Arguments pour la lutte sociale |
L’exécutif Macron est engagé dans un coup d’État rampant car il ne peut faire autrement. Le Conseil constitutionnel, après une forte hésitation, a décidé de lui donner un bail en validant sa loi contre les retraites. Mais sa victoire sur ce sujet n’a été fonction que du refus des directions syndicales d’aller vers un affrontement national, central et rapide, que Macron aurait perdu – c’est bien pour cela qu’elles ne l’ont pas voulu. Macron se trouve depuis contraint d’engager la mutation autoritaire des institutions, mutation conforme à la constitution de 1958 mais qui vise à en achever la réalisation, sous peine de s’effondrer. Il y a urgence pour le capitalisme français, comme l’indique l’amplification de son effondrement africain. Ce processus a été engagé avec la dissolution des Soulèvements de la Terre, message de guerre aux générations grandissantes et futures, poursuivi par la répression sauvage d’une partie de la jeunesse, et par l’alliance ouverte du ministre de l’Intérieur et des ligues policières factieuses exigeant pour leurs sbires un statut supra-légal hors droit. Or, c’est précisément sur l’acte initial de l’offensive actuelle contre les libertés publiques que porte l’avis du Conseil d’État suspendant la dissolution des Soulèvements de la Terre. Juridiquement, le Conseil d’Etat ne pouvait, à moins de se faire hara-kiri, faire moins. Il avait été saisi, comme il l’indique lui-même, par quantité de « particuliers », associations et forces politiques. Il précise ne pas se prononcer sur « le fond », ce qu’il fera à l’automne. Cependant, les considérations explicites qui motivent la suspension portent bien sur le fond : un « doute sérieux » pèse sur la notion de « trouble grave à l’ordre public »‘ invoquée par l’exécutif Macron/Darmanin qui prétend combattre, rappelons-le, l’ « écoterrorisme », c’est-à-dire interdire l’action directe contre la destruction des conditions élémentaires de la vie. Quelques jours après le bien pâle remaniement du gouvernement Borne, c’est là une claire première défaite politique infligée à ce pouvoir. Cela signifie que son maintien, le maintien de Macron, et la préservation des libertés publiques au sens du droit et de l’État de droit, de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, sont incompatibles. Et cela rappelle, surtout, que la victoire des libertés est possible, comme l’était la victoire sociale ce printemps, mais qu’il n’y a pas de question plus politique et plus immédiate, bien plus politique et bien plus immédiate que toutes les combinazione sur les élections censées se dérouler en 2024 ou en 2027, que celle de la chute de Macron et de l’ouverture d’un changement de régime allant dans le sens de la démocratie. |
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