : «Vous connaissez d’ autres moyens pour que les jeunes s’expriment ? Je vous le dis, il n’y en a pas. Ils brûlent tout et ça se comprend» Son ami raconte les flics qui se prennent pour des cowboys. «A Nanterre, on n’a rien. Tout autour les villes sont riches, ça se passe bien pour eux. Nous on est comme le village d’Astérix, au milieu des Romains.» Par Ludovic Seré.

15h05
15h05

Le groupe LFI dépose une proposition de loi pour abroger une partie de la loi de 2017.«Depuis 2017, les tirs mortels sur des véhicules en mouvement ont été multipliés par 5. Ces meurtres doivent cesser», écrit la présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot sur son compte Twitter. Ainsi, «le groupe parlementaire de la France Insoumise-NUPES dépose une proposition de loi pour abroger la version de l’article 435-1 issu de la loi Cazeneuve créant un permis de tuer».

14h47

Dans la marche, la défiance envers les médias. Présent dans la manifestation à Nanterre, Sidi a un casque vissé sur les oreilles et regarde BFM sur son téléphone. «Je veux voir ce qu’ils racontent, mais ils mentent. Ils disent qu’il n’y a pas de journalistes autorisés dans le cortège, c’est faux.» Costaud gaillard de 38 ans, Sidi pointe du doigt les quelques caméras qui filment la marche, preuve selon lui des mensonges de la chaîne en continue. Reste que la méfiance règne et que plusieurs journalistes sont immédiatement questionnés par des manifestants quand ils sortent leur objectif. «Il y en a plein qui disent n’importe quoi. A la télévision mardi, tout le monde disait que Nahel avait un casier, que c’était un dealer et autres conneries, alors que c’était complètement faux», justifiait un habitant de la cité Pablo-Picasso en début de matinée. Par Julien Lecot.

14h38

A Fresnes, le garde des Sceaux condamne les violences et tente de calmer les esprits. Devant la prison est amassé un parterre disparate d’officiels, d’agents pénitentiaires, de policiers en civil et de membres de la police judiciaire. Eric Dupond-Moretti arrive, la mine grave, il serre des mains. Après les incidents survenus mercredi soir, où des individus ont voulu forcer la porte de la prison de Fresnes, le ministre vient exprimer «soutien et admiration au nom de mon ministère et de la République» aux agents pénitentiaires. «La justice, ce n’est pas des individus cagoulés qui viennent à une heure du matin pour en découdre» dit-il. «Justice sera rendue», promet-il, dans un double discours sibyllin : à l’encontre du policier qui a tué Nahel mais aussi à l’encontre des fauteurs de troubles de Fresnes. «Les agents sur place ne doivent la vie qu’à l’épaisseur d’une vitre» en montrant les larges éclats dus aux tirs de mortier sur le centre de contrôle de la prison. Il déplore : «Dégrader des lieux publics, des symboles de la république, c’est insupportable. Je souhaite l’apaisement et que les appels au calme soient entendus.» Par Gaspard Couderc.

14h33

«On va leur montrer qu’on est pas des sauvages.» A Nanterre, un imposant cortège remonte l’allée Fernand Léger. Devant, au micro, sur une camionnette, on essaye d’organiser la marche. «On va leur montrer qu’on est pas des sauvages, qu’on est des gens et qu’on sait vivre. Parce qu’ils nous ont volé un frère, un fils, un voisin. On fait ça pour Nahel», crie une femme. La mère de Nahel se tient debout à l’entrée du camion, le poing levé, le regard vers l’horizon et un sourire aux lèvres. Assa Traoré, la sœur d’Adama, mort au cours d’une interpellation par des gendarmes en 2016, prend la parole : «Quand on marche pour Nahel, on marche pour tous les autres qui n’ont pas de caméras. Combien en ont-ils assassinés ?» Puis la foule scande en chœur : «Justice pour Nahel». De notre envoyé spécial Julien Lecot.

14h24

«Le seul moyen de calmer tout le monde c’est de condamner les policiers et de le faire vite», affirme Mathieu Kassovitz. «Ce sont des fils. C’est pas des voyous, pas des criminels.» Dans une vidéo publiée mercredi 28 juin sur son compte Instagram, le réalisateur de la Haine Mathieu Kassovitz a réagi à la mort de Nahel, et plus largement aux violences policières en France. «Vous n’avez pas de policiers dans la rue qui sont tués par des gens, au 9 mm, à bout portant. Ça n’existe pas. Et même le lendemain de ce meurtre, vous avez 100 mômes avec des mortiers, et ce que vous appelez mortier ce sont des feux d’artifice», poursuit le comédien, qui appelle à «casser ce cercle vicieux, qui n’est pas créé par les jeunes.» «Tant que la police continue à tuer des enfants, le seul moyen d’arriver à calmer tout le monde c’est de condamner les policiers et de le faire vite. Que la justice soit forte, et qu’elle représente la justice française et pas la justice d’une partie du pays.»

14h10

«Combien de Nahel n’ont pas été filmés ?» Aux abords du quartier Pablo-Picasso à Nanterre, devant un grand supermarché, des personnes affluent par centaines. De la cité voisine tout d’abord. Mais d’autres – militants, membres d’associations ou simples citoyens en colère – sont venus de plus loin. On distribue des t-shirts blancs avec une inscription en lettres noires : «Justice pour Nahel» ou «justice pour Naël», c’est selon. Sur les quelques pancartes, on s’en prend directement aux forces de l’ordre. «La police est raciste et tue des enfants», tient à bout de bras une jeune femme. Une autre à ses côtés s’interroge : «Combien de Nahel n’ont pas été filmés ?» De notre envoyé spécial Julien Lecot.

