GERARMICH SUR MEDIAPART PENSE VRAIMENT BIEN

Je ne vois pas dans le passé l’écho de telles horreurs. Surtout leur non traduction dans la presse et les médias en général. Une ambulance explosée, et même cent gamins disparus dans un tir de missile semblent devenu habituel, légitimé par la chasse à un « terroriste » à éliminer. Imaginons qu’un membre du Hamas se cache dans Paris, que sa présence soit envisagé dans l’immeuble de radio France, par « Tsahal » ce nom qui évoque une bête immonde, hors contrôle. Notre pays serait il « étonné » par une frappe massive sur le bâtiment ramenant les victimes sà des dégats collatéraux ?.. « Étonné », voilà donc le mot diplomatique que la France à transmis au gouvernement israélien quand ils ont frappé hier l’institut Français!…C’est de la soumission volontaire au pire.

Je dirais que cela est lié à une sorte de tentative israélite, pour vérifier jusqu’à quel point elle peut pousser le bouchon ! Non que mon indignation, dans cet exemple, soit supérieure évidemment à celle qui concerne le sort des civils, menacés et tués même dans les sanctuaires des hôpitaux ou des ambulances. Ce que je veux signifier c’est que tout cela est lié à des buts différents, mais visant le même objectif, celui de défier les lois ordinaires et de s’extraire des conventions admises. Le mot « vengeance » notion archaïque qui ne devrait pas être dans la bouche de n’importe quel responsable politique, est le mantra pourtant de Nethanyahou, mais relève lui aussi d’une volonté de manipulation, en surfant sur les sentiments extrèmes, voulant se dédouaner des conventions, des lois, pour cacher son but. Ce problème ne serait il pas une solution?..Enfin régler le problème palestinien? Pousser la foule vers l’Egypte vers l’exode, ou l’éliminer. Le palestinien errant prendra t’il la place du juif errant dans ce jeu mortifère du mouchoir?….Les pires souvenirs reviennent, mais la volonté d’amnésie de certains fait craindre le pire. A la vue de l’importance qu’on apporte à la vie d’un Palestinien, qu’on frappe par dizaine de milliers, des enfants qu’on passe à la broyeuse, on repense à la notion de sous homme, tristement célèbre. Il faut se voiler les yeux pour ne pas repenser à l’histoire, qui normalement nous amène à ne pas être complice du pire.

La capacité de notre pays de se mentir et de dédramatiser et de légitimer l’horreur de Gaza n’a pas trop d’exemple dans le passé. Du moins à ce point cardinal. On observera la différence flagrante avec l’émotion sur l’Ukraine, et la dénonciation de Boutcha ou des bombardements sur les hôpitaux de Marioupol.  J’ai entendu par contre énormément d’analyses pour dénoncer « l’antisémitisme ». Sujet brûlant, à manier avec énormément de précautions. On condamné à des « un an de prison » ceux qui dérapent à ce sujet.

Mais la notion d’antisémitisme, employée à tort et a travers,  quand le mot « sionisme  » et « colonisation » sont absents, ne sert elle pas à délégitimer  tous ceux qui dénoncent la politique israelienne, dans une belle tentative de manipulation outrancière, de Nethanyahou et de ses supporters, se mettant « chat perché » en employant l’histoire ? La France n’est pas scandalisée même  quand on bombarde ses représentations. Elle est juste « étonnée »…Le même mot n’est pas même employés pour dénoncer les massacres en chaîne, qui sont vus comme des dégâts collatéraux, dont je suis sûr que le terme « nécessaire » peut être trouvé ailleurs que dans les discours de Blinken, qui était horrifié par Boutcha.  Les mots sont très importants, dans ce qu’ils révèlent…

Le mot « pause » est évoqué par les partenaires de l’indignation, demandés humblement à Israel, qui réfute un arrêt transitoire dans la suite de ses exactions indiscriminées, ne révélant pas évidemment dans leur répétition d’un accident « collatéral », mais bien d’un plan planifié, dont on sait bien le sens, à moins de vouloir rester aveugle. « Pause » ramené à l’obligation de se reposer, comme les ouvriers travaillant dans un abattoir. Mais on ne demande pas « l’arrêt de l’horreur ».

