Le chef de file de LFI réagissait, dimanche, au choix du Parti socialiste de ne pas censurer François Bayrou et de négocier avec le premier ministre.
« Dimanche, je redeviens audible », avait annoncé vendredi Jean-Luc Mélenchon sur son blog. Trois jours après le rejet de la motion de censure déposée par La France insoumise, jeudi, et le choix du Parti socialiste (PS) de ne pas la soutenir, le chef de file de LFI, estime, dimanche 19 janvier, que « le Parti socialiste n’est plus un partenaire ». « C’est un allié, et encore, de circonstance ». a-t-il poursuivi, invité du « Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI-Public Sénat ».
Les voix du Nouveau Front populaire, arrivé en tête des élections législatives anticipées, en juillet, se sont divisées jeudi, sur fond de négociations avec le premier ministre, François Bayrou, que M. Mélenchon décrit ce dimanche comme « un homme habile et extrêmement résolu, qui conduit sa politique comme un guerrier (…). Avec pour but de diviser ses adversaires ».
Le gouvernement a échappé à sa première motion de censure, en partie grâce aux députés PS qui ont, à une très large majorité, choisi de ne pas s’y associer. Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a décidé d’engager une négociation avec le premier ministre, au cours de laquelle François Bayrou a consenti à rouvrir une discussion sur la réforme des retraites de 2023 et à revenir sur des mesures telles que le déremboursement de médicaments ou la suppression de 4 000 postes d’enseignants.
« Le RN gagnera si les socialistes continuent à diviser »
« Nous sommes censés être des alliés et des partenaires, et un des partenaires engage une discussion surprise avec le gouvernement et nous n’en sommes tenus informés d’aucune manière », a déclaré dimanche M. Mélenchon. « Nous sommes meurtris parce que nous nous sentons trahis, c’est une évidence », a-t-il ajouté. « Qu’allons-nous faire maintenant ? »
Le chef de file de LFI, qui refuse par ailleurs être considéré comme « le leader », a annoncé qu’« il y aura des candidats de la gauche de rupture dans toutes les circonscriptions », lors des prochaines législatives qui auront lieu dans quelques mois, affirmant : « Si on ne rompt pas, il ne faut pas compter sur nous. » Lors de la poursuite de l’interview, Jean-Luc Mélenchon, qui a dit « ne pas avoir peur de la solitude », a encore répété : « Le RN gagnera si les socialistes continuent à diviser tout le monde. »
Le Monde
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