L’arme des affabulateurs du « péril woke »

Mais c’est quoi le wokisme ? À travers les destructions, les censures, les menaces venant de toute l’armée mondiale des « antiwokes », nous allons tenter de comprendre, ici, la définition de ce fameux « wokisme ».
Dans sa guerre contre ledit « wokisme », Donald Trump a supprimé les mesures de diversité, d’équité et d’inclusion dans l’administration américaine. Pourquoi ? Parce que la diversité, l’équité et l’inclusion : c’est « woke ». Mais il ne s’est pas contenté uniquement de cela, il est allé jusqu’à effacer ces mots et ces notions de la réalité, en menaçant la recherche scientifique de lui retirer ses financements si elle n’obéit pas à la censure. Le Président des États-Unis a posé un ultimatum scandaleux aux scientifiques : bannir tout un lexique environnemental et social de leurs travaux sous peine de voir leurs financements supprimés. Pourquoi ? Parce que l’écologie, c’est « woke ». Cette censure touche aussi les ressources LGBTQ+ et la santé publique. Pourquoi ? Pour combattre un supposé « péril woke ». Le technofascisme est là. En guerre contre la recherche scientifique. Et l’allié de ce fascisme d’un nouvel âge c’est l’IA : « l’intelligence artificielle détecte les mots et les contenus interdits dans tous les projets financés par le gouvernement fédéral » (Reporterre, 12 février). La NSA est en ce moment même en train de supprimer massivement ses contenus Web et interne pour appliquer les décrets Trumpistes. Plus de 120 mots qualifiés de « woke » sont et seront concernés par cette « Grande Suppression » tels que : « changement climatique », « climat », « émissions de gaz à effet de serre », « justice environnementale », « privilège », « biais », « inclusion », « équité » ET dans la liste des néolibéraux figure aussi LE MOT « FEMME ».
Mais il y a pire que cette instrumentalisation du financement de la recherche à des fins de censure d’un supposé « wokisme ». Dans les 8000 pages internet effacées par l’administration Trump il y a les données de santé publiques : des informations sur les vaccins, les soins aux anciens combattants, les crimes de haine, la recherche scientifique, un millier d’articles classés dans la catégorie « prévention des maladies chroniques ». Pourquoi ? Parce que la santé publique, c’est « woke ». 1 000 pages du département de la Justice ont aussi été nettoyées, « comprenant notamment un article sur la violence dans les relations amoureuses entre adolescents » (Le Point, 4 Février). Et dites vous bien que ce technofascisme est aussi le rêve de la Macrolepénie et de tous les néolibéraux. Cette société de contrôle, cette désinformation, et les mensonges éhontés sont déjà au pouvoir dans notre pays. Quand Bayrou ment sur la « submersion migratoire », quand Retailleau s’en prend aux personnes noires et musulmanes les tenant pour responsables de la situation à Mayotte, quand ils adulent publiquement un milliardaire faisant un salut nazi, quand ils font des coupes budgétaires drastiques dans l’hôpital public et l’écologie au profit d’une IA qui servira leurs projets de surveillance et de contrôle : alors c’est qu’en France nous sommes aussi dans cet effacement du réel appelé « post-vérité ».
Tout s’accélère. Il y a quelques semaines, Musk s’est lancé dans une guerre contre Wikipédia appelant au boycott de l’encyclopédie. Il accuse l’encyclopédie en ligne de « rouler pour la gauche et d’être un outil de propagande ». Mais le propriétaire de X, auteur de deux saluts nazis, est surtout en guerre contre l’information et le fact-checking. On aurait pu penser que la France échapperait à cette vindicte contre l’encyclopédie mais on peut toujours compter sur la médiocrité de la droite, de l’extrême droite et du Printemps Républicain pour attaquer un outil de savoir. Tout ce beau petit monde s’est empressé d’aller signer une tribune contre Wikipédia lancée par Le Point. Sophie Aram, Kamel Daoud, Natacha Polony, Rachel Khan, Philippe Val, les soi-disants grands défenseurs d’une liberté d’expression mais uniquement lorsqu’il s’agit de déverser leur racisme, leur islamophobie et leur haine de la gauche antiraciste et pro-palestinienne. Wikipédia, c’est « woke ».
Suivant cette logique de guerre de l’information et de censure, nous apprenions dans le même intervalle que les États-Unis « subissent une vague inédite d’interdictions de livres ciblant principalement les ouvrages destinés à la jeunesse abordant les sujets de genre, racisme, ou les questions LGBTQ+ ». Pourquoi ? Parce que le savoir, c’est « woke ». Lorsque Trump et sa horde de MAGA défendent le free speech, cette sacro-sainte liberté d’expression, il faut donc bien entendre que cela concerne uniquement leurs propos stigmatisants. Et il faut comprendre que ceux qui prônent à outrance le free speech sont les premiers à censurer des mots ou des livres qui iraient à l’encontre de leur idéologie xénophobe, homophobe et misogyne.
Mais ça y est ! L’alliance des néolibéraux et des fascistes est enfin claire sur sa définition du wokisme. Je repense à la phrase de Bruno Tertrais, Directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique : « La Défense de la cause palestinienne est devenue l’apogée du wokisme géopolitique. La cause parfaite, celle qui réunit l’anti-occidentalisme, l’anticolonialisme et l’anticapitalisme ». Et bien que personnellement je ne comprenne pas vraiment pourquoi, selon Bruno, il est condamnable de lutter contre un génocide, contre l’impérialisme, contre le colonialisme et contre le racisme, cette phrase est venue m’éclairer sur le degré d’ignominie atteint par les affabulateurs du « péril woke ». Ils sont en lutte contre l’antiracisme, contre la préservation du vivant, contre les sciences, contre la santé, contre l’éducation, contre les droits des femmes et des personnes LGBTQ+, contre les faits historiques. Ils sont en guerre contre le RÉEL. Et oui on appelle cela : le fascisme.
Ils ne s’arrêteront pas, c’est à nous de les stopper, quelle qu’en soit la manière.
Peut être une image de 1 personne et texte qui dit ’Everything I don't like is WOKE wo A FOR THOSE WHO HATE "THEM" "This engine is woke."’
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