Arguments pour la lutte sociale | Lire sur le blog ou le lecteur |
Mardi 3 septembre, 16h 44 : la crise au sommet de l’État dure et s’aggrave. Hier matin, les journalistes de plateaux en vagues d’assauts resserrées avaient pratiquement acté la nomination de Bernard Cazeneuve. Mais Xavier Bertrand était aussi invité publiquement par Macron. Puis surgit la « rumeur » : un certain Beaudet serait l’heureux élu d’Emmanuel. Il avait visiblement l’avantage, partagé avec Laurent Berger dont on apprenait que, pressenti, il n’avait point voulu y aller, d’être « un adversaire de la réforme des retraites », solidement déterminé à ne pas toucher un poil de barbe de … la réforme des retraites. L’avantage aussi que sa nomination pouvait passer pour moins humiliante pour Macron que le recours à ces figures nationales d’avant 2017, comme le dernier premier ministre de Hollande. Las : il y eut haro sur le Beaudet par les ci-devant macroniens eux-mêmes, réglant sans doute des comptes avec le comique de l’Élysée ! Le pays tout entier peut donc observer que recaler la seule candidature susceptible d’avoir un soutien en bas par l’abrogation de la réforme des retraites et la hausse des salaires, la seule candidature démocratique, celle de Lucie Castets, loin de donner de l’air au président de la V° République, l’a enfermé un peu plus dans l’impasse où il s’est lui-même acculé. Le voilà maintenant qui reprend officiellement langue avec … le RN … Combien de temps la population va-t-elle observer ces palinodies d’en haut ? Dans les organisations syndicales et à la base des partis et formations du NFP, le 7 septembre, initié par l’Union étudiante et repris à son compte par LFI, fait débat. CGT, FSU et Solidaires considèrent des rassemblements et manifs contre Macron le week-end avec sympathie mais n’y appellent pas au niveau national. Il est vrai que la concentration opérée par LFI sur le thème totalement illusoire d’une destitution de Macron au moyen et par la grâce de la constitution de la V° République n’aide pas. Mais disons-le : le retour à la mise en avant d’une supposée division entre « le social » et « le politique », ou « le syndical » et « le citoyen », ne correspond pas aux besoins réels des travailleurs, et constitue un facteur de division quand l’unité contre Macron, le RN et la V° République, qui les a empêchés de former l’exécutif Macron/Bardella, s’impose plus que jamais. Bien sûr qu’il nous faut un 7 septembre, des rassemblements, des manifs, pour chasser Macron, et pour commencer pour dénoncer son coup de force antidémocratique ! Bien sur qu’une grève dans les entreprises et les services publics le mardi 1° octobre, lancée par la CGT, le jour où l’Assemblée doit ouvrir sa session et parler de ce fameux budget 2025 (budget d’austérité concocté par le « gouvernement démissionnaire » !), est nécessaire et justifiée. Il nous faut un 7 septembre. Il nous faut un 1° octobre. Il nous faut les deux, en même temps. Multiplié l’un par l’autre. Les revendications ? Elles sont incompatibles avec le maintien de Macron, c’est ce qu’il ne cesse de nous dire lui-même avec morgue. L’abrogation de la réforme des retraites, la hausse des salaires, l’abrogation du « choc des savoirs », cela conduit à dehors Macron. Les exigences démocratiques ? Elles reposent sur les revendications. L’abrogation de la réforme des retraites et la hausse des salaires sont ultra-majoritaires, bien au-delà du NFP, mais seul un gouvernement NFP, donc la défaite totale de Macron, peut les réaliser. Donc il nous faut un « 1° octobre » avec grève en semaine, appelant à manifester, à déferler, un 1° octobre multiplié par un 7 septembre et le tout élevé au carré. Où donc ? Vers l’Élysée ! Les 7 septembre tout seuls et les 1° octobre tout seuls ne seront pas efficaces. La défense conséquente de la démocratie et l’indépendance syndicale exigent l’unité contre Macron et contre le régime de la V° République. |
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