14h04

«Que tout le monde soit là pour la marche, toute la France s’il le faut» : la mère de Nahel donne sa première interview. «Nahel était mon fils, un garçon de 17 ans, respectueux, gentil, amour, serviable…» Ainsi commence une courte vidéo du média Blast, publiée ce jeudi midi, dans laquelle la mère de Nahel donne sa toute première interview. D’une voix troublée par l’émotion, elle décrit un fils qui «rendait des services comme pas possible, je vous jure qu’il en rendait» et retrace la terrible matinée de mardi : «il m’a dit ‘Maman je t’aime»on est sortis en même temps, je suis partie travailler… Malheureusement, une heure après j’ai un appel pour me dire qu’on a tiré sur mon fils.» «On a enlevé ma vie, on a enlevé mon coeur, on a enlevé mon bébé. Ils m’ont tué. Ils m’ont tué mon bébé. Il me manque», dit-elle encore avant que les sanglots ne recouvrent son propos. Puis, dans une dernière séquence, elle demande «que tout le monde soit là s’il vous plaît, pour la marche, toute la France s’il le faut.»

13h58

La droite occupe (aussi) le terrain. Alors que les ministres régaliens (Darmanin, Dupont-Moretti) sont sur le terrain, dans des villes où des violences ont été observées la nuit dernière, Les Républicains jouent, eux aussi, la carte de l’ordre. Le patron du parti Éric Ciotti va se rendre à quatorze heures à l’Haÿe-les-Roses (Val-de-Marne), aux côtés du maire LR Vincent Jeanbrun. Ils «constateront les dégâts causés par la nuit d’émeute», indique le parti. Plusieurs véhicules ont été incendiés dans la ville, ainsi qu’un bâtiment municipal. «La destruction des équipements communaux ne fait qu’aggraver une situation suffisamment difficile», a réagi Jeanbrun sur Twitter. Éric Ciotti enchaînera avec un déplacement dans un commissariat de sa ville, Nice, dans la soirée.

13h36

Devant la prison de Fresnes, «comme des rails de feu sur le bitume». Fresnes, devant l’entrée de la prison, une femme, avec son enfant, le pas pressé. Elle habite en face de la maison d’arrêt et était aux premières loges mercredi soir, quand la maison d’arrêt a été prise pour cible. Elle raconte : «On a été réveillé à une heure du matin par une grosse détonation. Quand j’ai regardé dehors, ça faisait comme des rails de feu sur le bitume.» Pour ce qui est des protestataires, elle en compte une «petite vingtaine pas plus. Ils ont mis le feu aux poubelles, lancé des feux d’artifice et bloqué la circulation sur toute la rue. Mais ils ont vite été dispersés par les forces de l’ordre. Il n’y a eu aucun affrontement, ça a duré à peine deux heures.» On sent qu’elle veut écourter la conversation, elle s’explique : «Je dois emmener mon fils à l’école, il n’a pas dormi de la nuit». Mais tient à dire avant de partir : «Ici, c’est pas un quartier qui craint, il n’y a pas trop de nuisances. Fresnes, on pense tout de suite à la prison, mais il fait très bon vivre ici». Par Gaspard Couderc.

13h30

Valérie Pécresse veut couper les transports aux quartiers où il y a des violences. Pas de d’apaisement, pas de transport. La présidente d’Ile-de-France Mobilités (IDFM), Valérie Pécresse, demande l’interruption des transports en commun de surface à vingt et une heures dans les quartiers touchés par les violences urbaines après l’incendie de deux tramways et 11 bus mercredi soir. «Je recommanderai à la préfecture de police de les arrêter ce soir (jeudi) parce que je ne veux pas que, dans des quartiers où il y a eu des violences, on circule la nuit», déclare-t-elle à la presse lors d’un déplacement à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine) au dépôt de la ligne T10 du tramway, inaugurée quelques jours auparavant et dont une rame a été attaquée. «Il y a des risques ce soir [jeudi] et cette nuit et je ne mettrai pas ni les conducteurs ni les voyageurs en risque, malgré les inconvénients que cela peut représenter pour la population», justifie la présidente de l’autorité régionale des transports, également présidente de la région.

13h19

Darmanin à la mairie de Mons-en-Barœul : «On a voulu attaquer notre pacte républicain». La scène est surréaliste : des techniciens de la police scientifique sont penchés au-dessus d’un parterre, à marquer la présence de fins tubes de mortier, et d’un porte-clés perdu parmi les plantes, quand arrivent le ministre de l’Intérieur et sa délégation. Devant les micros, Gérald Darmanin réaffirme son soutien à tous les policiers et gendarmes, très sollicités la nuit dernière, et aux élus, en première ligne. Puis, le ton se durcit : «Les professionnels du désordre doivent rentrer chez eux. 40 000 policiers et gendarmes seront mobilisés cette nuit, pour rétablir l’ordre républicain.» Il prévient que, contrairement à la nuit dernière, où la priorité était la sécurisation des biens et des personnes, la nuit prochaine, il y aura plus d’interpellations. «Ces émeutes n’ont rien à voir avec les histoires de Nanterre. La justice doit passer dans le calme», a-t-il souligné. Gérald Darmanin évoque des groupes organisés, qui ont attaqué de manière à peu près simultanée sur tout le territoire, rendant compliqué l’intervention des forces de l’ordre et des sapeurs-pompiers : «On ne peut pas être naïf : on a voulu attaquer notre pacte républicain», affirme-t-il. De notre envoyée spéciale Stéphanie Maurice.

