
Arguments pour la lutte sociale | Lire sur le blog ou le lecteur |
Les bourses fléchissaient progressivement depuis deux semaines, sous l’effet des incertitudes créées par la guerre commerciale de Trump. Le lendemain de ses grandes annonces du 2 avril, elles n’ont guère plus fléchi qu’elles ne le faisaient déjà. En fait, c’est la décision chinoise de riposter par des taxations similaires, le 4 avril, qui a accéléré le processus. Beijing a donc joué un rôle clef, non de seul déclencheur, mais d’accélérateur du processus. Pendant le week-end, la baisse a pris la dimension d’un krach majeur en Asie, comparable à celui de 1997 mais Chine inclue, Hong-Kong finissant à presque -14% et l’entreprise TSMC qui produit l’essentiel des semi-conducteurs, qui est en train de se délocaliser de Taiwan vers les Etats-Unis, cessant toute cotation car elle s’effondrait. Les bulles spéculatives de capitaux fictifs ont commencé à crever en séries, aspirées par la crainte généralisée entrainant la compulsion à vendre à tout prix, d’où l’effondrement des cours selon le scenario classique. Si le processus spéculatif est classique, ses causes immédiates ne le sont pas : le plus grand krach depuis 2008, et d’ores et déjà plus ample que celui du 15 septembre 2008, a été causé par la crise des relations internationales, dite « géopolitique ». Bien entendu, les causes profondes (bulles financières gonflées par les Etats, les banques centrales et aussi les acteurs privés comme pour le bitcoin, depuis 2008) étaient là, mais on ne peut s’en tenir à ce constat pour comprendre la crise en cours. Dans la matinée de ce lundi 7 avril, les bourses européennes ont démarré en panique (-10% à l’ouverture à Francfort), puis se sont un peu reprises et, à l’heure où sont écrites ces lignes, se sont remises à baisser. Wall Street vient d’ouvrir à -3,15% et était orientée à la baisse. Ce n’est pas Trump tout seul qui a tout déclenché : il a produit la réalisation rapide d’une tendance déjà présente à la dislocation du marché mondial. Cela dit, le pouvoir exorbitant du « président » est bien mis en exergue, comme une relique barbare et mortifère dont l’humanité, et tout démocratie, devront se débarrasser. Toutes les conditions sont réunies pour une récession globale, l’autre trait spécifique de ce krach, qui est là, étant sa globalité rapide. L’horizon du capital n’est pas l’expansion, mais, pour pouvoir continuer à accumuler, la destruction. Les attaques antisociales, avec l’effondrement immédiat des revenus des retraités américains et de tous les pays ou la capitalisation a capté l’épargne salariale, et au delà les faillites, licenciements et casse des droits collectifs et sociaux, sont à l’horizon immédiat. La résistance sociale aussi. La mobilisation populaire nord-américaine du 5 avril et la résistance armée des Ukrainiens nous montrent la voie. |
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