La République Démocratique du Congo sombre dans l’indifférence générale

“Chaque jour en RDC, des enfants sont exécutés, des femmes sont violées et des êtres humains sont torturés.” La vice-présidente de l’Assemblée nationale Clémence Guetté dénonce l’inaction de la France face au conflit en RDC.


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Les Etats-Unis prêts à discuter d’un partenariat sur les minerais avec la RDC

L’idée d’un accord avec Washington en échange d’une aide à la sécurité, à l’image de celui en discussions avec l’Ukraine, circule en RDC, confrontée depuis des semaines à une vaste offensive des rebelles du M23.

Le Monde avec Reuters

Publié le 10 mars 2025
Des travailleurs de la mine de cuivre et de cobalt de Tenke Fungurume, en République démocratique du Congo, en juin 2023.

Les Etats-Unis sont prêts à discuter de partenariats sur les minerais rares avec la République démocratique du Congo (RDC), a déclaré le département d’Etat, dimanche 9 mars, après qu’un sénateur congolais a pris contact avec Washington pour proposer un accord en échange d’une aide à la sécurité. La RDC, qui dispose de vastes richesses en cobalt, lithium et autres minerais rares, est confrontée depuis des semaines à une vaste offensive des rebelles du Mouvement du 23-Mars (M23), soutenus par le Rwanda, dans l’est du pays, et l’idée d’un accord avec Washington, à l’image de celui en discussions avec l’Ukraine, circule à Kinshasa.

« Les Etats-Unis sont ouverts à la discussion sur des partenariats dans ce secteur qui soient alignés sur la politique “America First” de l’administration Trump », a dit un représentant du département d’Etat à Reuters, notant que la RDC détient « une part significative des minerais critiques utilisés dans le monde pour les technologies avancées ». Les Etats-Unis travaillent « pour renforcer l’investissement du secteur privé en RDC afin de développer les ressources minières de manière responsable et transparente », a-t-il ajouté.

Le gouvernement de Kinshasa n’a pour l’heure détaillé publiquement aucune proposition, assurant seulement chercher à diversifier ses partenariats. Selon son porte-parole, Patrick Muyaya, les responsables américains et congolais ont des échanges quotidiens. « La RDC a des réserves disponibles et il serait bien que des capitaux américains investissent ici », a-t-il déclaré. Selon deux sources interrogées par Reuters, André Wameso, directeur de cabinet adjoint du président, Félix Tshisekedi, s’est rendu en début de mois à Washington pour des discussions sur un éventuel partenariat.

Le 21 février, un lobbyiste représentant le sénateur congolais Pierre Kanda Kalambayi a adressé des lettres au secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, et à d’autres responsables de l’administration de Donald Trump, invitant les Etats-Unis à investir dans les minerais en RDC en échange d’une aide à renforcer la « stabilité régionale ». Il existe cependant plusieurs autres initiatives, encore au stade préliminaire, ont déclaré des sources proches de la présidence congolaise, du ministère des mines et des sources à Washington.

Le Monde avec Reuters


RDC : près de 100.000 personnes déplacées par des violences en Ituri

Un camp pour personnes déplacées dans la province de l'Ituri, dans l'est de la République démocratique du Congo.
© UNFPA DR Congo
Un camp pour personnes déplacées dans la province de l’Ituri, dans l’est de la République démocratique du Congo.

 

 Paix et sécurité

Alors que la poursuite des combats entre les rebelles du M23 et l’armée congolaise contraignent des milliers de civils à fuir leur foyer dans la province du Sud-Kivu, à l’est de la République démocratique du Congo, dans la province voisine de l’Ituri, des violences armées ont également déplacé des dizaines de milliers de personnes depuis le début de l’année.

Selon le bureau des affaires humanitaires de l’ONU, l’OCHA, environ 100.000 personnes ont dû fuir des violences armées dans les territoires de Djugu, Irumu et Mambasa, en Ituri.

Au cours du mois de février, des sources locales et humanitaires rapportent une intensification de ces violences contre les populations civiles.

Série d’attaques des Forces démocratiques alliées

Des affrontements entre groupes armés et des attaques contre la population ont causé la mort de 205 civils dans les territoires de Djugu, d’Irumu et de Mambasa durant les deux premiers mois de l’année, dont la moitié en février, y compris des femmes et des enfants, précise l’OCHA dans son dernier rapport de situation.

Au cours du mois de février, au moins 45 civils auraient été tués dans le territoire d’Irumu à la suite d’une série d’attaques perpétrées par des combattants des Forces démocratiques alliées (en anglais Allied Democratic Forces, ou ADF) dans plusieurs villages sur l’axe Komanda – Luna.

En raison de la détérioration persistante de la situation sécuritaire, plusieurs écoles ont dû suspendre leurs activités. Entre janvier et février, 78 établissements scolaires ont fermé leurs portes dans les zones de santé de Fataki et Drodro, affectant l’éducation de près de 30.000 enfants.

Des enfants jouant à l'extérieur d'un des camps de personnes déplacées en Ituri, en RDC.
ONU Info
Des enfants jouant à l’extérieur d’un des camps de personnes déplacées en Ituri, en RDC.

Plus de 40.000 enfants privés d’éducation dans les sites de déplacés

Depuis le 27 février 2025, une trentaine d’écoles ont été fermées dans des localités du littoral du lac Albert, en raison d’affrontements entre l’armée congolaise et un groupe armé dans la localité de Nyamamba.

Dans le territoire de Mahagi, les violences ont affecté les activités scolaires de plus de 3.000 enfants. A Fataki et Drodro, des zones fortement affectées par les violences armées, plusieurs activités ont été suspendues.

Par ailleurs, l’insécurité persistante perturbe la livraison des services humanitaires à près de 92.000 personnes dans les sites de déplacement et au sein des communautés hôtes dans la zone de santé de Drodro.

Ces derniers développements au nord-est de la RDC interviennent alors que l’Est du pays est également confronté à une nouvelle escalade de violences.

Une des crises humanitaires « les plus complexes au monde »

Depuis le début de l’année, les rebelles du M23 mènent une offensive militaire dans l’est de la RDC, avec le soutien de l’armée rwandaise, et ont pris le contrôle de pans entiers des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

Ces vagues de violences font que ce pays riche en minerais de la région des Grands Lacs traverse l’une des crises humanitaires les plus complexes au monde, alors que plus de 21 millions de personnes en RDC ont besoin d’aide.

Les affrontements violents ont provoqué le déplacement forcé de centaines de milliers de personnes et ont eu un impact sur la fourniture de services de base, aggravant les risques de propagation des maladies liées à l’eau, comme le choléra.

Entre janvier et début mars 2025, la ville de Goma est devenue le nouvel épicentre de la flambée du choléra, avec 68 % des 1.846 cas enregistrés sur la période dans toute la province du Nord-Kivu. Déjà endémique dans plusieurs provinces du pays, la propagation rapide est favorisée par les conditions précaires des communautés vulnérables, confrontées à la violence et à l’extrême pauvreté.

 

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