4 novembre 2024
En moins de 24 heures, la vidéo d’une étudiante de Téhéran qui s’est déshabillée en signe de protestation dans le campus est devenue une image de résistance virale. En solidarité avec cette étudiante et « face aux abjectes tentatives de récupération politique de la lutte des Iraniennes et des Afghanes en France », un ensemble de féministes, syndicalistes, artistes, citoyen·nes engagé·es, élu·es appellent à un rassemblement en soutien ce mardi 5 novembre 2024.
APPEL À ACTION : EN SOLIDARITE FEMINISTE AVEC L’ETUDIANTE IRANIENNE AGRESSEE PAR LA « POLICE DES MŒURS » BATTUE ET ARRETEE POUR UN « VOILE MAL PORTE » EN IRAN
En moins de 24h, une vidéo qui nous vient de l’université des sciences de Téhéran est devenue virale et a été partagée par des millions d’internautes à travers le monde. On y voit, une étudiante, fière et digne, faire face à deux patrouilleurs de la police des mœurs sur le campus après qu’elle ait été agressée par eux et ses vêtements déchirés pour un voile prétendument « mal ajusté ».
En état de sidération et de protestation, l’étudiante s’est alors dévêtue, crime passible de prison voire de mort en République islamique, et affrontant les autorités, a déambulé devant ses camarades et les forces de sécurité en sous-vêtements. Elle a été immédiatement arrêtée, battue et incarcérée, les médias d’État iraniens qualifiant son acte de « terrorisme », la présentant comme « déséquilibrée » et atteinte de troubles psychiatriques pour tenter de justifier la répression exercée à son encontre.
Cet acte de résistance nous rappelle qu’en théocratie, les femmes et les minorités de genre font quotidiennement face à un double harcèlement de rue. De la part des hommes, comme partout dans le monde, mais aussi et surtout de la part de la structure du pouvoir misogyne, autoritaire et religieux et de son impitoyable police des mœurs chargée de faire appliquer les lois patriarcales et de domination qui instituent la tutelle du mari et du frère, contrôlent le corps des femmes et des minorités de genre, au nom de la chasteté et de la pudeur, les spolient économiquement et les évincent des plus hautes fonctions sociales, économiques et politiques.
En tous lieux, des femmes sont tuées, abusées et dominées par misogynie toujours, par despotisme parfois, et son bras armé, la tyrannie religieuse.
Jina Mahsa Amini n’est pas morte pour une mèche de cheveu. Jina Mahsa Amini a été tuée, en République islamique, parce que c’est une femme.
Moumita Debna, jeune médecin, n’a pas seulement été violée et laissée pour morte après son service dans l’Inde de Modi. Moumita Debna a été tuée, dans les rues de Calcutta, parce que c’est une femme.
Plus près de nous, Gisèle Pelicot, aussi, aurait pu mourir, assommée des drogues que lui administrait son époux. Gisèle Pélicot a été livrée, toute entière, à des prédateurs et abusée parce que c’est une femme.
En solidarité féministe avec Ahou Daryaei et pour qu’aucune femme n’ait jamais à se dresser seule face à ses bourreaux, nous, féministes, syndicalistes, étudiant.e.s, militant.e.s des droits humains, artistes, citoyen.n.e.s engagé.e.s, élu.e.s appelons à un rassemblement en soutien :
MARDI 5 NOVEMBRE 2024 A 17H DEVANT L’UNIVERSITE DE LA SORBONNE, PLACE DU PANTHEON
Aussi, nous exhortons nos responsables politiques à prendre les mesures suivantes :
- appeler à la libération immédiate d’Ahou Daryaei et plus largement de tout.e.s les prisonnier.e.s politiques dont les militantes féministes Narges Mohammadi prix Nobel de la paix incarcérée à Téhéran dont l’état de santé est critique, faute de soins, la kurde iranienne Pashkan Azizi et la syndicaliste Sharifeh Mohammadi, condamnées à la peine de mort ;
- oeuvrer au plan international pour la reconnaissance et la criminalisation de l’appartheid de genre et la poursuite des persécuteurs devant les juridictions compétentes ;
- subordonner la poursuite de toutes relations diplomatiques avec la République islamique au respect des droits humains et des droits des femmes dans le cadre d’une diplomatie féministe, à ce titre, exiger que l’Iran ratifie les textes interdisant la peine de mort ;
- faciliter la délivrance de visas et l’accueil des réfugié.e.s qui fuient les persécutions de genre et abroger les dispositions légales qui durcissent leurs demandes d’asile et de séjour.
Aussi, face aux abjectes tentatives de récupération politique de la lutte des Iraniennes et des Afghanes en France par le Rassemblement national, nous réaffirmons que l’extrême droite n’est, nulle part au monde, l’alliée des femmes et des minorités de genre.
Les femmes et les minorités de genre n’ont besoin ni du soutien de l’extrême droite, ni de son secours.
Pas davantage que la tyrannie religieuse, l’extrême droite n’est, et ne sera jamais Femme, Vie, Liberté.
Premier.es signataires
Chirinne Ardakani, avocate, présidente d’Iran justice
Mathilde Caillard, militante climatique, techno-activiste
Blanche Sabbah, autrice de BD
Julia Pietri, le gang du clito
Elisabeth Nicoli, avocate, Alliance des femmes pour la démocratie
Pinar Selek, sociologue, militante antimilitariste
Chékéba Hachemi, ancienne diplomate, Présidente d’Afghanistan Libre
Anne-Cécile Mailfert, présidente de la fondation des femmes
Hanna Assouline, réalisatrice, présidente des Guerrières pour la paix
Frédérique Reibell, Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les Racismes
Muriel Reus, Présidente de Femmes avec
Sarah Durieux, autrice, activiste
Rachel Dano et Kocliko pour #NotreOhrage
Mouvement des Femen
Typhaine D. artiste
Sabine Salmon, Femmes solidaires
Carine Delahaie, rédactrice en cheffe de Clara Magazine
Sonia Bressler, Association française des femmes diplômées d’université
Dominique Sopo, président de SOS racisme
Sepideh Farsi, réalisatrice
Sorour Kasmaï, romancière, traductrice, éditrice
Chowra Makaremi, anthropologue et chercheuse
François Bechieau, élu de Paris
Dorine Bergman, élue de Paris
Raphaëlle Remy–Leleu, conseillère de Paris
Shirley Wirden, élue de Paris
Aminata Niakaté, conseillère de Paris
Geneviève Garrigos, conseillère de Paris
Aïda Hadizadeh, députée
Dylan Boutiflat, militant pour l’éducation populaire
Hania Hamidi, sécrétaire générale de l’Union nationale des étudiants de France
Robert Mallet pour l’association Neda d’Iran
Jaleh Tabrizi pour l’association ArcDH
Faramarz Bahar, Comité indépendant contre la répression des citoyens indépendants Paris
Association Phénix
Collectif Alborz Femme Vie Liberté
Poster un Commentaire