Billet du 18 septembre 2024 – France : chronique de la crise de régime.

France newly appointed Prime minister Michel Barnier (R) gestures next to France outgoing Prime minister Gabriel Attal (L) during the handover ceremony at the Hotel Matignon in Paris, on September 5, 2024. France's President Emmanuel Macron appointed former right-wing minister and European Commissioner Michel Barnier as Prime Minister on September 5, 60 days after the second round of legislative elections that resulted in a National Assembly without a majority. (Photo by GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

 

Par aplutsoc le 18 septembre 2024

Cela fait maintenant bientôt deux semaines que Macron a nommé Michel Barnier premier ministre. La formation du gouvernement patine : on ne sait pas pour combien de temps, on commence à douter qu’ils y arrivent !

Manifestement, les ambitions ministérielles, d’ordinaires si nombreuses et pathétiques, sont frileuses : à l’exception de Wauquiez qui se verrait bien à l’Intérieur – ce qui serait une déclaration de guerre aux droits et libertés – ils ont tous peur d’en ressortir grillés !

C’est un emboîtement de crises qui sont en train de s’accumuler au niveau de l’exécutif – un parfait sac de nœuds !

Crise diplomatique entre l’exécutif français et la Commission européenne, liée à l’affaiblissement de l’impérialisme français et aux positions erratiques de Macron depuis des mois : Thierry Breton est viré de la Commission.

Crise enchaînée sur la précédente : Macron grille Barnier pour nommer son futur ex ( ? ) « ministre démissionnaire » Stéphane Séjourné à la place de Breton. Le président affirme son « domaine réservé » …

Riposte de Barnier ouvrant une crise larvée, en voie d’être rapidement une crise ouverte, entre eux : le voila qui parle de « justice fiscale » !

Concert de cris d’horreurs dans ce qu’il est convenu d’appeler la « Macronie » : la « justice fiscale », vade retro ! Cela pourrait vouloir dire augmenter quelques impôts pour certains riches !!! Ce qui serait un reniement de la grandiose œuvre des sept année macroniennes ! Attal lance la fronde anti-Barnier, réconcilié sur ce coup avec Darmanin.

Mais en même temps, crise aussi entre Barnier et son parti, LR, les grands battus des élections qui se sont ouvertement, et grotesquement, imaginés les gagnants de la loterie, et rendez-vous annulé ce soir …

La question arrive à l’horizon : et si Barnier jetait l’éponge, laissant Macron encore plus à poil ?

En même temps, le pire arbitraire prévaut dans le pays : l’exécutif est en suspension mais la politique antisociale ne l’est pas. Le président (LFI) et le rapporteur (LIOT) de la Commission des Finances de l’Assemblée, Coquerel et De Courson, se sont rendus au ministère des Finances pour exiger, comme le prévoit la constitution, les documents budgétaires : on leur a refusé quelque document que ce soit.

Que le gouvernement Barnier accouche ou n’accouche pas, l’affaiblissement de l’exécutif se poursuit. Macron peut-il être constitutionnellement destitué, comme fait semblant de le croire LFI ? Non, mais il peut être socialement vaincu et chassé. C’est cela que toute la situation va finir par appeler.

Pour Aplutsoc – et le fait que cette question ait été dessinée parfois au stand de L’APRES à la Fête de l’Huma nous encourage en ce sens – l’issue la plus favorable à la démocratie est le changement de régime, l’affrontement social imposant une constituante.

Sinon, cas de présidentielles anticipées ou non, une candidature unique du NFP est la voie naturelle, de plus en plus évoquée comme il est logique. Donc pas J.L. Mélenchon et pas non plus sur la ligne d’un F. Hollande qui vient d’affirmer son hostilité à une telle candidature unique. Penser à une femme dans une posture non présidentialiste, en vue de la démocratie et sur la base de la défense des services publics, voila alors qui s’impose …

Oui mais, nous disent certains camarades, et aussi des militants syndicalistes, la base ne s’agite guère, non ?

C’est vrai, mais n’en déduisons pas qu’elle a renoncé : elle a déjà fait beaucoup en empêchant l’exécutif Macron/Bardella, et en imposant et en faisant tenir le NFP. Il n’est pas surprenant que présentement elle observe, avec un mélange de fatigue, d’ahurissement et de mépris, le développement de la crise au sommet.

Car à moyen terme, pas dans de grands délais, celle-ci ne peut avoir que deux issues : la restauration d’une V° République écrasant le peuple avec une présidence forte, ou son renversement par la révolution démocratique et sociale – l’issue la moins violente des deux, sans aucun doute.

Au-delà des dilemmes de Barnier : l’Empire ou la Commune !

Aplutsoc vous invite à un premier échange en visio nationale le mercredi 2 octobre à 19 h.

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