13h15

Mort de Nahel : qu’est-ce que l’état d’urgence, réclamé par la droite et l’extrême droite ? Instauré en 1955 en pleine guerre d’Algérie, ce régime d’exception procure des pouvoirs exceptionnels à l’exécutif et restreint certaines libertés publiques et individuelles. Des figures de droite et d’extrême droite, comme Éric Ciotti ou Eric Zemmour, demandent sa mise en place face aux troubles consécutifs à la mort de Nahel. Notre décryptage.

13h12

Borne veut éviter l’escalade et l’état d’urgence. La Première ministre Élisabeth Borne appelle à «l’apaisement» dans les violences lors d’une visite à Garges-lès-Gonesse, où la mairie a été incendiée pendant la nuit lors des émeutes qui ont suivi la mort du jeune Nahel. «Il faut évidemment éviter toute escalade, il y a un drame, la justice fait son travail. L’auteur du coup de feu devrait être mis en examen», a-t-elle dit à la presse, renouvelant l’appel à «l’apaisement». Interrogée sur la possibilité d’instaurer l’état d’urgence, elle a répondu : «On n’est pas dans ces circonstances.»

13h05

«Plus de 130 policiers et gendarmes ont été blessés», affirme Dupont-Moretti. En déplacement au tribunal de proximité d’Asnières-sur-Seine où des dégradations ont eu lieu, et où un membre du personnel «a failli mourir brûlé cette nuit», le ministre de la Justice a appelé au calme. «Plus de 130 policiers et gendarmes ont été blessés», assure Dupont-Moretti, pointant d’autre part du doigt ceux qui «crachent» sur la police, qu’il qualifie de «complices moraux des exactions qui sont commises». Les acteurs de ces violences «seront identifiés et sanctionnés», scande le garde des Sceaux.

12h57

Des ministres sur le terrain, d’autres priés de rester à Paris. Si les déplacements «non prioritaires» des membres du gouvernement ont sauté, les ministres en première ligne sont dépêchés sur le terrain au chevet des bâtiments publics dégradés. Accompagnée du ministre délégué au Logement Olivier Klein, Élisabeth Borne se rend à la mairie de Garges-les-Gonesse (Val-d’Oise), incendiée dans la nuit. Le tandem doit ensuite retrouver Pap Ndiaye (Education) à Bezons où la façade de l’école a été brûlée. Pour le garde des Sceaux Eric Dupont-Moretti, direction Asnières-sur-Seine – un tribunal de proximité y a été incendié – puis le centre pénitentiaire de Fresnes. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin s’est pour sa part rendu à la mairie de Mons-en Baroeul (Nord) pour faire le point sur les dégâts, avant de filer à Tourcoing, sa ville d’élection, à l’école Sainte-Clotilde, incendiée.

12h53

Dispositif sécuritaire renforcé pour la soirée de jeudi. Un total de 40 000 policiers et gendarmes, dont 5 000 à Paris et en proche banlieue, seront mobilisés jeudi soir pour faire face aux éventuelles violences après la mort du jeune Nahel, a déclaré le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, depuis Mons-en-Barœul (Nord) où il s’est rendu ce matin. C’est «quatre fois plus» que les effectifs déployés dans la nuit de mercredi à jeudi où «9 000» agents des forces de l’ordre étaient engagés, dont 2 000 sur la «plaque parisienne», a-t-il ajouté.

12h48

A Fresnes, «ça a duré toute la nuit». Fresnes est désert en ce midi mais deux personnes s’affairent devenant le commissariat de la ville. Le bâtiment a la façade noircie par les flammes, la grand porte tient toujours mais elle est ravagée, de multiples débris jonchent le sol. «Cela a duré toute la nuit» nous raconte un membre du service de nettoyage de la municipalité. Devant l’hôtel de police, ravagé, il raconte les mains noires et l’air las : «les jeunes ont mis le feu hier soir avec deux conteneurs remplis de je ne sais quoi». Et déplore «malheureusement les dégradations ne servent à rien, et ne vont pas aider le pauvre Nahel et sa famille». Par Gaspard Couderc.

12h45

Eric Ciotti appelle à «la restauration de la paix civile». Convoquant la presse au siège du parti LR, le patron de la droite a redemandé jeudi «solennellement» l’instauration de l’état d’urgence «sans délai». Déplorant une «tempête de feu, d’émeutes, de saccages» dans plusieurs villes de France dans la nuit de mercredi à jeudi, le député des Alpes Maritimes a dénoncé des «images révoltantes et profondément choquantes». «Un seuil de violence a été franchi», a estimé le président des Républicains. Selon lui, «rien, absolument rien, ne peut justifier un tel déchaînement de violence». Eric Ciotti a également pointé du doigt la «lourde responsabilité» de «l’extrême gauche» qui a «clairement appelé à l’émeute». Interrogé sur les propos d’Emmanuel Macron, qui a qualifié la mort de Nahel de drame «inexcusable», Ciotti a critiqué des propos «sans doute prématurés […] par rapport au déroulement de l’enquête».

