Faire face à uneAmérique qui se moque du monde

Diffusée comme Première il y a 2 heures À l’air libre

« Construire ensemble un monde meilleur » : c’est par ces mots que se concluait, le 14 février 2003, le discours de Dominique de Villepin prononcé dans l’enceinte du Conseil de sécurité des Nations unies. Avec l’espoir de faire barrage à l’aventure militaire nord-américaine en Irak. Vingt-deux ans après, alors que cette perspective semble plus éloignée que jamais à l’heure du retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis d’Amérique, l’ancien ministre des affaires étrangères de Jacques Chirac a accepté de se confier longuement, pour cette troisième édition de « L’échappée ». Pour Dominique de Villepin, « l’enjeu du monde d’aujourd’hui, c’est : est-ce que l’homme universel existe ? Est-ce que l’autre existe ? C’est une certaine conception de l’homme, de l’autre, de l’altérité, de l’humanité commune, qui aujourd’hui est en cause. Comme il s’agissait hier de se battre contre une puissance américaine débridée, aveugle aux réalités du Proche et du Moyen-Orient, aujourd’hui il faut faire face à une Amérique qui ne comprend pas le monde, ne connaît pas le monde, mais pire que ça, se moque du monde ». Des défis de la situation internationale aux enjeux de la crise française, celui qui, de 1995 à 2007, fut successivement secrétaire général de l’Élysée, ministre des affaires étrangères, ministre de l’intérieur puis premier ministre, assume explicitement dans cet entretien sa volonté de revenir dans le jeu politique national et en détaille les raisons. « Nous sommes confrontés à un choc historique. Ce combat, je ne peux pas ne pas y participer. Je ne peux pas ne pas être aux avant-postes », dit-il en réponse à une question sur son ambition présidentielle, avant de s’expliquer sur les parts d’ombre que lui prêtent ses détracteurs. « Aujourd’hui la démocratie se fait sans les citoyens et se fait même contre les citoyens. Le drame d’Emmanuel Macron, c’est qu’il a cru pouvoir gouverner contre les Français », explique Dominique de Villepin à propos de ce qu’il nomme « le malheur français ». « Nous sommes au pied du mur », insiste-t-il pour justifier son retour dans l’arène politique, dans le prolongement de son expression sur les questions internationales, et notamment de son plaidoyer pour une « intransigeance sur l’essentiel » : « Nous ne pouvons pas transiger sur le droit international. Il y va de notre identité culturelle, diplomatique, humaine. »

Edwy Plenel

« Construire ensemble un monde meilleur » : c’est par ces mots que se concluait, le 14 février 2003, le discours de Dominique de Villepin prononcé dans l’enceinte du Conseil de sécurité des Nations unies. Avec l’espoir de faire barrage à l’aventure militaire nord-américaine en Irak.

Vingt-deux ans après, alors que cette perspective semble plus éloignée que jamais à l’heure du retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis d’Amérique, l’ancien ministre des affaires étrangères de Jacques Chirac a accepté de se confier longuement, pour cette troisième édition de « L’échappée ».

Pour Dominique de Villepin, « l’enjeu du monde d’aujourd’hui, c’est : est-ce que l’homme universel existe ? Est-ce que l’autre existe ? C’est une certaine conception de l’homme, de l’autre, de l’altérité, de l’humanité commune, qui aujourd’hui est en cause. Comme il s’agissait hier de se battre contre une puissance américaine débridée, aveugle aux réalités du Proche et du Moyen-Orient, aujourd’hui il faut faire face à une Amérique qui ne comprend pas le monde, ne connaît pas le monde, mais pire que ça, se moque du monde ».

Des défis de la situation internationale aux enjeux de la crise française, celui qui, de 1995 à 2007, fut successivement secrétaire général de l’Élysée, ministre des affaires étrangères, ministre de l’intérieur puis premier ministre, assume explicitement dans cet entretien sa volonté de revenir dans le jeu politique national et en détaille les raisons.

« Nous sommes confrontés à un choc historique. Ce combat, je ne peux pas ne pas y participer. Je ne peux pas ne pas être aux avant-postes », dit-il en réponse à une question sur son ambition présidentielle, avant de s’expliquer sur les parts d’ombre que lui prêtent ses détracteurs.

« Aujourd’hui la démocratie se fait sans les citoyens et se fait même contre les citoyens. Le drame d’Emmanuel Macron, c’est qu’il a cru pouvoir gouverner contre les Français », explique Dominique de Villepin à propos de ce qu’il nomme « le malheur français »« Nous sommes au pied du mur », insiste-t-il pour justifier son retour dans l’arène politique, en prolongement de son expression sur les questions internationales, et notamment de son plaidoyer pour une « intransigeance sur l’essentiel » « Nous ne pouvons pas transiger sur le droit international. Il y va de notre identité culturelle, diplomatique, humaine. »

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