L’administration Trump fait la chasse à la diversité dans les entreprises françaises

Selon une information des «Echos» ce vendredi 28 mars, des entreprises françaises ont reçu des courriers de l’ambassade des Etats-Unis à Paris leur demandant de ne pas pratiquer la discrimination positive sous peine de ne plus avoir accès aux appels d’offres américains.
L’ambassade américaine à Paris. (William Ickes/AFP)
publié aujourd’hui

Le délire trumpiste contre toute forme de progressisme ne s’arrêterait pas aux frontières américaines. Selon une information des Echos révélée ce vendredi 28 mars, l’ambassade des Etats-Unis à Paris enverrait depuis plusieurs jours des courriers à des entreprises françaises afin de vérifier qu’elles ne pratiqueraient pas une forme de discrimination positive. En d’autres termes : l’administration américaine tente d’imposer sa politique en France, en tout cas dans des entreprises susceptibles de travailler sur le marché américain.

Dans un courrier que les Echos ont pu consulter, l’ambassade écrit : «Nous vous informons que le décret 14 173, concernant la fin de la discrimination illégale et rétablissant les opportunités professionnelles basées sur le mérite, signé par le président Trump, s’applique également obligatoirement à tous les fournisseurs et prestataires du Gouvernement américain, quels que soient leur nationalité ou le pays dans lequel ils opèrent.» Dans des dizaines de nouveaux décrets frénétiquement signés dès son investiture, Donald Trump a lancé une offensive ravageuse contre les programmes de promotion de la diversité.

Loi «anti-discrimination»

En plein revirement idéologique, les Etats-Unis demandent donc désormais à des entreprises étrangères – des télécoms, de l’énergie, de la pharmacie ou du luxe, selon les Echos – de remplir un «formulaire de certification du respect» d’une loi fédérale américaine appelée, sans ironie, «anti-discrimination». Sous un délai de cinq jours, les patrons français doivent signer ou bien se justifier. S’il n’est pas écrit noir sur blanc que les entreprises récalcitrantes se verraient interdites de business sur le territoire américain, l’ambassade emploie quand même un ton menaçant. «Si vous n’acceptez pas de signer ce document, nous vous serions reconnaissants de bien vouloir nous en donner les raisons en détail, que nous ferons remonter à nos services juridiques.»

Les entreprises destinataires de ce courrier en ont informé Eric Lombard. «Cette pratique reflète les valeurs du nouveau gouvernement américain. Ce ne sont pas les nôtres, a déclaré l’entourage du ministre de l’Economie. Le ministre le rappellera à ses homologues au sein du gouvernement américain.»

Outre-Atlantique, plusieurs grandes entreprises ont immédiatement jeté les armes face à l’offensive trumpiste. Après l’annonce de l’arrêt du programme «diversité, équité, inclusion» (DEI) le 21 janvier, deux des plus grosses institutions culturelles américaines – la National Gallery of Art de Washington et la Smithsonian Institution – ont par exemple fermé leur bureau dédié. Avant eux, la Nasa s’était immédiatement exécutée.

Ce champ est nécessaire.

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*