12h39

A Villeurbanne, dix familles relogées après l’incendie de leur immeuble. Selon le quotidien le Progrès, 35 personnes appartenant à 10 familles ont vu leur appartement endommagé et ont dû être relogées. «C’est un quartier tranquille ici habituellement», confie Sophie T, 49 ans, qui à cinq minutes du 5 boulevard Honoré-de-Balzac. Mercredi soir, elle a senti la fumée de l’incendie depuis les fenêtres de son appartement. Mais ce n’est que ce matin, au retour de ses courses, qu’elle a compris son origine en tombant sur la façade meurtrie de l’immeuble incendié. Elle est toujours bouche bée devant l’immeuble : «Il y a une colère justifiée mais je ne valide pas que l’on dégrade des biens, estime-t-elle. Il y a des familles, des enfants qui vivent là. Ils vont aller où ces gens ?» De notre reporter sur place, Théo Mouraby.

12h31

Jean-Luc Mélenchon dénonce «la honteuse récupération» de Darmanin. Dans un tweet publié ce jeudi en fin de matinée, le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon sort les griffes contre le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Le triple candidat à la présidentielle dénonce la «honteuse récupération politique de Darmanin qui se défausse de ses responsabilités dans la dérive de la police en accusant les Insoumis». Un message ponctué de ces quelques mots : «Politicien lamentable, incapable, irresponsable.» Plus tôt dans la matinée, le locataire de la place Beauvau tweet : «Honte à ceux qui n’ont pas appelé au calme». Une allusion claire aux insoumis qui depuis hier préfèrent appeler à la justice plutôt qu’au calme.

12h25

A Nanterre, les parents d’élèves doivent aller chercher leurs enfants à l’école. Le rectorat de Versailles a demandé aux parents de cinq écoles proches du quartier Pablo-Picasso à Nanterre, théâtre de plus grosses échauffourées cette nuit et situées sur le trajet de la marche blanche organisée à 14 heures, de venir récupérer leurs enfants. Dans l’académie de Versailles, trois écoles ont été endommagées. Deux écoles élémentaires à la Verrière (Yvelines) ont été incendiées selon le rectorat. À Bezons (Val-d’Oise), trois classes de l’école primaire Angela-Davis ont été détruites par les flammes après le départ d’un feu de véhicules stationnés en contrebas.

12h16

A Garges-lès-Gonesse, où la mairie a été incendiée, le maire craint que la situation empire. «J’ai la crainte que cela perdure et que cela puisse même être pire,» alerte Benoît Jimenez depuis le parvis de l’hôtel de ville de Garges-lès-Gonesse (Val d’Oise) partiellement incendié. Il ne reste rien de la salle des mariages située au premier étage, ou du Centre communal d’action sociale (CCAS) qui occupait le rez-de-chaussée de l’édifice, dont la moitié de la façade est noircie. Planté sur une dalle, le bâtiment a partiellement brûlé en pleine nuit, après une heure du matin. «J’appelle vraiment à un retour au calme, le plus rapidement possible», ajoute l’élu UDI de cette commune populaire de 45 000 habitants en banlieue nord de Paris, qui redoute que la flambée persiste, voire empire. Elisabeth Borne va se rendre sur place.

12h09

Les déplacements «non prioritaires» des ministres reportés. Après une deuxième nuit de violences urbaines en France, Matignon confirme que tous les déplacements non prioritaires des ministres de ce jeudi sont reportés. Si la Première ministre Élisabeth Borne a annulé son déplacement en Vendée ce jeudi matin, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, lui, se rendra dans le Nord puis au commissariat de la ville de Bagnolet, en Seine-Saint-Denis.

12h03

Dégradations, arrestations… l’heure du bilan dans les Hauts-de-Seine. Le procureur de la République de Nanterre a tenu à faire un bilan des violences urbaines qui ont eu lieu ces deux dernières nuits dans les Hauts-de-Seine. Ainsi, 27 gardes à vue ont eu lieu dans la nuit du 27 au 28 juin, puis 39 la nuit dernière. «Nous notons 11 défèrements dont trois ont débouché sur des comparutions immédiates, notamment pour la diffusion de vidéos ou des coordonnées de policiers.» Pascal Prache s’est dit «particulièrement attentif» au traitement judiciaire des infractions touchant des bâtiments officiels et a cité l’exemple du tribunal de proximité d’Asnières, en partie incendié cette nuit. A Nanterre, notre journaliste Julien Lecot a croisé plusieurs stigmates des heurts de la nuit.

11h51

Le troisième passager du véhicule toujours recherché. Ils étaient deux, en plus de Nahel, dans la voiture jaune arrêtée par deux policiers mardi matin à Nanterre. Le premier passager a été auditionné plusieurs fois, placé en garde à vue puis relâché. Le deuxième est toujours recherché, fait savoir le procureur de Nanterre.

