
L’étincelle est arrivée le 19 mars 2025 : Ekrem İmamoğlu, maire d’Istanbul depuis 2019, a été arrêté à son domicile.Diverses accusations sont portées contre lui : corruption, blanchiment d’argent, fraude et soutien à une organisation considérée terroriste et interdite par la Turquie : le PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan). La veille au soir, son diplôme avait été révoqué par l’Université d’Istanbul. Les causes évoquées sont « nullité » et « erreur manifeste ». En Turquie, avoir un diplôme est une condition obligatoire pour exercer la fonction de chef d’Etat. 106 de ses collaborateurs ont également étés arrêtés ainsi que d’autres cadres de la municipalité.
Ekrem İmamoğlu était le seul candidat en lice aux primaires de son parti social démocrate le CHP (Parti Républicain du Peuple), principal parti d’opposition. Disons le clairement : Erdogan cherche à empêcher İmamoğlu de se présenter à la prochaine élection présidentielle.
Depuis ce 19 mars, tout s’est accéléré : les réseaux sociaux sont bloqués, le métro est arrêté dans de nombreuses gares, la couverture téléphonique est embrumée manuellement. Les étudiants sont extrêmement nombreux, les snipers sont postés en haut des bâtiments pendant que les partis politiques et les citoyens affluent, bravant le froid et parfois la pluie pour montrer leur rage, et leur volonté de connaître un système démocratique.
Les chants rendent gloire aux citoyens, et discréditent l’AKP et Tayyip, les « Diplomasiz Erdogan » (Sans Diplome Erdogan) sonnent joyeusement dans les rues. Les slogans communistes sont repris par les manifestants, qui applaudissent et jouent du sifflet dans une ambiance tendue. La police est partout.
On croise les fameux canons à eau, certains turcs au volant klaxonnent joyeusement pour apporter leur soutien aux manifestants, les partisans d’ Erdoğan quant à eux se montrent au mieux indifférents. Les étudiants sont au plus proche du cordon de police impressionnant qui bloque l’aqueduc de Valens, certains sont blessés, d’autres sont sous le choc, mais ils ont tous les yeux rougis à cause des gaz, les streets medics ont fort à faire.
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