
La salle de contrôle d’Euronext, société qui gère la Bourse de Paris ( AFP / ERIC PIERMONT )
La Bourse de Paris a dégringolé de 4,78% lundi, affichant sa pire séance depuis mars 2022, inquiète des conséquences que les droits de douane imposés par Donald Trump sur les produits importés aux États-Unis auront sur la croissance mondiale.
L’indice vedette de la Bourse de Paris, le CAC 40, a chuté de 347,83 points et s’est établi à 6.927,12 points à la clôture. Depuis le 1er avril, il a abandonné près de 12%.
« Les marchés financiers n’avaient pas subi de choc aussi important depuis la pandémie » de Covid-19, commente César Perez Ruiz, responsable des investissements au sein de Pictet Wealth Management.
« Les récents droits de douane américains ont accru le risque de récession aux États-Unis » et à ce stade, « l’administration Trump ne change pas son fusil d’épaule », a-t-il relevé.
Les marchés évoluent au gré des annonces de la Maison-Blanche et de son locataire. Donald Trump a menacé lundi d’alourdir encore les droits de douane américains sur les produits chinois, de 50% « additionnels » dès le 9 avril, si Pékin maintenait sa riposte à son offensive protectionniste.
« Si la Chine ne retire pas son augmentation de 34% [de droits de douane sur les produits américains] (…) d’ici demain [mardi] 8 avril, les États-Unis imposeront des droits de douane ADDITIONNELS de 50% sur la Chine, à partir du 9 avril », a affirmé le président américain sur sa plateforme Truth Social.
Depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier, Donald Trump a déjà frappé les produits chinois d’une surtaxe additionnelle de 20%, les faisant passer à 54% dès le 9 avril après les +34% annoncés la semaine dernière.
Interrogée par l’AFP, la Maison-Blanche a confirmé que si Donald Trump mettait sa nouvelle menace à exécution, cela porterait cette surtaxe à 104%. Il a aussi annoncé qu’il ne donnerait pas suite aux demandes d’entretien des responsables chinois.
L’Union européenne a quant à elle proposé aux États-Unis une exemption de droits de douane totale et réciproque pour les produits industriels, a annoncé la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, afin de tenter d’éviter l’escalade.
A la cote parisienne, les valeurs du luxe, très exposées au marché asiatique, ont continué de souffrir lundi. LVMH, première capitalisation boursière du CAC 40, a dégringolé de 4,23% à 507,60 euros, Hermès a chuté de 6,07% à 2.135,00 euros, et L’Oréal, géant des cosmétiques souvent catégorisé dans le secteur luxe, a abandonné 3,96% à 335,85 euros.
Le géant pétrogazier TotalEnergies a dévissé de 5,24% à 50,29 euros.
Le groupe français de gaz industriels Air Liquide a chuté de 7,27% à 160,60 euros, Veolia, spécialiste des services à l’environnement, de 8,12% à 28,27 euros, l’énergéticien Engie de 5,34% à 17,47 euros.
Par ailleurs, cette semaine sera notamment marquée par « le début de la saison des résultats d’entreprises, les banques américaines ouvrant le bal », souligne César Perez Ruiz.
Dans cet environnement économique incertain, « de nombreuses entreprises devraient annoncer des perspectives négatives pour 2025 », estime-t-il.
Euronext CAC40
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