11h46

Le parquet précise les circonstances du drame. Selon le parquet, après de multiples auditions de témoins, des policiers, du deuxième passager du véhicule, mais aussi l’analyse d’images de vidéosurveillance et de vidéos partagées sur les réseaux sociaux, les agents ont repéré le véhicule Mercedes classe A avec une plaque polonaise vers 7 h 55. «Le véhicule circulait à vive allure sur une voie de bus en direction de la gare de RER Nanterre-Université.» Tout le long du parcours, la voiture aurait ainsi été impliquée dans plusieurs infractions au Code de la route. Remarquant le «jeune âge apparent du conducteur», les policiers ont essayé une première fois d’arrêter le véhicule à un feu rouge, mais il a redémarré. Selon les auditions des policiers, la Mercedes aurait notamment mis en danger «un piéton et un cycliste» pendant le «périple». «Mettant pied à terre sur le côté et derrière le véhicule, les policiers affirment avoir crié. Ils précisent avoir tous deux sorti leurs armes pour la pointer vers le conducteur afin de le dissuader de redémarrer, décrit le procureur. Au moment où le véhicule est reparti, le policier placé sur le côté de la voiture a tiré une fois.» Selon le rapport de l’autopsie réalisée le 28 juin, le jeune Nahel est mort «d’un tir unique traversant le bras gauche et le thorax de la gauche vers la droite», précise-t-il. Le policier mis en cause a expliqué son geste par «la volonté d’éviter une nouvelle fuite», par la «dangerosité de la conduite du conducteur» et par «la crainte d’être percuté dans le mouvement de la voiture». Les deux agents disent s’être sentis «menacés à cause de la proximité du mur». Enfin, le parquet précise que les fouilles de la voiture «n’ont pas permis de retrouver d’objet dangereux ou de produits stupéfiants».

11h38

Classé très à droite, le syndicat Alliance réitère son soutien aux policiers. Après s’être fendu d’un premier communiqué en réaction aux propos d’Emmanuel Macron mercredi 28 juin, le syndicat Alliance Police Nationale, connu pour sa défense inconditionnelle des policiers, a renouvelé l’opération ce jeudi matin, dénonçant une situation «insurrectionnelle». «La réponse pénale devra être à la hauteur de la situation insurrectionnelle dans laquelle nous sommes», plaide la première organisation syndicale policière, classée très à droite, avant de souhaiter «un prompt rétablissement aux collègues blessés». Une défense systématique – et souvent sans nuance – des policiers, qui s’explique en partie par une guerre de terrain entre syndicats majoritaires, et parce que l’institution policière communique rarement sur les sujets polémiques. Notre décryptage.

11h35

Un tram brûlé à Clamart au sud-ouest de Paris.

11h33

Au Rassemblement national, tous les moyens sont bons pour attaquer la France insoumise. Même les fausses informations. La preuve ce jeudi midi. Invité sur le plateau de BFM, le député d’extrême droite Michaël Taverne avait à cœur de pointer du doigt la supposée responsabilité de «la Nupes» dans les violences de la nuit dernière. Surtout que le député du Nord pensait avoir en sa possession la preuve ultime de cela. Il se lance : «David Guiraud [député LFI] a tweeté ‘on a gagné’». Qu’il aille dire ça aux habitants de ces quartiers qui sont les premières victimes», affirme-t-il sûr de lui sous-entendant que le message cité parlait bien de la nuit dernière. Mais raté ! David Guiraud a bien tweet «On a gagné», mais c’était le 19 juin 2022 pour officialiser sa victoire aux législatives. Rien à voir donc… Michaël Taverne aurait mieux de se renseigner sur la signification de «tweet épinglé» avant de parler…

11h25

Détention provisoire requise à l’encontre du policier qui a tiré sur Nahel. Dans la salle servant habituellement aux comparutions immédiates du tribunal judiciaire de Nanterre, le procureur de la République de Nanterre a donné une conférence de presse jeudi 29 juin. Pascal Prache a notamment précisé qu’ «en l’état des investigations, le parquet de Nanterre considère que les conditions légales de l’usage de l’arme ne sont pas réunies». Le policier auteur du tir a été déféré ce matin devant deux magistrats instructeurs co-saisis dans le cadre de l’information judiciaire pour homicide volontaire. «A été requis le placement en détention provisoire», a ajouté le procureur.

11h18

Yannick Jadot demande «des actes» à Emmanuel Macron. Invité de France info ce jeudi matin, l’ancien candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot a expliqué attendre du président de la République «qu’il pose des actes et pas simplement qu’il commente». Tout d’abord, pour l’eurodéputé, l’affaire devrait être «dépaysée» pour ne pas être traitée par le parquet de Nanterre «qui, un peu trop facilement, immédiatement, avait repris les thèses des policiers». Selon Jadot, «il faut aussi que l’Inspection générale de la police nationale [IGPN] ne relève plus du ministère de l’Intérieur», affirme-t-il. Et de poursuivre : «il faut qu’elle devienne indépendante, et il faut que ça relève du Défenseur des droits pour qu’on ait, et que les familles aient le sentiment que cette enquête va être totalement impartiale, transparente et va aller jusqu’au bout».

11h11

A Mons en Baroeul, le Maire se désole devant les dégâts de la veille. Devant sa mairie incendiée, le maire de Mons en Baroeul, Rudy Elegeest, a les traits tirés : «Tout cela n’a aucun sens. Nous n’avons rien à voir avec ce qui s’est passé à Nanterre. On s’attaque à la mairie parce que c’est un symbole de la République, mais c’est aussi un sanctuaire des services publics, maison commune de tous les Monsois et Monsoises.» Il parle d’un groupe organisé, qui s’est d’abord attaqué à la mairie, en entrant par le garage, puis aux deux bâtiments municipaux en face, Le Lien, un lieu dédié à la rénovation urbaine, et une salle des fêtes, qui n’a que six ans d’existence. «Ça a tiré au mortier d’artifice de 23h30 à 4h du matin. Vous imaginez le volume de fusées utilisées : il faut un peu de logistique derrière.» Rudy Elegeest appelle au calme : «Je mesure l’époque dans laquelle nous sommes, avec ses tensions, ses colères sous-jacentes. Rien ne doit être fait pour jeter de l’huile sur le feu.» De notre envoyée spéciale Stéphanie Maurice.

