FACE AU COUP DE FORCE, UNE DISPERSION CRITIQUABLE.

Par aplutsoc2 le 1 septembre 2024

En réponse aux manœuvres de Macron pour écarter la nomination de Lucie Castets comme Première Ministre, la France Insoumise, la principale formation du NFP, est à l’offensive avec son triptyque censure – mobilisation – destitution. A cet effet, elle appelle à manifester samedi 7 septembre contre ce coup de force institutionnel, rejointe depuis entre autre par les écologistes et les communistes, deux autres de ses composantes.

De son côté, la CGT a appelé, le 28 août dernier, à faire du 1er octobre prochain « une puissante journée de grève et de manifestations interprofessionnelles », invitant les autres organisation syndicales à s’en emparer.

La routine n’est pas de mise

Appelons un chat un chat : cette traditionnelle journée de mobilisation de rentrée sociale n’est pas à la hauteur de l’enjeu du moment. La date choisie a certes un sens, soit le jour de la reprise des travaux de l’Assemblée Nationale et le début de la discussion du budget, mais pourquoi se priver d’agir au plus vite et le plus largement possible ?

Solidaires s’est empressée de lui emboîter le pas là où, forte de ces liens avec d’autres mouvements sociaux, elle aurait pu au moins appeler à ces deux dates, la FSU laissant elle toute latitude à ses syndicats pour y participer et est déjà à l’offensive à la PJJ et dès la rentrée scolaire conte le choc des savoirs.

C’est pire du côté des autres confédérations avec, par exemple, la CFDT qui ne veut entendre parler ni de l’une, ni de l’autre, elles qui piaffent d’impatience de renouer le sacro-saint dialogue social avec de nouveaux interlocuteurs gouvernementaux : autant discuter végétarisme avec un anthropophage !

Les choses sont pourtant claires: si Macron barre la route à un gouvernement NFP et continue à s’appuyer sur celui démissionnaire qui a battu le record de longévité, c’est, d’une part, pour ne pas voir écorner par voie réglementaire sa réforme des retraites et, d’autre part, imposer in fine un budget ultra-austéritaire.

Aussi, Sophie Binet, la Secrétaire Générale de la CGT, a beau estimer que l’appel au 7 est légitime et souhaiter son plein succès, les questions sociales ne peuvent être séparées du contexte politique dans lesquelles elles se posent.

Mieux, le succès surprise du NFP doit beaucoup à la mobilisation inédite, entre les deux tours des législatives, de la société civile, dont font partie les syndicats, pour barrer l’accès au pouvoir à l’extrême droite : pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Pire, là où un des rares motifs de satisfaction de la lutte – perdante – de l’an dernier contre le passage de l’âge de la retraite à 64 ans était, avec un rebond importante d’adhésions, une unité syndicale sans faille, elle semble morte et enterrée là où celle du NFP tient.

Des structures syndicales commencent à appeler plus ou moins explicitement aux manifestations de samedi prochain : c’est une bonne chose qui ne pourra que s’intensifier alors que la nomination dans la semaine du sinistre Bernard Cazeneuve se profile…

LD

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