Aplutsoc – Résolution du comité de rédaction sur les élections présidentielles américaines de 2024

Par aplutsoc le 6 octobre 2024

Le comité de rédaction d’Aplutsoc, réuni le 26 septembre 2024, a décidé de se prononcer ainsi en faveur du vote de Kamala Harris, contre Donald Trump, aux États-Unis.

Cette position a bien sûr vocation à susciter la discussion et à motiver la réflexion parmi les camarades et courants politiques, français et internationaux, que nous côtoyons : il va sans dire que nous ne prétendons pas peser sur les résultats, mais en revanche, la compréhension des enjeux stratégiques entre les nôtres nous tient à cœur.

Il s’agit d’ailleurs bel et bien d’un enjeu international.

Donald Trump représente une orientation globale de l’impérialisme nord-américain qui est loin de se limiter à sa personne : d’un côté, l’adaptation à la multipolarité impérialiste, de l’autre, la préparation à la guerre avec la Chine. Cela signifie une alliance avec la Russie, et en même temps un soutien total à la fuite en avant de Netanyahou, qui passe par la guerre. Deux nations qui luttent pour leur liberté ont donc absolument tout à craindre de son élection : les Ukrainiens et les Palestiniens.

Cela souligne combien est grande la bêtise des courants politiques pour qui le chef de l’impérialisme américain, Joe Biden, et les démocrates, seraient les plus actifs soutiens, voire promoteurs, du « génocide » des Palestiniens. En faisant effectivement le jeu du vote Trump (en s’abstenant ou en votant pour les campistes pro-Poutine Jill Stein ou Cornell West), ce sont en réalité eux qui font courir aux Palestiniens de Gaza, voire au-delà de Gaza, le risque d’un véritable génocide.

Battre Trump serait un coup porté à cette orientation politique internationale, sans pour autant résoudre la question d’une politique étrangère américaine démocratique, qui nécessite un tout autre pouvoir à la place d’un pouvoir capitaliste à la tête du pays.

Or, Kamala Harris est évidemment une candidate capitaliste. Mais le vote prolétarien, démocratique et révolutionnaire pour Kamala Harris n’est pas un vote par défaut. Il ne peut s’agir d’un alignement avec le Parti démocrate, mais d’une affirmation indépendante de la nécessité, dès maintenant, de barrer la route à Trump, de pouvoir construire dans le pays, dans la jeunesse, dans les syndicats, un véritable mouvement anti-Trump indépendant, comme le prônent nos camarades d’Oakland Socialist .

De la même manière, en France, nous venons d’empêcher la formation d’un exécutif Macron/Bardella, offrant la direction du gouvernement au Rassemblement national (RN), en barrant la route à un maximum de ses candidats au second tour des législatives, le 7 juillet, en votant pour des candidats bourgeois de « droite » ou du « centre ». L’Aplutsoc n’a appelé à aucun « front républicain » avec eux mais à un vote de classe, en toute conscience, pour stopper la menace et engager la bataille indépendante que devraient mener le Nouveau Front populaire (NFP) et les syndicats.

Trump assume la responsabilité de la tentative de coup d’État du 6 janvier 2021, il a déclaré que s’il était élu, il n’y aurait pas besoin de voter, qu’il permettrait à la police, « pour une journée », de faire ce qu’elle veut, y compris tuer sans limites, il menace de traquer, d’enfermer et d’expulser des millions de travailleurs d’Amérique latine et des Caraïbes, ses partisans préparent un plan pour soumettre les syndicats aux employeurs privés et interdire les syndicats parmi les fonctionnaires et organisent le trucage des élections dans les États qu’il contrôle et la réduction voire l’empêchement du vote noir. Des groupes armés le soutiennent, des groupes fascistes, héritiers du Ku Klux Klan. Il s’agit d’une menace de type néofasciste.

La défense des libertés démocratiques et syndicales, des droits des femmes (avortement, contraception, divorce, intégrité corporelle, etc.) et des personnes LGBT, des libertés académiques dans l’éducation, est une tâche primordiale des militants ouvriers, des militants révolutionnaires. Et la défaite de Trump serait une défaite pour toutes les forces fascistes du monde, pour lesquelles Trump et Poutine sont leurs deux « soleils ». En France, le fait que Trump soit battu aux États-Unis compterait dans notre combat contre le Rassemblement national de Le Pen et Bardella.

Biden, en raison de sa politique – défense des intérêts capitalistes, mesures contre les migrations du Sud, refus de rompre avec Netanyahou et refus d’armer l’Ukraine au niveau nécessaire à sa victoire – ne pourrait probablement pas battre Trump. Kamala Harris, elle, le peut. Mais pour gagner, il faut la mobilisation indépendante du mouvement ouvrier, de la jeunesse, de tous les opprimés. La toute récente victoire salariale des dockers, après celles des ouvriers de l’automobile notamment, indique que des victoires sont possibles. Et c’est de victoires politiques dont nous avons besoin. Faisons de la défaite de Trump une première victoire politique du prolétariat américain et mondial : c’est la seule voie qui puisse le conduire à l’initiative et à l’organisation politique indépendante !

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