11h05

Dans le Nord parisien, les traces d’une nuit agitée. Avenue de Flandre, devant la Porte des Flamands, une poubelle à moitié calcinée témoigne des violences de la nuit dernière. Buvant son café allongé à deux pas, en terrasse de la brasserie Le Flandre, Liz fixe la scène : «J’habite juste derrière. Hier, pour rentrer chez moi, je suis passée ici à vélo. Des dizaines de jeunes tiraient des feux d’artifice dans tous les sens, et sur quelques policiers au milieu de la rue.» Sur la route, restent également des matelas brûlés et des morceaux de verre que les automobilistes et les deux roues hésitent à franchir. De notre journaliste sur place, Alexis Pfeiffer.

11h03

La CGT Intérieur réclame que «l’IGPN devienne une autorité administrative indépendante». Dans un communiqué publié ce jeudi matin, la CGT des services de l’Etat et sa branche spécifique au ministère de l’intérieur, minoritaire, proclame que «les pouvoirs publics doivent réagir». Tout en appelant à «attendre les conclusions des deux enquêtes ouvertes», le syndicat réclame que «l’Inspection Générale de la Police Nationale devienne une autorité administrative indépendante» et que «les éléments de l’enquête doivent être rendus publics au plus vite». Plus largement, la CGT Intérieur estime «nécessaire de procéder à une profonde réforme de l’usage de la force publique, de son cadrage et du fonctionnement global du service public de la police». «Partout et plus particulièrement dans les quartiers populaires, dans les zones paupérisées, enclavées, la police nationale doit recouvrer ses missions et action de proximité alors qu’elle est cantonnée à un rôle strictement répressif ce qui peut conduire à toutes les dérives», estime encore le syndicat.

10h46

Mort de Nahel : état de légitime colère. Pour l’anthropologue Didier Fassin, les protestations qui s’expriment dans la rue après la mort de l’adolescent mardi sont notamment le résultat de la normalisation du mensonge jusqu’au plus haut niveau de l’Etat.

Pour aller plus loin
10h42

Éric Dupond-Moretti et Gérald Darmanin sur le terrain. Au lendemain d’une nouvelle nuit d’émeute et après la réunion de la cellule interministérielle de crise ce jeudi matin, les ministres régaliens sont de sortie. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin est attendu à midi dans le Nord. Le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, se rendra à Asnières (Hauts-de-Seine) à midi, voir un tribunal de proximité qui a été incendié. Il se rendra ensuite au centre pénitentiaire de Fresnes, à treize heures trente, qui a, lui aussi, été pris pour cible.

10h37

Renaissance, droite et extrême droite ciblent LFI. Voilà de nouveau la France insoumise au cœur des critiques de la majorité relative et de la droite. Cette fois, à propos de l’affaire Nahel. Depuis ce jeudi matin, sur les réseaux sociaux, de nombreux élus prennent la parole pour pilonner le député LFI David Guiraud qui jeudi soir affirmait sur BFM «ne pas [appeler] au calme mais à la justice». Selon ce dernier «c’est aux policiers de se calmer». «Ras-le-bol de ces élus qui utilisent les habitants des quartiers comme bouclier à leur projet politique. Les déclarations de ce député deLFI sont irresponsables», grogne la macroniste Nadia Hai, jamais avare d’une attaque contre le mouvement fondé par Jean-Luc Mélenchon. Pour le LR Julien Dive, par ses mots, David Guiraud «devient comptable [des] agissements inacceptables» de la nuit dernière.

10h29

A Mons-en-Baroeul, l’émotion est vive au lendemain d’une nuit de violences. Devant la mairie saccagée de Mons-en-Baroeul, dans la banlieue de Lille, murs vitrés explosés, traces de fumée, l’émotion est grande. «Pourquoi tout casser ?», se lamente une dame. Un groupe de mères au foyer, certaines voilées, d’autres pas, ne veulent pas croire que ce soient des gamins de Mons : «Ils ont des valeurs, on les connaît tous. Des jeunes cagoulés, ça peut être n’importe qui.» Elles s’indignent aussi de la mort de Nahel, mais «ils auraient dû trouver d’autres moyens, manifester calmement. Cela ne le fera pas revenir», estime Nayla. Elles rappellent qu’en ce moment, c’est l’Aïd, l’équivalent de Noël dans la religion musulmane, ce qui rend les violences encore plus insupportables. «On tombe de haut», soupire Sara, bénévole pour une association de danse et de musique, qui devait tenir un gala tout ce week-end dans la salle Allende, incendiée. L’inquiétude porte aussi sur les cartes d’identité et les passeports renouvelés en prévision des vacances : sont-ils partis en fumée ? De notre envoyée spéciale Stéphanie Maurice.

10h22

«Il serait inexplicable et inexcusable que le pouvoir ne change rien», affirme Clémentine Autain. «Exprimer une émotion ne suffit pas. Il est urgent de changer la doctrine du maintien de l’ordre pour viser la désescalade de la violence», scande Clémentine Autain dans un tweet publié ce jeudi matin, avant d’appeler à «en finir avec une police qui se contrôle elle-même.» «Il serait inexplicable et inexcusable que le pouvoir ne change rien», ajoute la députée de Seine-Saint-Denis, reprenant les adjectifs employés par Emmanuel Macron mercredi pour qualifier la mort de Nahel.

