Elections européennes 2024 : dissolution de l’Assemblée nationale, RN en tête… ce qu’il faut retenir des résultats en France
Publié le 09.06.2024
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En arrivant en première position avec 31,5 % des voix à l’issue du scrutin européen, le Rassemblement national (RN) domine largement les autres partis. Le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé des élections législatives anticipées.
C’est peu dire que ces élections européennes 2024 auront entraîné des conséquences sur la scène politique française. Avec 31,5 % des voix et 30 élus au Parlement européen, le Rassemblement national, mené par Jordan Bardella, devance de loin les autres candidats. Derrière, la liste de la majorité présidentielle, menée par Valérie Hayer, récolterait 14,5 % des suffrages, à quelques encablures de l’alliance entre Parti socialiste et Place Publique. Portée par Raphaël Glusckmann, elle obtiendrait 14 % des voix.
Face à ces résultats, Emmanuel Macron a dissous l’Assemblée nationale. “J’ai décidé de vous redonner le choix de notre avenir parlementaire par le vote”, a déclaré le président de la République peu après 20h. Des élections législatives anticipées se tiendront le 30 juin et le 7 juillet.
Dans la foulée de l’annonce des estimations, Jordan Bardella avait salué un “verdict sans appel” envoyé par les Français contre la politique du gouvernement et les dirigeants européens. L’eurodéputé et président du RN avait demandé au chef de l’Etat “d’en revenir au peuple français”. Déjà tête de liste lors des élections européennes de 2019, Jordan Bardella améliore d’environ 8 points son score par rapport au dernier scrutin, où il avait recueilli plus de 23,3 % des suffrages. La délégation d’extrême droite devrait ainsi gagner 12 sièges par rapport à ses effectifs actuels. Un score haut alors que la participation en France atteindrait 52,5 %, un record pour des élections européennes depuis 1994.
Valérie Hayer devant Raphaël Glucksmann
Absent de la première place sur le podium, le parti présidentiel s’évite toutefois la déconvenue de terminer en troisième position. “Pas un responsable politique qui aime la France et qui aime l’Europe ne peut se réjouir”, a déclaré Valérie Hayer un peu plus tard dans la soirée. “Dans le monde d’aujourd’hui, l’intérêt du pays et celui des Français, c’est l’Europe”, a estimé la tête de liste de Renaissance, qui préside aussi le groupe Renew Europe (libéraux). Parmi les probables eurodéputés sortants réélus, on trouve le président de la commission de l’Environnement au Parlement européen, Pascal Canfin, Bernard Guetta ou Nathalie Loiseau.
Avec 14,5 % des suffrages, sa liste récolterait en effet 13 sièges au Parlement européen. Elle devance de peu celle du Parti socialiste – Place publique, portée par Raphaël Glucksmann. Les estimations la donnent à 14 % et 13 sièges également. “Nous devons continuer à cultiver cette espérance qui est née pendant cette campagne. C’est notre devoir et c’est aussi notre bouée de sauvetage”, a estimé l’eurodéputé, qui retrouvera les bancs du Parlement européen, notamment aux côtés des sortantes Nora Mebarek et Aurore Lalucq. Les socialistes français doublent quasiment leur nombre de sièges, passant de 7 à 13 élus.
Manon Aubry deuxième à gauche
Manon Aubry semble quant à elle avoir bénéficié d’une mobilisation dans ces derniers jours de campagne européenne. Arrivée à 10,1 %, La France insoumise enregistrerait un score final plus élevé que ce que pouvait laisser penser les enquêtes d’opinion avant le vote. “Nous sommes ce soir plus forts que nous ne l’étions en 2019, et nous aurons plus d’élus demain au Parlement européen pour mener le combat”, a constaté la tête de liste LFI, qui a également étrillé Emmanuel Macron et Jordan Bardella. Le mouvement de gauche radicale serait en mesure d’obtenir 9 élus (contre 6 aujourd’hui), dont le sortant Younous Omarjee, ou la juriste pro-palestinienne Rima Hassan.
“Ce soir, ce n’est pas la fin d’une campagne, c’est le début d’un long chemin”, a pour sa part estimé la tête de liste des Républicains, François-Xavier Bellamy. Avec 7,2 % et six sièges, le parti conservateur perdrait deux élus dans l’hémicycle strasbourgeois. Sur la question de la dissolution de l’Assemblée nationale, le président du parti Eric Ciotti a refusé la main tendue de Renaissance, assurant que LR ne partirait pas aux côtés de la majorité présidentielle lors des prochaines élections législatives.
Les Ecologistes peuvent souffler. Régulièrement donnés entre 5 et 6 % dans les derniers jours de la campagne, Marie Toussaint et ses colistiers parviennent finalement à passer le seuil nécessaire pour obtenir des eurodéputés, enregistrant 5,5 % des suffrages. 5 élus obtiendraient un mandat européen, contre 12 en 2019. En dernière position, Marion Maréchal (Reconquête) échappe de peu à la catastrophe pour son parti. Avec 5,3 %, le mouvement d’extrême droite emporte également 5 sièges au Parlement européen.
Reste qu’une nouvelle bataille électorale va commencer, jusqu’aux élections législatives des 30 juin et le 7 juillet prochains. La cheffe de file du RN, Marine Le Pen, a assuré que son parti était “prêt”. Tandis que certaines personnalités à gauche appellent à l’union pour le prochain scrutin national.
Dans tous les cas, les jeux sont faits pour ces élections européennes. Les nouveaux eurodéputés se réuniront à Strasbourg, pour une session constitutive qui se tiendra du 16 au 19 juillet.
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