ONU: Situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens (1)

https://documents.un.org/doc/undoc/gen/n24/279/69/pdf/n2427969.pdf

1er octobre 2024

Le Secrétaire général a l’honneur de transmettre à l’Assemblée générale le rapport de la Rapporteuse spéciale sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, Francesca Albanese, en application de la résolution 5/1 du Conseil des droits de l’homme.

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Nations Unies A/79/384 Assemblée générale Distr. générale 1 er octobre 2024  en Français

Original : anglais 24-17834 (F) 221024 251024 *2417834* Soixante-dix-neuvième session Point 71 c) de l’ordre du jour provisoire* Promotion et protection des droits humains : situations relatives aux droits humains et rapports des rapporteurs et représentants spéciaux 

Situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967** 

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Rapport de la Rapporteuse spéciale sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, Francesca Albanese L’effacement colonial par le génocide

Résumé Dans le présent rapport, la Rapporteuse spéciale sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, Francesca Albanese, examine les horreurs qui se produisent dans le territoire palestinien occupé. La destruction systématique de Gaza se poursuit sans relâche, et d’autres régions du territoire ne sont pas non plus épargnées. La violence qu’Israël déchaîne contre les Palestiniens depuis l’après-7 octobre ne surgit pas du néant, mais s’inscrit dans une campagne orchestrée intentionnellement au niveau de l’État pour provoquer systématiquement le déplacement forcé et le remplacement à long terme des Palestiniens. Cette trajectoire risque de causer un tort irréparable à l’existence même du peuple palestinien en Palestine. Les États Membres doivent intervenir maintenant pour empêcher de nouvelles atrocités qui laisseront des stigmates encore plus profonds dans l’histoire de l’humanité.

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Extraits – 

 Conclusions

 Le génocide à Gaza est l’histoire d’une tragédie annoncée, qui risque de s’étendre à d’autres Palestiniens placés sous l’autorité israélienne. Depuis sa création, Israël traite le peuple occupé comme un fardeau honni et une menace à éradiquer, et soumet des millions de Palestiniens, depuis des générations, à des indignités quotidiennes, à des massacres, à des incarcérations massives, à des déplacements forcés, à la ségrégation raciale et à l’apartheid. La poursuite del’objectif du « Grand Israël » menace d’effacer la population palestinienne autochtone.

84. Grimée sous les fards d’une propagande israélienne mensongère de guerre menée en « légitime défense », la conduite génocidaire d’Israël doit être examinée dans un contexte plus large, entendue comme des actes multiples (totalité de la conduite) qui convergent tous vers la prise pour cible des Palestiniens comme tels (totalité d’un peuple) sur l’ensemble du territoire où ils habitent (totalité du territoire), au service des ambitions politiques d’Israël consistant à asseoir une souveraineté sur l’ensemble de l’ancienne Palestine mandataire. Aujourd’hui, le génocide de la population palestinienne apparaît comme le moyen de parvenir à une fin : l’expulsion complète ou l’éradication des Palestiniens de la terre à laquelle est rattachée une part si essentielle de leur identité et qui est illégalement et ouvertement convoitée par Israël.

85. Les déclarations et les actes des dirigeants israéliens traduisent une intention et une ligne de conduite génocidaires ; ils ont souvent convoqué le récit biblique d’Amalek pour justifier l’extermination des « Gazaouis », en effaçant Gaza et en déplaçant violemment les Palestiniens, faisant ainsi des Palestiniens dans leur ensemble des cibles légitimes.

86. Les personnes clairemt identifiables comme étant les auteurs de ces actes doivent être poursuivies en justice. Toutefois, c’est l’ensemble de l’appareil d’État qui a conçu, formulé et exécuté la violence génocidaire, par des actes qui, pris dans leur totalité, peuvent conduire à la destruction du peuple palestinien. Cela doit cesser ; il faut agir d’urgence pour garantir la pleine application de la Convention sur le génocide et assurer une pleine protection aux Palestiniens.

87; Ce génocide en cours est sans nul doute la conséquence du statut exceptionnel et de l’impunité prolongée octroyés à Israël. Israël a violé de manière systématique et flagrante le droit international, y compris les résolutions du Conseil de sécurité et les ordonnances rendues par la Cour internationale de Justice. Cela a conforté l’hubris d’Israël et son mépris du droit international. Comme l’a prévenu le Procureur de la Cour pénale internationale, « si nos actes ne traduisent pas notre volonté d’appliquer le droit de manière impartiale, si notre application du droit est perçue comme étant sélective, nous aurons contribué à son effondrement. Tel est le risque bien réel qui se dessine en ce moment charnière ».

88. Alors que le monde assiste au premier génocide colonial diffusé en direct, seule la justice peut panser les blessures que l’opportunisme politique a laissé s’envenimer. La dévastation de tant de vies fait outrage à l’humanité et à tout ce que le droit international défend.

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