INTERNATIONAL – Des nouvelles glaçantes. L’opposant russe Alexeï Navalny, qui alterne depuis trois ans entre des séjours d’isolement et de détention plus ou moins stricts, est désormais dans l’une des plus sévères colonies pénitentiaires russes, située dans l’Arctique. « Il est dans la colonie pénitentiaire numéro 3 de la localité de Kharp », a ainsi affirmé ce lundi 25 décembre sa porte-parole Kira Iarmych sur X (ex-Twitter). Elle précise que l’opposant « va bien » et que son avocat lui a rendu visite lundi.
Les proches d’Alexeï Navalny n’avaient plus de nouvelles depuis près de trois semaines. Cette absence d’information sur la position et l’état de santé de l’ennemi numéro un de Vladimir Poutine avait suscité la préoccupation de plusieurs capitales occidentales et de l’ONU. Jusqu’à début décembre, l’opposant russe était détenu dans la région de Vladimir, mais il devait être transféré pour une nouvelle peine de 19 ans de prison pour « extrémisme », prononcée en août. Cette peine devait être purgée dans une colonie pénitentiaire à « régime spécial », selon le jugement.
Retrouvé grâce à un difficile travail d’enquête
Pour retrouver l’opposant, sa porte-parole Kira Iarmych indique avoir dû mener un véritable travail d’enquête, avec pas moins de 600 demandes d’informations envoyées à la Cour suprême, qui affirme toujours ne pas avoir d’informations concernant Navalny. Alors pour le retrouver, « les avocats ont fouillé chaque centre de détention provisoire, parfois à plusieurs reprises. Nous avons fait plus que du travail juridique », rapporte Kira Iarmych.
Kharp, petite localité d’environ 5 000 habitants, est située en Iamalo-Nénétsie, région reculée du Nord de la Russie. Elle se trouve au-delà du cercle polaire arctique, comme vous pouvez le voir sur la carte ci-dessous, et plusieurs colonies pénitentiaires y sont situées.
Selon l’un des proches collaborateurs de Navalny, Ivan Jdanov, il s’agit de « l’une des colonies les plus septentrionales et les plus éloignées » de Russie. « Il est très difficile de s’y rendre et il n’y a pas de système de distribution de lettres ou (d’accès téléphonique) », a-t-il expliqué sur X. Pour Kira Iarmych, cette situation « est un exemple frappant de la manière dont le système traite les prisonniers politiques, en essayant de les isoler et de les supprimer ».
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