« La rue » mot plein de morgue pour délégitimer le droit des peuples à dénoncer le crime, revient néanmoins sur le devant. L’émotion est énorme dans le monde entier. Même la prestigieuses université Harvard est clivée, comme à l’époque du Vietnam, face à l’indicible. La haine sort de cette cornue, de cet ouragan à venir, dont nul ne sait comment il va exploser, après l’avoir tant compressé. « Qui souffle le vent récolte la tempête… »


Arafat est mort. Il ne reviendra pas. Par contre Marwan Barghouti, condamné à perpétuité en 2004 ; est souvent présenté comme l’homme de l’unité politique palestinienne. C’est certainement un homme dangereux pour Nethanyahou, car crédible, au contraire du Hamas que celui ci préférera car il est plus facile de caricaturer la lutte Palesténienne à travers les extrémistes, que dans une possibilité d’un état dont il ne veut pas voir le jour.

Le Hamas n’est pas issu de nulle part. C’est une bête qui a surgi de la cornue des influenceurs externes, d’obédience islamamistes, et à la fois de la complicité matoise de Netanyahou et des extrémistes.  »

« Les Israéliens ont récolté la fin de semaine dernière ce que le premier ministre Netanyahou a semé depuis le milieu des années 1990 », résume en entrevue le politicologue israélien Uriel Abulof, joint par Le Devoir à Jérusalem, mardi. Il est professeur à l’Université de Tel-Aviv. « Netanyahou a d’abord soutenu le Hamas pour diviser les Palestiniens et saper le Fatah et l’Autorité palestinienne, plus modérés, et ce, afin de faire avancer sa thèse voulant qu’il n’existe aucun partenaire sérieux pour la paix.  » Extrait du journal « le devoir »

Tout le monde s’accordera à l’horreur des exactions, un pogrom, liés aux combattants  du Hamas. Une fois que l’on a dit ça, on a le choix de rester tétanisés, et de surjouer la surprise, face à un évènement que tout le monde redoutait, ressemblant à un retour du frustré, du refoulé, ou  d’amorcer un second volet d’horreurs sans pareil, se mettant au même niveau que celui qu’on condamne. Ou de réfléchir et d’amorcer un changement.

Israël a choisi la première option, qui est une impasse totale, multipliant les crimes contre l’humanité.. Le crédit d’un peuple auprès des autres,  s’attache à ce genre de chose, quand les instances politiques, ou la conscience de la rue, n’ont pas même été capable d’évincer Netanyahou pour incompétence totale, et le mot est faible. Laisser les rènes du pouvoir à ce type qui tente de rester au pouvoir en tétanisant par sa brutalité et son incapacité politique de se mettre au niveau du défit, est consternant. Tout autant le silence et la complicité de l’occident qui jouent eux aussi leur crédibilité sur fond de paix civile.

La haine colonise le monde entier, et cet événement majeur est aussi lourd de conséquences que la chute du mur de Berlin.  en 89. A propos du mur qui sépare les communautés Palestiniennes et israéliennes, on ne cherche qu’à le consolider. J’ai lu hier que les travailleurs Palestiniens qui bossaient en Israël ont été « libérés », c’était le mot affreux, dans l’enclave de Gaza, où il y aura bientôt plus de bombes lancées que d’habitants, ce qui est une gageure. Le cynisme et le crime à l’état pur, de façon kafkaïenne. C’est la première fois que je lisais qu’on pouvait libérer des hommes qui ne sont coupables de rien, dans une prison à ciel ouvert, devenu d’ailleurs en plus,  « charnier à ciel ouvert »…..

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