Turquie : « C’est le peuple qui se lève », au cœur de la manifestation pour la démocratie à Instanbul

L’arrestation du très populaire maire d’Istanbul Ekrem Imamoglou a déclenché une vague de protestation en Turquie. Plusieurs centaines de milliers manifestants ont notamment défilé à Istanbul ce samedi après-midi.
Article rédigé parMarie-Pierre Vérot
Radio France
Publié 
Plusieurs centaines de milliers de personnes étaient rassemblées place Maltepe à Istanbul le 29 mars 2025 (ROBERTO PFEIL / DPA)

Plusieurs centaines de milliers de personnes ont défilé à Istanbul en Turquie samedi 29 mars. Mobilisation à l’appel du principal parti d’opposition, celui du maire d’Istanbul Ekrem Imamoglu qui a été arrêté la semaine dernière dans une affaire portant sur des soupçons de corruption. Malgré la répression des autorités, les manifestants continuent de défiler pour défendre la démocratie face au régime de Recep Tayyip Erdogan.

Sur la grande place de Maltepe, sur la rive asiatique du Bosphore, de nombreux manifestants se pressent devant les stands qui récoltent des signatures en soutien à Ekrem Imamoglou. Une manifestante qui préfère rester anonyme mais se présente comme le regard d’Atatürk, père de la nation, omniprésent ici sur les drapeaux et les pin’s, appose son paraphe. « Je suis venue soutenir Ekrem Imamoglu et tous ceux qui ont été injustement jetés en prison, clame-t-elle. C’est le peuple qui se lève. Bien sûr, on veut aussi des élections anticipées, mais cela va au-delà d’Imamoglu. C’est une question de démocratie, c’est cela qui compte. L’arrestation d’Imamoglu, c’était la ligne rouge à ne pas franchir. »

Une mobilisation de toutes les classes d’âge

Beaucoup brandissent des posters où l’on voit le visage souriant du maire d’Istanbul. Tous scandent : « Droit, lois, justice ». Ils demandent la démocratie, comme ce jeune étudiant en commerce. « C’est terrible ce qui se passe ici, c’est une dévastation, déplore-t-il. Il faut se battre. On est la jeunesse de cette nation donc c’est notre responsabilité. C’est un système qui veut nous détruire. » Une dame voilée agite le drapeau turc. Elle est venue d’un quartier pauvre d’Istanbul pour, dit elle, sauver l’avenir de la Turquie : « Nos enfants n’ont plus d’avenir. Ils peuvent être diplômés de n’importe quelle université, faire des études jusqu’à trente ans, s’ils n’ont pas de piston, ils ne trouvent pas de travail. Ces jeunes, leur vie ne vaut plus rien. C’est pour notre jeunesse que j’ai fait ce chemin jusqu’ici. »

À ses côtés, un homme âgé scande : « Tayyip, démission ! » Il confie : « On est venus protester contre Recep Tayyip Erdogan pour le droit à la loi, à la justice. C’est mon petit fils. Je suis venu pour défendre ses droits. Je n’ai pas peur. Ils peuvent venir me chercher ici pour me mettre en prison, je n’ai pas peur. Nous allons continuer notre résistance jusqu’à la fin, il n’y a pas de retour en arrière. » Et c’est tout l’espoir de l’opposition : faire durer ce mouvement à Istanbul et en province.

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