Dans cet article, se prétendant universitaire, l’auteur cède à des théories qui ne sont en rien
« scientifiques ».
Toute théorie complexe à vocation totalisante est susceptible de fonctionner comme un cheval de
Troie de l’erreur. Quand elle se propose de rendre intelligible le fonctionnement de l’homme et/ou de la société, ici la bourse, la théorie est inévitablement réductrice par rapport à l’individu.
Aucune thèse n’est à défendre préalablement à toute analyse globale et rationnelle 1 , car plus nous comprenons et plus nous découvrons l’étendue de notre ignorance ! « Il est impossible d’avoir la représentation de son ignorance autrement que par la science. » 2 . Bien que l’économie n’en soit pas une, car non reproductible expérimentalement, l’exploitation des êtres humains, dans la recherche de la cupidité d’une minorité, est bien réelle
Membre de l’URPE (Union for Radical Politicals Economics – Etats-Unis d’Amérique) depuis 2000 et Économiste Atterré depuis la création de notre association en 2011 , je remets scientifiquement en question la pertinence de l’analyse économique lors des crises.
En ce qui concerne l’article ci-dessus référencé.
Le marché est devenu conforme à la théorie mathématique : les mathématiques financières sont le marché !
1 Annick Stevens. Théories libertaires, pratiques quotidiennes et ontologie. Lyon, Atelier de
Création Libertaire.
2 Emmanuel Kant ( 1624-1804), dans Logique (1800)
Des mathématiques très sophistiquées, empruntant aux théoriciens des probabilités, sont
directement appliquées au cœur du monde économique. Avec la digitalisation des années 1980,
c’est-à-dire le recours à l’intelligence artificielle, les algorithmes d’apprentissage et les transactions à haute fréquence, s'appuyant sur des Big data, l’imprévisibilité des marchés s’est accentuée.
L’assurance que les fluctuations de la valeur d’un produit dérivé peuvent être contrôlées grâce aux calculs stochastiques[1] reposes sur une hypothèse que le mathématicien franco-américain Benoît Mandelbrot (1924 – 2010) a décrit comme un « hasard sage »… et trompeur. L’émergence de nombreux instruments financiers, souvent liés aux nouvelles technologies informatiques, a permis de spéculer tout en se protégeant des risques, c’est-à-dire en les transférant à une partie tierce : la société.
Contrats à termes, options, warrants, fonds indiciel, dérivés actions et taux, CDS et CDOs,
ou encore Trading haute fréquence deviennent des instruments financiers découplés de
l’économie réelle qui se nourrissent de la volatilité. Ce dysfonctionnement est encore aggravé par des opérateurs sous-estimant les hypothèses d’informations partagées, de volatilité constante, et de loi gaussienne qui sous-tendent les équations de Black, Merton & Scholes 3 , disciples de Milton Friedman 4 . Les hypothèses mathématiques contenues dans ces équations ne sont pas entièrement réalistes 5 . L’une d’elles, par exemple, utilise une distribution normale sous-estimant considérablement les risques d’événements externes, comme la crise de 2008. Ironie de l’histoire : le fonds spéculatif Long Terme Capital Mangement (LTCM), première institution financière à avoir appliqué la martingale Merton et Scholes, s’effondra en septembre 1998 !
Moralité
Certains « pièges de la pensée », comme le culte du nombre et du concret, ne nous épargnent
pas. Or, la philosophie de Baruch Spinoza (1632 – 1677) est celle de la valeur absolue de
l’existence hic et nunc (ici et maintenant) Elle est, tout comme pour le philosophe chinois Wang
Yangming (1472-1529), la connaissance et l’action ne sont qu’un : aucune théorie ne permet
d’ouvrir une dimension au-delà de l’existence concrète.
Daniel Adam-Salamon
Activiste libertaire des droits de l’Homme
3 Ils ont reçu en 1997 le prix de la banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred
Nobel, créé en 1968, et non d’un des prix institués par Nobel dans son testament de 1895.
4 Myron Scholes utilisa sa formule magique dans sa gestion du fonds spéculatif Platinium Grove Asset mangement qui fit faillite en 2008. Robert Merton eut le même succès par une faillite en 2009 de cet autre fonds spéculatif Trinsum Group.
5 Pour la Société de Calcul Mathématique, les modèles mathématiques utilisés en finance (formule de Black and Scholes, mouvement Brownien) reposent sur des analogies complètement factices avec des phénomènes physiques. Ils sont entièrement dépourvus de valeur prédictive.
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