Le candidat populiste a obtenu, samedi, 53,2 % des voix, contre 46,8 % pour le diplomate pro-européen Ivan Korcok, selon les chiffres publiés par l’Office slovaque des statistiques portant sur 99,8 % des suffrages.
Peter Pellegrini, allié du gouvernement populiste du premier ministre Robert Fico, a remporté, samedi 6 avril, l’élection présidentielle en Slovaquie, devançant largement, lors du second tour, le diplomate pro-européen Ivan Korcok, selon des résultats quasi-définitifs.
M. Pellegrini, un économiste de formation, a obtenu 53,2 % des voix, contre 46,8 % pour M. Korcok, selon les chiffres publiés par l’Office slovaque des statistiques portant sur 99,8 % des suffrages. Les analystes s’attendaient à un résultat plus serré. La participation au second tour du scrutin s’est élevée à 61,12 %.
« C’est une grande satisfaction », a déclaré M. Pellegrini dans un discours devant ses sympathisants. « Je veux être un président qui défendra les intérêts nationaux de la Slovaquie », a-t-il souligné. Il a assuré vouloir tout faire « pour que [le pays de 5,4 millions d’habitants] reste du côté de la paix et non du côté de la guerre ». L’invasion de l’Ukraine par la Russie a été l’un des éléments-clés de la campagne électorale, notamment depuis que le premier ministre populiste, Robert Fico, allié de longue date de M. Pellegrini, a remis en cause la souveraineté de Kiev et appelé à la paix avec Moscou.
Peter Pellegrini a été ministre dans les précédents gouvernements de M. Fico. Il l’a même remplacé au poste de premier ministre après la chute de son gouvernement en 2018, à la suite du meurtre du journaliste d’investigation Jan Kuciak et de sa fiancée, abattus à leur domicile. Le double meurtre avait déclenché une vague de protestations à travers le pays, qui avait contraint M. Fico à démissionner. Dans son dernier article, publié à titre posthume, M. Kuciak avait révélé des liens entre la mafia italienne et le gouvernement slovaque.
Un gouvernement populiste favorable à la Russie
En place depuis octobre 2023, l’actuel gouvernement, composé du parti Smer-SD de M. Fico, du mouvement HLAS-SD de M. Pellegrini et de la petite formation d’extrême droite SNS, a également interrompu l’aide militaire à l’Ukraine voisine. « Si Pellegrini gagne, la Slovaquie pourrait suivre la “voie Orban” », a estimé l’analyste Tomas Koziaka, faisant référence au premier ministre hongrois, Viktor Orban, favorable au Kremlin.
Mais il a aussi reproché à son adversaire « une campagne non transparente ». « Il s’avère qu’il est possible de devenir président de la République slovaque en propageant la haine », a-t-il lancé, reprochant à Peter Pellegrini et à son camp de l’avoir présenté lors de la campagne électorale comme un « candidat de guerre », favorable à l’engagement de la Slovaquie dans le conflit en Ukraine.
Peter Pellegrini remplacera la présidente libérale Zuzana Caputova. Bien qu’en Slovaquie les pouvoirs d’un président soient limités, il ratifie les traités internationaux, nomme les principaux juges et il est le commandant en chef des forces armées. Il peut également mettre son veto aux lois adoptées par le Parlement. M. Pellegrini deviendra officiellement président slovaque le 15 juin.
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