Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie qui a pris le pouvoir, avec à sa tête le général Abdourahamane Tiani, a pris la France, l’ex-puissance coloniale, pour cible privilégiée.
Les partisans des militaires ayant pris le pouvoir à Niamey se sont retrouvés, samedi 26 août, dans le stade Seyni Kountché, le plus grand du Niger. Quelque 20 000 personnes se sont rassemblées pour soutenir le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), le régime militaire issu d’un coup d’Etat. Des drapeaux nigériens, algériens, russes, parsemaient les tribunes.
Ce nouveau rassemblement en soutien au CNSP se déroule au lendemain de sa décision d’expulser l’ambassadeur de France au Niger, Sylvain Itté, pour n’avoir pas répondu à une « invitation » du ministère des affaires étrangères nigérien mais aussi pour « d’autres agissements du gouvernement français contraires aux intérêts du Niger ». Il a été donné à M. Itté quarante-huit heures pour quitter ce pays.
Paris a répliqué en affirmant que « les putschistes n’ont pas autorité pour faire cette demande, l’agrément de l’ambassadeur émanant des seules autorités légitimes nigériennes élues », celles du président Mohamed Bazoum.
La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a décidé après le coup d’Etat d’imposer de lourdes sanctions économiques et financières au Niger, suspendu de cette organisation, et a également menacé d’y intervenir militairement afin de rétablir Mohamed Bazoum dans ses fonctions.
Efforts diplomatiques
Toutefois, les efforts pour une solution diplomatique se poursuivent. Des émissaires algériens se sont rendus dans la région et, samedi, la secrétaire d’Etat américaine adjointe chargée des affaires africaines, Molly Phee, a rencontré les responsables de la Cedeao à Abuja, la capitale du Nigeria, qui en assure la présidence.
La décision d’expulser l’ambassadeur de France est l’aboutissement d’un mois de manifestations, décisions et déclarations hostiles à la politique française depuis le coup d’Etat contre M. Bazoum, toujours détenu avec une partie de sa famille.
Le Monde avec AFP
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