Nous avons décidé de nous associer, aux cotés de nombreux autres médias et organisations, au départ collectif de X (anciennement Twitter) le 20 janvier 2025, jour de l’investiture de Donald Trump aux USA. Après avoir mis son réseau social à profit pour la campagne et la victoire de Trump, Elon Musk part désormais en croisade en Europe pour favoriser les partis néo-fascistes.
L’homme le plus riche du monde, également PDG de Tesla, SpaceX et Neuralink, soutient ainsi l’AfD en Allemagne, Meloni en Italie, se disait prêt il y a peu à soutenir à hauteur de 100 millions de dollars le parti de Nigel Farage en Grande-Bretagne.
De toute évidence, il soutiendra le RN et Zemmour et mettra sa plateforme au service des partis d’extrême droite en France lors des prochaines élections. Le 20 janvier prochain, il sera membre officiel du gouvernement américain avec pour rôle de licencier en série et détruire ce qui reste de fonction publique sur fond de transphobie. Elon Musk utilise aussi l’algorithme de X pour favoriser les discours climatosceptiques. N’oublions pas que l’extrême droite est vent debout contre toute mesure visant à préserver l’environnement – quitte à répandre des fake news comme pour les incendies en Californie, et poursuit partout une politique capitaliste ultra-libérale.
Nous considérons que X n’est plus un espace propice au débat du fait de la désinformation qui y règne, de l’absence de modération de contenus haineux, des stratégies de manipulation de l’opinion et des raids menés par des communautés organisées ou des armées de bots. Rester sur X, c’est légitimer la place centrale que ce réseau joue dans le débat public, c’est conforter le pouvoir d’influence d’Elon Musk et le rôle de ce réseau comme une arme de propagande au service de son projet politique d’extrême-droite.
Puisqu’Elon Musk rejoint Donald Trump, nous faisons le pari que son réseau social peut subir le même sort que « Truth social », le réseau monté par Trump qui n’est fréquenté que par ses fans. C’est son caractère prétendument universel qui donne sa force à X. X tient parce que Musk considère que quoi que l’on pense de lui, les personnes et organisations « qui comptent » n’ont pas d’autre choix que d’être sur X et d’être ainsi les vassaux de son projet politique.
Mais si suffisamment de groupes et personnes désertent X et investissent d’autres canaux, cette légitimité hégémonique tombera forcément. D’autres espaces se mettront à compter. Cela peut arriver plus vite qu’il ne le pense et ce sera une leçon pour les autres et pour l’avenir de l’ensemble des réseaux sociaux. Plus nous serons nombreux-es à quitter X/Twitter, plus il sera facile pour tout le monde de le quitter.
Nous sommes conscient-es que les autres grands réseaux sociaux sont aussi extrêmement problématiques, et possédés par des milliardaires en qui il ne faut faire aucune confiance. Mais un mouvement de départ de ce qui est aujourd’hui le pire des réseaux revient aussi à dire aux autres : nous ne resterons pas coûte que coûte.
Nous savons qu’ils peuvent rapidement suivre la même pente. En témoignent les déclarations récentes de Mark Zukerberg, PDG de Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp) qui vantent « l’énergie masculine » dans le podcast d’un grand partisan de Trump ainsi que la récente autorisation des discours insultants et allégations de maladies mentales envers les droits des personnes transgenres, l’immigration ou l’homosexualité sur ses réseaux sociaux. Si nous continuerons, dans l’immédiat, à communiquer sur ces réseaux, nous serons vigilant.es quant à leur évolution dans les temps à venir. En ce qui concerne le réseau social Télégram, suite à la collaboration de son PDG avec l’Etat français, nous actons également notre départ progressif de la plateforme (un prochain communiqué en détaillera les raisons et la méthode).
Nous ne croyons pas aux promesses de « ciel bleu » de Bluesky, mais cela semble aujourd’hui l’alternative la plus immédiatement crédible à X pour l’usage que nous en avons : prise de positionnement politique, communiqué de presse, réponses aux attaques dont nous faisons l’objet et contradictoire dans la presse, communications en direct lors de nos mobilisations, notamment en cas de violences policières.
Nous publierons également sur le réseau libre et décentralisé Mastodon qui mérite absolument d’être rejoint et développé. Il va appartenir dans les mois et semaines qui viennent à un ensemble d’organisations politiques, médias, et informaticien.nes libres de prendre à bras le corps la nécessité de créer et animer des Réseaux Sociaux plus autonomes. Et pour d’ores et déjà ne pas être à ce point dépendant du bon vouloir de Musk, zukerberg et consorts nous vous encourageons vivement à vous abonner à notre newsletter (2 envois par mois) pour suivre nos actualités.
Face à l’internationale fasciste en construction, il est urgent de s’organiser collectivement, de retrouver les rues tout autant que les réseaux, et de ne laisser aucune place aux offensives réactionnaires en cours. Rejoignez nous sur nos prochaines mobilisations, du 29 janvier au 2 février contre l’empire Bolloré.
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