Vendredi, le Sénat américain a confirmé de justesse la nomination de Pete Hegseth comme ministre de la défense. La candidature de l’ancien major devenu présentateur de Fox News a été acceptée malgré l’opposition des démocrates et de trois sénateurs républicains.
Confirmée vendredi par le Sénat américain, la nomination à la tête du Pentagone de Pete Hegseth, un ancien major de l’armée de 44 ans, devenu présentateur de la chaîne conservatrice Fox News, avait été vivement contestée à gauche en raison notamment d’une accusation d’agression sexuelle, datant de 2017, de son manque d’expérience et de soupçons d’une consommation d’alcool excessive. En raison des trois défections républicaines, le nouveau vice-président des Etats-Unis, J.D. Vance, a dû, chose rare, se rendre dans la chambre haute du congrès pour départager, avec son vote décisif, un décompte de 50 voix pour et 50 contre.
Parmi les trois élus républicains ayant voté contre Pete Hegseth, on trouve avec une certaine surprise Mitch McConnell, ancien responsable du parti. Lisa Murkowski, qui a aussi voté contre l’ex-militaire, avait plus tôt affirmé que cette nomination suscitait «des inquiétudes considérables» sur lesquelles elle ne pouvait pas «fermer les yeux». Elle cite aussi l’opposition exprimée par Pete Hegseth à la présence de femmes dans les troupes combattantes. Depuis ses déclarations en novembre, le nouveau parcours du combattant de Pete Hegseth, militaire patron du Pentagone a affirmé être revenu sur cette opposition.
Pete Hegseth s’est fait connaître des Américains ces dix dernières années comme présentateur chez Fox News, la chaîne télévisée préférée des conservateurs américains. A 44 ans, il doit prendre la tête d’un ministère doté d’un budget annuel pharaonique de 850 milliards de dollars et employant quelque trois millions de soldats, réservistes et civils.
«Ramener la culture du guerrier» et combattre le wokisme
Sa mission principale, a-t-il déclaré à la mi-janvier lors de son audition de confirmation devant une commission du Sénat, sera de «ramener la culture du guerrier» au Pentagone. Pete Hegseth a assuré à de nombreuses reprises vouloir réformer le Pentagone de fond en comble, devenu trop woke et acquis à une idéologie trop à gauche selon lui.
L’annonce de la nomination de Pete Hegseth en novembre avait suscité une levée de boucliers dans l’opposition. Face à la commission des forces armées, les sénateurs démocrates l’avaient notamment interrogé sur une accusation d’agression sexuelle. Datant de 2017 en Californie, celle-ci avait émergé après l’annonce de sa nomination. L’ancien major, qui dément toute relation non consentie, était parvenu à un accord financier de 50’000 dollars quelques années plus tard avec celle qui l’accusait, pour empêcher des poursuites.
«M. Hegseth, vous n’êtes pas qualifié»
Les élus de l’opposition avaient également décrié lors de l’audition son manque d’expérience pour diriger un portefeuille aussi important. «M. Hegseth, vous n’êtes pas qualifié», avait lancé la sénatrice Tammy Duckworth. Cette ancienne pilote d’hélicoptère de combat dans l’armée, amputée des deux jambes après que son appareil fut visé par une roquette en Irak en 2004, a critiqué dans un communiqué mercredi son opposition à la présence de femmes dans les troupes combattantes.
Pete Hegseth est aussi soupçonné d’avoir une consommation d’alcool régulièrement excessive. «L’un de vos collègues a dit que vous étiez tellement bourré à un événement dans un bar que vous avez chanté qu’il fallait tuer tous les musulmans», a asséné la sénatrice Elizabeth Warren lors de l’audition. Mais malgré ces multiples polémiques, le président américain Donald Trump a donc maintenu son choix. «Félicitations à Pete Hegseth, il fera un grand secrétaire à la Défense», a réagi le président sur son réseau Truth Social peu après le vote du Sénat.
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