Éditorial du 13 septembre 2024 – Les battus confisquent le pouvoir : le mandat de la majorité au NFP, c’est de les chasser !

Par aplutsoc le 13 septembre 2024
Il y a eu des élections dans ce pays – provoquées par le président. D’aucuns disent qu’on ne sait pas trop qui les a gagnées …

Mais on sait qui les a perdues, sans ambages : le même président, les forces politiques qui le soutenaient, et le vieux parti du régime de la V° République, LR (ex-UMP, ex-RPR, ex-UDR, etc.), qui a commencé à éclater par sa tête, en direction de l’autre vieux parti de ce régime qu’est en réalité le RN.

Du coup, c’est très simple : vous voulez savoir qui a perdu ces élections, regardez qui est au pouvoir et est en train de former le gouvernement !

Macron préside et a nommé le LR Barnier, l’homme du « Traité Constitutionnel Européen » de 2005 et de l’extrême-droitisation de LR dès 2022, et ils sont en train de chercher – difficilement – à former le gouvernement des battus, le gouvernement des ennemis des droits sociaux, le gouvernement des minoritaires, le gouvernement des illégitimes, le gouvernement d’un budget d’agression contre la population et les services publics.

Le RN, de son côté, n’a pas gagné ces élections législatives. Il « devait » les gagner et, même avec une majorité seulement relative, Macron l’aurait peut-être bien installé à Matignon. Sa dynamique était de gagner. D’une part, le RN est devenu le premier parti de droite, un grand parti de la V° République. D’autre part, dans la France dite (à tort) « périphérique », beaucoup d’électeurs isolés suite à l’échec ou à l’impasse des grands mouvements sociaux de ces dernières années (Gilets jaunes, retraites) ont voté pour lui aux Européennes.

Avec cette dynamique démultipliée par la dissolution, le RN « devait » gagner. Mais il n’a pas gagné.

Et c’est avec lui, sous sa pression, son contrôle, ses oukases, que Macron a nommé Barnier. Macron peut dire merci à Le Pen, dont les électeurs sont bien entendu les gogos. Le bloc politique au pouvoir, c’est le bloc Macron/Barnier/Le Pen.

Le NFP est deuxième en voix (au premier tour) derrière le RN et forme le premier groupe de députés à l’Assemblée nationale, et c’est lui, et lui seul, en imposant les reports de votes au second tour, qui a empêché l’arrivée du RN au pouvoir.

Toute discussion visant à dire si le NFP est ou non « en tête » est oiseuse car elle passe à côté du plus important : la dynamique. C’est sa dynamique qui fut la surprise de ce scrutin, déjouant Macron, empêchant un gouvernement Macron/Bardella, alors même que l’abrogation de la réforme Macron des retraites, la hausse des salaires et la défense des services publics sont ultra-majoritaires, englobant électoralement le NFP, la majeure partie de la base électorale trompée du RN, et bien des abstentionnistes.

La légitimité de l’exigence d’un gouvernement NFP et de la majorité relative des députés NFP de l’Assemblée nationale est donc la suivante : seul un gouvernement NFP pourrait satisfaire l’urgence ultra-majoritaire des salaires, des retraites et des services publics ; seul un gouvernement NFP serait donc un gouvernement conforme à la démocratie, et pas seulement en raison de sa majorité relative à l’Assemblée nationale, mais en raison de ce qu’elle traduit : une majorité beaucoup plus grande pour les salaires, les retraites et les services publics, contre Macron et la minorité qui confisque le pouvoir.

Macron refuse de convoquer l’Assemblée nationale avant le 1° octobre. Pourquoi les députés NFP ne se réuniraient-il pas en appelant tous les députés à les rejoindre pour abroger la réforme des retraites et censurer tout de suite cet exécutif de l’arbitraire ?

Le mardi 1° octobre prochain, quand est censée se réunir cette Assemblée nationale pour démarrer la discussion de ce qui sera, sans nul doute, le budget d’agression antisociale de l’exécutif illégitime Macron/Barnier, la CGT, la FSU et Solidaires, ainsi que l’Union étudiante, l’UNEF et l’Union syndicale lycéenne, appellent à « manifester et à faire grève » pour l’abrogation de la réforme des retraites, la hausse des salaires, la défense des services publics, l’arrêt des licenciements. Ils écrivent : « Nous pouvons donc gagner maintenant l’abrogation de la réforme des retraites ! »

Oui, nous le pouvons si et seulement si l’abrogation et le renversement de ce gouvernement sont imposés à cette Assemblée nationale : voila le mandat populaire, le mandat démocratique, le mandat majoritaire, que doit porter le NFP.

Ce n’est donc pas, surtout pas, par un « dialogue social » avec Macron/Barnier, et donc avec Macron/Barnier/Le Pen, qu’on satisfera les revendications majoritaires !

Nous serons en grève et nous appelons à la grève le 1° octobre. Grève politique : si c’est pour GAGNER réellement sur les retraites et les salaires, ce sera une grève politique pour battre Macron/ Barnier/Le Pen, chasser ce gouvernement et commencer à faire place à la démocratie dans ce pays : le plus tôt sera le mieux !

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