Arguments pour la lutte sociale | Lire sur le blog ou le lecteur |
Le choix de LFI d’utiliser la candidature de Lyes Loufok pour le scrutin partiel de la 1ere circonscription de l’Isère n’est pas nouveau. Il a déjà été fait en juin 2024 pour la 1ere circonscription du Val de Marne. Dans les deux cas (Grenoble et 94), les circonscriptions présentent des similitudes sociologiques avec le poids des communes ou secteurs aisés pour noyer le vote populaire à gauche. Ex : pour le 94, le secteur de St Maur sert à neutraliser les votes populaires sur une partie de Champigny, Bonneuil et Créteil Nord. Cependant, même si dans une commune comme St Maur, une bonne part de la population est de niveau économique aisé, pour autant le point fort de la droite n’est pas tant la sociologie de la commune que l’état de faiblesse de la gauche et du mouvement ouvrier sur ce territoire, fruit de l’histoire des 50 dernières années. A cela, il faut rajouter que le charcutage électoral, œuvre de la droite aux affaires, n’a jamais été sérieusement contre-balancé lors des passages de la gauche au pouvoir. [Pour mémoire, aux municipales de 1977, le PCF ambitionnait de s’emparer de la mairie – avec un potentiel certain – mais il fut battu par l’ultra-réactionnaire Beaumont. Il s’en suivit 30 ans de domination d’une droite bien assise à la droite de Dieu, face à laquelle la gauche fut bien en peine de percer même dans les périodes fastes au plan national (10 mai 1981, 1997, …) ] Donc, dans des circonscriptions que la FI considère comme ses plate-bandes malgré une sociologie défavorable, les stratèges de l’Institut de la Boétie n’ont rien trouvé de mieux que de dépolitiser ces scrutins en faisant appel à la candidature « sociétale » de Lyes Loufok. Certes, ce gars est irréprochable : il est un porte-voix déterminé et convaincant de la cause de l’enfance maltraitée, tant dans la sphère familiale que dans la sphère institutionnelle de l’aide à l’enfance, des foyers d’accueil et des placements douteux. Là, où l’enjeu national du scrutin exigerait un discours politique à visée nationale, LFI a imposé des campagnes sociétales ne se focalisant pas sur les enjeux politiques dans leur globalité. Même si le candidat Loufok connaît bien son sujet, même si la cause de la protection de l’enfance est légitime et sacrée, ses efforts ont été déployés à contre emploi. On peut donc légitimement s’interroger : là où des candidatures PS ou Verts ont fait mieux à diverses scrutins précédents, là où des candidatures NFP incarneraient réellement l’unité pour battre Macron et Le Pen, LFI fait le choix de ne pas faire pleinement de politique en noyant les enjeux politiques nationaux sous une couche de sociétal. Serait-ce donc un choix délibéré de neutraliser de telles circonscriptions dans lesquelles son potentiel électoral propre n’est pas évident ? Pour le dire autrement, tant pis pour l’unité et la victoire du NFP, tant pis pour les « tours » de ces circonscriptions, mieux vaut l’échec par le biais du sociétal ! En tous les cas, pour les prochains scrutins partiels comme pour un hypothétique scrutin national, la cause de l’enfance en danger, maltraitée, abandonnée, mérite mieux que cette instrumentalisation perdante ! Ne laissons pas les Thénardiers de la politique abuser indûment de Cosette et des causes justes. OD, 22/01/2025. |
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