À Lalbenque dans le Lot, Jean-Yves l’épouvantail, fait débarquer les gendarmes
Les participants du festival culturel Occitan, Estiv’oc ont été témoins d’une énième dérive de l’ordre républicain.
Dans le cadre d’un concours d’épouvantails pour enfant proposé pendant l’événement, une des créations se démarque. Jean-Yves est un postier punk qui porte un t-shirt sur lequel est écrit «ACAB ».
C’est un enfant de dix ans amateur de lecture qui l’a construit en s’inspirant notamment de personnages issues de la bande-dessinée « Les Vieux Fourneaux ».
Présent sur le festival, un policier qui n’était pas en service s’énerve en le voyant, et évoque une grave incitation à la haine.
Dans Médiapart, une bénévole témoigne de son discernement douteux et de son argumentation imparable de flic moyen « Il nous a assuré que c’était une incitation à la haine, et nous a expliqué que c’était comme si on disait que tous les Noirs et les Arabes sont tous des cons. ».
Fidèle aux traditions de la police française, le délateur ne compte pas en rester là et appelle les autorités.
Deux gendarmes interviennent sur les lieux, et demandent à voir l’épouvantail comme si ce dernier devait subir une vérification d’identité.
Le ton menaçant, ils demandent à Emma, bénévole du festival, de lire à haute voix le terme écrit sur le t-shirt de l’épouvantail et de le définir.
Ils évoquent aussi des possibles suites.
Présidente de l’association locale Sulpic, Sarah rappelle à juste titre que les concours d’épouvantails au même titre que les carnavals revendiquent naturellement un caractère de satire contestataire, parfois transgressif.
Avant l’intervention des militaires assermentés, le créateur de Jean-Yves l’épouvantail est ressorti victorieux du concours avec 34 votes sur 80.
Cette histoire est loin d’être anodine et s’inscrit dans la continuité de plusieurs cas d’atteintes graves à la liberté d’expression.
Le fait même d’avoir dépêché des gendarmes par ordre d’un Major, démontre où sont les priorités de l’État policier et jusqu’où il est prêt à aller.
Toutes les réactions :
226
Poster un Commentaire