Le cessez-le-feu récemment conclu à Gaza a été le premier signe d’humanité après des semaines de violence incessante. Cependant, cela a été tout sauf une solution. Certes, tout répit pour les habitants de Gaza était le bienvenu, surtout s’il leur permettait d’avoir accès à des fournitures médicales, de la nourriture et de l’eau. Cependant, compte tenu des besoins incommensurables, ces 7 jours de cessez-le-feu ont été largement insuffisants pour organiser l’acheminement d’une aide suffisante. Et maintenant, le cessez-le-feu est terminé.
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L’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait récemment recensé 178 attaques contre les soins de santé, faisant 22 morts et 48 blessés parmi le personnel de santé en service. Le personnel médical, y compris celui de MSF, est totalement épuisé et désespéré. Certains ont dû amputer des enfants souffrant de graves brûlures sans anesthésie ni matériel chirurgical stérilisé. Ils voient les gens mourir dans la douleur. En raison des évacuations forcées par les soldats israéliens, certains médecins ont dû abandonner des patients et ont été confrontés à un choix inimaginable : leur vie ou celle de leurs patients. Rien ne peut justifier de telles atrocités.
MSF a récemment envoyé une équipe internationale d’urgence à Gaza pour aider nos collègues palestiniens en renforçant les capacités médicales et chirurgicales dans les structures de santé. Malheureusement, leurs activités ont été sévèrement limitées en raison de l’ampleur des pertes humaines, de la destruction des infrastructures, du manque de fournitures essentielles telles que le carburant et de l’insécurité persistante. Nous voulons et devrions faire beaucoup plus. Aujourd’hui, c’est tout simplement impossible en raison du siège et de la guerre qui se poursuit sans relâche.
Depuis le début du blocus en 2007, la bande de Gaza est la plus grande prison à ciel ouvert du monde. Depuis le début de cette dernière campagne militaire, le gouvernement israélien a également imposé un “siège total” à Gaza, empêchant les 2,3 millions de civils piégés dans l’enclave d’importer de l’eau, de la nourriture, du carburant et des médicaments. L’aide humanitaire indispensable ne peut désormais plus entrer en raison de ces restrictions inébranlables.
Nous sommes témoins de la violation ouverte du principe fondamental d’humanité.
Gaza, soumise à un blocus imposé par Israël depuis 2007, est la plus grande prison à ciel ouvert du monde. Dès le début de sa campagne militaire, le gouvernement israélien a imposé un “siège complet” à Gaza, interdisant l’entrée d’eau, de nourriture, de carburant et de médicaments pour les 2,3 millions de civils pris au piège dans l’enclave. En outre, des restrictions inflexibles ont été imposées à l’accès humanitaire, entravant l’acheminement de l’aide indispensable. Cette soumission d’une population entière à une punition collective constitue un crime de guerre au regard du droit international humanitaire (DIH).
Contrairement à ce que prétend Israël, l’attaque généralisée n’est pas uniquement dirigée contre le Hamas. Elle vise l’ensemble de Gaza et sa population, à n’importe quel prix. Même les guerres ont des règles.
Le nord de Gaza est en train d’être rayé de la carte. Le système de santé s’est effondré. Selon les autorités sanitaires de Gaza, plus de 14 000 personnes ont été tuées, dont la moitié sont des enfants. Cela représente une personne sur 200 à Gaza. Des dizaines de milliers de personnes sont blessées et les familles récupèrent leurs proches décédés sous les décombres. Selon l’ONU, 1,7 million de personnes ont été déplacées. Ces civils ont reçu l’ordre de se déplacer vers le sud, mais Israël bombarde également cette zone. Aucun endroit n’est sûr.
Notre équipe d’urgence à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, a signalé un afflux massif de blessés à la suite de bombardements et de frappes aériennes intensives, y compris dans les camps de réfugiés insalubres et surpeuplés où les gens survivent à peine grâce à une aide humanitaire limitée. Si les bombes ne les tuent pas, les maladies infectieuses et la faim le feront.
Nos équipes médicales en Cisjordanie signalent également des attaques contre les services de santé et une recrudescence de la violence, de la persécution et de l’intimidation. Selon l’ONU, plus de 200 Palestiniens ont été tués depuis le 7 octobre, soit par les Forces de défense israéliennes (FDI), soit par des colons.
Un cessez-le-feu durable est la seule solution pour mettre fin au massacre de milliers de civils supplémentaires et permettre l’acheminement de l’aide humanitaire qui fait cruellement défaut. MSF demande également la mise en place d’un mécanisme indépendant pour superviser l’acheminement adéquat des fournitures humanitaires à Gaza.
Cela doit cesser. Maintenant. Les attaques aveugles et incessantes, les déplacements forcés, les attaques contre les hôpitaux et le personnel médical, ainsi que le siège et la restriction de l’aide humanitaire.
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