10h20

A Villeurbanne, les habitants inspectent les dégâts. On se promène jeudi matin le long de l’immeuble du 5, boulevard Honoré-de-Balzac à Villeurbanne, au pied du tramway. Certains prennent des photos avec leur téléphone et d’autres s’arrêtent un moment pour évaluer les dégâts. La partie supérieure du bâtiment de sept étages a été noircie par les flammes. Le feu semble s’être propagé dans des appartements dont les balcons sont en partie détruits. «Il ne faut pas non plus s’en prendre aux habitations. Il y a des femmes, des enfants qui vivent ici», regrette Bizon D., un habitant du quartier. Casquette sur la tête et sacoche en bandoulière, le jeune homme de 23 ans partage néanmoins la colère des banlieues depuis la mort de Nahel à Nanterre : «Si je n’avais pas ma petite famille, je serais en première ligne dans la rue», assure-t-il. De notre reporter sur place, Théo Mouraby.

10h18

Les voitures de la police municipale de Neuilly-sur-Marne.

10h13

«Peu importe s’il était connu ou pas des services de police», affirme Camille Chaize. «Cela n’a pas de sens de réfléchir ainsi, ce n’est pas l’objet du débat», scande Camille Chaize. Invitée au micro de France Inter ce jeudi matin, deux jours après la mort de Nahel tué par un tir policier, la porte-parole du ministère de l’Intérieur assure que «peu importe s’il était connu ou pas des services de police». Car depuis la mort de l’adolescent mardi 27 juin, plusieurs commentateurs ont évoqué le casier judiciaire de la jeune victime. Des fuites parfois utilisées par la droite ou l’extrême droite pour atténuer la portée du drame, sinon le justifier. Notre Checknews.

10h04

«Ils ont mis le feu à tout», le maire de Mons-en-Baroeul raconte une nuit de destructions. Rudy Elegeest est dépité. Cette nuit, «une cinquantaine d’individus cagoulés» ont tiré contre sa mairie de Mons-en-Baroeul, à coups de mortier d’artifice aux alentours de vingt-trois heures trente. Les tirs se sont «achevés difficilement vers quatre heures et demie». «Ils sont rentrés (dans la mairie) et ils ont mis le feu à plusieurs endroits», a-t-il poursuivi. «On a échappé au pire, parce qu’il y avait trois agents à l’intérieur» qui «se sont cachés pour échapper à la fois à cette violence terrible et aux flammes». Les assaillants «se sont ensuite attaqués à une très grosse salle des fêtes, située en face de l’Hôtel de ville», puis «une autre salle encore à côté». «Ils ont mis le feu à tout», a constaté l’édile, qui juge «les dégâts matériels absolument considérables.» «Le rez-de-chaussée de la mairie est totalement ravagé», a-t-il dit, évoquant également des incendies de voitures dans sa ville.

9h56

Un garage incendié à Valenciennes.

9h52

«Sans justice et sans vérité, il n’y aura pas de paix», lance Marine Tondelier. La secrétaire nationale d’EE-LV était invitée de France Info ce matin. «L’apaisement ne se décrète pas sur un plateau. Cela se construit très concrètement. Il faut bien prendre conscience que sans justice et sans vérité, il n’y aura pas de paix. […] Tant qu’on ne traitera pas sereinement et précisément ces sujets alors on aura du mal à apaiser effectivement», déclare-t-elle. Plus tôt, elle rappelait les contrôles au faciès, «le racisme dans la société et le racisme dans la police». «On a du mal à adresser cette question», poursuit-elle, relevant que la France a le plus faible indice de confiance entre la police et sa population en Europe.

9h43

Éric Ciotti demande le déclenchement «sans délai de l’état d’urgence» là où «des incidents ont éclaté». Dans un tweet publié ce jeudi matin, le président de Les Républicains Éric Ciotti a dénoncé des «images d’émeutes insupportables», avant de demander «le déclenchement sans délai de l’état d’urgence partout où des incidents ont éclaté.» Une demande qui s’inscrit dans le sillage de celle formulée par Eric Zemmour plus tôt dans la matinée, qui réclamait «l’état d’urgence dès ce soir».

9h39

La mairie de l’Ile-Saint-Denis incendiée.

9h25

Nahel tué par un policier à Nanterre : un adolescent «apprécié de tout le monde». Nahel, 17 ans, a été tué par un tir policier mardi 27 juin alors qu’il se trouvait au volant d’une voiture, pour des raisons qui interrogent désormais jusqu’au sommet de l’Etat. Au lendemain de sa mort, les hommages affluent sur les réseaux sociaux mais aussi dans les prises de parole politiques. Celles et ceux qui connaissaient l’adolescent décrivent un garçon «très, très gentil», «apprécié de tout le monde», selon l’un des avocats de la famille, Abdelmadjid Benamara.

9h20

Plusieurs bâtiments publics dégradés à Neuilly-sur-Marne en Seine-Saint-Denis.«Une école maternelle dégradée, les véhicules de la police municipale calcinés, la médiathèque et le service logement incendiés» : sur Twitter, le maire de Neuilly-sur-Marne, Zartoshte Bakhtiari (SE), a partagé plusieurs photos témoignant des dégradations de sa commune, se disant par ailleurs «terriblement choqué».

