Arguments pour la lutte sociale |
aplutsoc – Juin 30
Le meurtre de Nahel, âgé de dix-sept ans, Mardi 27 Juin 2023 à Nanterre, tué à bout portant d’une balle dans la poitrine lors d’un contrôle routier, est la victime de trop. PEPS apporte tout son soutien à sa famille contre ce drame et contre cette injustice. Alors que les morts victimes de la police s’égrènent au fil des années, le meurtre de Nahel, les mensonges des policiers et le cynisme des syndicats de police, rappellent que ces violences ne sont pas une erreur ou une bavure, mais qu’elles sont les conséquences d’un système qui nourrit les violences policières comme des éléments constitutifs de la police française, stratégies de maintien de l’ordre et garantes de la sécurité de l’état. Dans l’histoire, la police française est connue pour sa barbarie, police de l’ordre contre la chienlit et les luttes ouvrières et populaires et massacre des communards. Police coloniale, elle fut remarquée pour son inventivité dans le domaine de la torture. Ses héritiers firent noyer des centaines d’algériens dans la Seine le 17 octobre 1961. Michèle Alliot Marie avait d’ailleurs vanté l’efficacité du maintien de l’ordre à la française à son ami le dictateur tunisien Zine Ben Ali aux débuts du printemps arabe. La police de 2023 s’inscrit dans cet héritage colonialiste et autoritaire qui se sent pousser des ailes dans les quartiers populaires. De Malik Oussekine à Adama Traoré, de Zineb Redouane à Steve Maia Canico, de Rémi Fraisse à Serge, de Cédric Chouviat à Nahel, les morts et les blessés se suivent et s’accélèrent, chaque fois amoindris par une Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN) conciliante et par un ministre de l’intérieur qui sait qu’il doit son poste à l’efficacité répressive de sa police. Si les violences policières privilégient les quartiers populaires, elles concernent toute la population. N’importe qui risque son intégrité physique, quand ce n’est pas sa vie, parce qu’il est au mauvais endroit au mauvais moment, parce qu’il refuse d’obtempérer ou bien parce qu’il ose faire usage de son droit constitutionnel à manifester ses opinions. Pour assurer la tranquillité publique, nous avons besoin de personnes pacifiques, responsables et formées à la protection des plus vulnérables, minorités opprimées, familles modestes, jeunes et victimes de violences domestiques. Nous ne voulons plus des voyous en uniforme qui terrorisent nos enfants. Nous sommes tous concernés. Ne commettons pas la même erreur qu’en 2005, quand la jeunesse des quartiers s’est retrouvée seule face la répression suite à la mort de Zied Benna et de Bouna Traoré. Habitants des quartiers populaires, Gilets Jaunes des périphéries, activistes écologistes, militants syndicaux, mères et pères de famille et usagers des transports, soulevons-nous contre ces meurtres. Dans toutes les villes et les villages, réunissons-nous pour mettre en place des comités contre la répression sociale et policière, pour unir nos forces et pour préparer l’autodéfense. Cette police n’a pas la violence légitime.
Désarmons la police. PEPS, 28 juin 2023. Source : https://confpeps.org/ |
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