Israël: la police tire à balles réelles sur des manifestants érythréens lors d’affrontements

Dans le sud de Tel-Aviv, parmi les quartiers les plus défavorisés de la métropole israélienne, des demandeurs d’asile érythréens ont tenté ce samedi 2 septembre d’empêcher la tenue d’un événement marquant le 30e anniversaire de l’indépendance de l’Érythrée. Très vite, cela a tourné à la violence : une centaine de manifestants ont été blessés, certains gravement, 35 policiers ont également dû recevoir des soins et 39 manifestants ont été arrêtés.

Des forces de l’ordre israéliennes poursuivent des manifestants érythréens à Tel Aviv, le 2 septembre 2023. © Ohad Zwigenberg / AP

« Malheureusement, depuis la matinée, les parties n’ont pas respecté les conditions du permis de manifester, explique Hayim Boublil, chef de la police du sud de Tel-Aviv. Ils sont venus en masse pour empêcher le festival. Nous avons alors décidé d’utiliser des moyens spécifiques pour les disperser. »

Des manifestants ont notamment saccagé un bâtiment où devait se dérouler un événement organisé par l’ambassade d’Érythrée. « La communauté érythréenne se divise en deux : ceux qui sont pour le régime et ceux qui sont contre, explique Asante, un demandeur d’asile érythréen et opposant au gouvernement. Je suis parti d’Érythrée à 13 ans. Les partisans du régime ont voulu faire un festival pour leur gouvernement. Et nous, on n’est pas d’accord ! »

« Les policiers, qui craignaient pour leur vie, ont tiré à balles réelles sur les émeutiers », a ajouté la police dans un communiqué, précisant que 27 de ses membres avaient été blessés dans les affrontements. La police a précisé que 39 suspects avaient été arrêtés, pour avoir « agressé des policiers et leur avoir jeté des pierres ». Certains portaient « des armes, des bombes de gaz d’auto-défense et des pistolets électriques paralysants ».

Près de 20 000 demandeurs d’asile érythréens vivent en Israël à l’heure actuelle. La plupart d’entre eux sont arrivés illégalement par la péninsule du Sinaï et sont installés dans des quartiers du sud de Tel-Aviv.


Un jeune Falasha, en Éthiopie en 2005.

Les juifs d’Ethiopie en Israël

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Ils sont venus en deux vagues : l’opération Moïse dans les années 80, et l’opération Salomon dans les années 90. Comment les juifs d’Ethiopie se sont-ils intégrés ? Sont-ils acceptés en tant que juifs, et noirs ? Et comment voient-ils la question des migrants illégaux, non juifs, venus d’Erythrée ou du Soudan, qui secoue actuellement Israël ?Avec Lisa Anteby-Yemini,  auteure d’un ouvrage de référence sur ce sujet chez Albin Michel.

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