9h14

Stéphane Troussel appelle à revoir la doctrine d’utilisation des armes à feu. «Le refus d’obtempérer ne peut pas donner un permis de tuer. A l’évidence il faut agir maintenant pour qu’un tel drame qui n’est malheureusement pas isolé ne se reproduise pas et recréer un lien de confiance entre la police et la population», explique Stéphane Troussel, président (PS) de Seine-Saint-Denis. Il s’exprime au micro de FranceInfo. Relancé sur la loi de 2017 qui élargit les conditions d’utilisation des armes à feu, il regrette une «formulation trop ambiguë» et appelle à «tirer les conséquences» du drame de la mort de Nahel et revoir la doctrine d’utilisation des armes à feu par les forces de l’ordre.

9h04

Emmanuel Macron change de ton et dénonce «des scènes de violences» contre «les institutions et la République» qui sont «injustifiables». Après avoir dit son émotion hier, suite à la mort du jeune Nahel, le Président de la République condamne la nuit de violence et notamment les attaques contre des mairies, écoles et commissariats. Des attaques «injustifiables» contre «des institutions et la République». En ouverture de la cellule interministérielle de crise qu’il a convoqué au ministère de l’Intérieur, le chef de l’Etat a souhaité que «les prochaines heures» soient celles du «recueillement» et du «respect» alors qu’une marche blanche est organisée pour Nahel, 17 ans, tué mardi par un policier lors d’un contrôle routier à Nanterre.

9h00

Une voiture brûle à Nanterre.

8h57

Eric Zemmour demande «la mise en place de l’état d’urgence dès ce soir». L’ancien candidat à l’élection présidentielle étale ses obsessions tristes. Parlant dans un tweet des «enclaves étrangères» qui «ont encore montré de quoi elles étaient capables», Eric Zemmour, déjà condamné pour provocation à la discrimination raciale, «réclame la mise en place de l’état d’urgence dès ce soir», car, selon lui, «c’est la soumission qui excite les criminels».

8h50

Mort de Nahel à Nanterre : polémique autour du casier judiciaire de l’adolescent tué par la police. Plusieurs commentateurs ont évoqué le casier judiciaire de la jeune victime, abattue par un policier mardi 27 juin, suscitant une réaction de ses avocats. Nos explications.

8h47

Cinq lignes de tramway à l’arrêt en Île-de-France. «Par mesure de sécurité», cinq lignes de tramway sont immobilisées ce jeudi matin : les T1, T4, T5, T6 et T8 sont à l’arrêt, prévient la RATP. Le trafic doit reprendre aux alentours de 10 heures, hormis sur le T4, annoncé pour 14 heures. Sur Twitter, l’Association d’usagers des lignes RER et Transilien«Plus de train» appelle : «à la désescalade et au respect des agents du service public, en premier lieu les policiers et gendarmes.» «Nous appelons aussi au respect des biens publics», poursuit l’association, appuyant son tweet d’une photo d’un tramway partiellement désossé par les flammes. Perturbé également, le réseau bus reprend progressivement.

8h32

Quatre blessés à Villeurbanne. Un incendie probablement lié à des tirs de mortier d’artifice s’est produit dans la nuit de mercredi à jeudi dans un immeuble de Villeurbanne, faisant quatre blessés légers, a-t-on appris auprès des pompiers. La préfecture du Rhône a par ailleurs annoncé que quatre personnes avaient été interpellées et une quinzaine de personnes blessées chez les forces de l’ordre lors d’incidents à Lyon où un «dispositif très mobile» avait été mis en place pour suivre les groupes d’un quartier à l’autre.

8h30

«La situation est stabilisée». La «nuit a été d’une extrême intensité avec des violences urbaines plus diffuses, plus nombreuses un peu partout sur le territoire», explique sur RMC La porte-parole du ministère de l’Intérieur Camille Chaize qui parle d’une situation «stabilisée». «On s’attendait à ce type d’évènements, on y était préparé». «Du côté de la préfecture de police, il y a la volonté de maintenir l’échange pour permettre que tout se passe le mieux possible», conclut-elle.

8h18

Borne reste à Paris. La Première ministre devait se rendre en Vendée jeudi mais Matignon annonce qu’elle annule son déplacement en raison de la situation.

8h07

La gauche présente à la marche blanche. Il y aura des têtes d’affiches politiques à Nanterre pour l’hommage au jeune Nahel. Dans un communiqué, le Parti socialiste a annoncé la présence de son premier secrétaire, Olivier Faure. «Nous soutenons l’appel au calme du maire de Nanterre «pour sortir de cette spirale destructrice, écrivent les socialistes. En accord avec la famille et le maire de Nanterre, nous serons présents à la marche blanche organisée demain.» Le patron du PCF, Fabien Roussel sera lui aussi présent.

8h00

Des policiers sous des mortiers d’artifice à Nanterre.

7h42

Réunion au sommet. Emmanuel Macron a convoqué jeudi une cellule interministérielle de crise (CIC) qui doit se tenir à 8 heures au ministère de l’Intérieur, en réaction aux violences qui se sont déroulées après la mort du jeune Nahel, tué par un policier, a annoncé l’Elysée.

7h20
A lire aussi
7h18
7h12

Les interpellations s’enchaînent. Un total de 150 personnes ont été interpellées dans la nuit de mercredi à jeudi et plusieurs bâtiments publics ont été «incendiés ou attaqués», selon le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

Ce champ est nécessaire.

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*