Le vote de la motion de rejet illustre les fragilités du gouvernement. Mais pour que ce ne soit pas l’extrême-droite qui capitalise sur la crise ouverte, il faut que le mouvement ouvrier construise une mobilisation pour le retrait de la loi et contre l’offensive réactionnaire en cours.
11 décembre
Cette décision est d’abord une énorme gifle pour Gérald Darmanin. Ces derniers jours, celui-ci semblait persuadé qu’un compromis finirait par être accepté par LR. Finalement, bien que le projet présenté à l’Assemblée nationale constitue une offensive de très grande ampleur contre les étrangers, la droite et l’extrême-droite ont décidé de poursuivre la surenchère réactionnaire, portant un coup au ministre de l’Intérieur.
Mais ce rejet ouvre plus largement une crise pour le gouvernement. Du point de vue de la loi immigration, si celle-ci devrait être renvoyée au Sénat ou discutée en commission mixte paritaire, la capacité de la macronie à trouver un compromis suffisamment dur pour des Républicains radicalisés et suffisamment « équilibré » pour une partie de ses députés tient de la quadrature du cercle. Dans le même temps, le rejet remet au premier plan les fragilités politiques de la macronie, avec des conséquences encore inconnues.
Alors que les ministres enchaînaient déjà ces dernières semaines les annonces anti-sociales – réforme du collège, attaque contre les seniors chômeurs, offensive contre les parents des quartiers populaires – le danger est cependant clair : que la crise ouverte « par la droite » soit résolue « par la droite ». Déjà, LR propose de revenir à un texte plus dur au Sénat, tandis que le Rassemblement national annonce vouloir déposer une nouvelle loi sur le sujet, encore plus raciste.
En ce sens, et pour empêcher que l’extrême-droite ne soit la grande gagnante de la situation, il y a urgence à ce que les directions du mouvement ouvrier proposent un plan, qui profite de la brèche ouverte pour opposer une riposte, en exigeant le retrait de la loi immigration, de toutes les lois racistes, et en construisant un front contre toutes les attaques en cours. Ces derniers mois, les directions syndicales ont été quasiment muettes sur la loi immigration, tandis que le choix de privilégier le dialogue social a désarmé notre classe et ouvert un boulevard aux attaques de la macronie.
Il faut opposer une voix et un plan de bataille aux tentatives de division raciste de Macron, Ciotti et Le Pen ! Seule une mobilisation des travailleurs, de la jeunesse et de l’ensemble des classes populaires permettrait de changer la dynamique actuelle et d’éviter une issue réactionnaire à la crise. Dans cette perspective, il y a urgence à construire un front de lutte, pour le retrait de la loi immigration et de toutes les lois racistes, pour des hausses de salaires générales, contre le durcissement autoritaire du régime.
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